Eglises d'Asie

Ouverture du XXe Congrès du PCC : le président Xi Jinping brigue un troisième mandat

Publié le 15/10/2022




Ce dimanche 16 octobre s’ouvrira le XXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui a lieu tous les cinq ans et qui devrait permettre au régime chinois de renforcer l’influence et le pouvoir du président Xi Jinping avec un troisième mandat historique. Un Congrès écrit d’avance qui ne semble laisser place à aucun débat politique. À cette occasion, les principaux cadres du PCC seront nommés pour un nouveau mandat, notamment à la tête du Secrétariat général du Parti.

Le président chinois Xi Jinping (ici en 2017 à Genève) se prépare à un nouveau sacre avec le XXe Congrès du Parti.

Alors que le Parti communiste chinois (PCC) s’apprête à ouvrir, ce dimanche 16 octobre à Pékin, le XXe Congrès du PCC, le régime cherche à intensifier la répression et le contrôle social. Afin d’assurer un troisième mandat historique, le président Xi Jinping a en effet renforcé sa police d’État avec la politique de « zéro-Covid », au détriment même des performances économiques du pays. Ainsi, l’objectif du « zéro » Covid est utilisé à des fins politiques, en particulier au Tibet et au Xinjiang, où le gouvernement chinois affirme lutter contre le séparatisme et le terrorisme.

Par ailleurs, comme le soulignent les rapports des ONG sur la Chine, de nombreux militants pour les droits de l’homme sont détenus ou attendent d’être jugés. Parmi eux, on compte notamment Xu Zhiyong (un des fondateurs de l’ONG Open Constitution Initiative) et Ding Jiaxi (coorganisateur du Mouvement des nouveaux citoyens), tous deux accusés et attendant d’être condamnés. Chang Weiping (un avocat spécialisé dans les droits de l’homme), dont le procès a eu lieu le 26 juillet dernier, a subi le même sort.

Le régime intensifie la répression et le contrôle social

Certains craignent aussi pour la sécurité de Li Qiaochu, la compagne de Xu Zhiyong. Selon son avocat, elle ne serait pas en bonne santé et les autorités pénitentiaires la forceraient à prendre des médicaments qui lui ont fait perdre beaucoup de poids. Une autre dissidente politique, Xu Qin (chercheuse spécialisée dans les droits de l’homme et membre clé du groupe China Rights Observer), serait dans un état encore plus inquiétant.

Lors d’une visite au centre de détention de Yangzhou en juillet, son avocat l’a trouvée en fauteuil roulant. Malgré sa situation, elle a refusé de plaider coupable. Enfin, Li Yuhan, une avocate chinoise, est toujours en prison depuis plus de cinq ans. Condamnée il y a un an, elle attend de connaître le verdict final, alors que sa famille et ses soutiens ont demandé sa libération pour raisons de santé. Ainsi, il ne semble y avoir de place pour aucun opposant dans la Chine actuelle.

Le Congrès, écrit d’avance, ne laisse aucune place au débat politique

À la veille du XXe Congrès du Parti, ce dernier est déterminé à défendre deux « fondements » du régime de Xi, à savoir le rôle central du PCC et la propagation de la pensée du président. Le Congrès devrait également annoncer les nouveaux responsables de la Commission militaire centrale, du Secrétariat du Parti, du Conseil des affaires de l’État (correspondant au gouvernement central), de l’Assemblée nationale populaire et de la Conférence consultative politique du peuple chinois.

Alors que tout semble écrit d’avance pour l’avenir du Parti et du régime chinois, le nouveau Congrès du PCC devrait servir à affirmer encore davantage le pouvoir et l’influence de Xi Jinping.

(Avec Asianews)