Eglises d'Asie

Pékin annonce un allègement général de sa politique « zéro-Covid »

Publié le 09/12/2022




Le 7 décembre, Pékin a confirmé un allègement de sa politique zéro-Covid, en vigueur depuis presque trois ans, après un assouplissement observé depuis quelques jours dans plusieurs villes du pays. Les manifestations de rue contre des confinements particulièrement stricts et des résultats économiques médiocres ont finalement conduit les autorités à revenir en arrière alors qu’il y a un an et demi, le président Xi Jinping célébrait le centenaire du PCC en saluant la reprise économique du pays après la pandémie.

La rue Wulumuqi à Shanghai, le 27 novembre 2022 après une manifestation.

Le Conseil des affaires d’État, le cabinet chinois (correspondant au gouvernement central) a annoncé des mesures d’assouplissement des restrictions anti-pandémie, en vigueur depuis presque trois ans. Désormais, les personnes testées positives au Covid-19 mais ne présentant pas de symptômes pourront s’isoler chez elles plutôt que dans des centres de quarantaine officiels. Par ailleurs, les habitants n’auront plus à présenter de tests négatifs pour accéder à la plupart des lieux publics, et ils pourront voyager plus librement à travers le pays.

Pour le président chinois Xi Jinping, cela représente sa première véritable « défaite », moins de deux mois après le XXe Congrès du parti communiste chinois (PCC) qui lui a permis d’accéder à un troisième mandat historique. Durant le congrès, le dirigeant défendait toujours sa politique « zéro-Covid », contrastant nettement avec le reste du monde où la plupart des gouvernements choisissaient de tendre vers des mesures permettant de vivre avec la maladie. Mais dans la déclaration officielle publiée ce mercredi 7 décembre, aucune mention n’est faite de la politique « zéro-Covid ».

Des changements vus avec prudence par les opposants

Pour certains observateurs, cela reste trop peu pour indiquer un véritable changement de direction. En fait, les autorités peuvent toujours réintroduire les restrictions si le taux de décès liés au Covid devait augmenter, si la situation des seniors devenait plus critique ou si les hôpitaux ne parvenaient pas à faire face à d’éventuelles nouvelles vagues.

Il y a près d’un an et demi, en célébrant le centenaire du PCC, Xi Jinping saluait la reprise économique du pays après la pandémie. Aujourd’hui, les manifestations de rue contre des confinements particulièrement stricts et des résultats économiques finalement médiocres ont conduit les autorités à revenir en arrière, au risque de perdre la face et d’affaiblir la position du président chinois au sein du Parti. Ainsi, pour se maintenir au pouvoir, ce dernier doit produire des résultats.

La vague de manifestations qui a commencé à toucher plusieurs villes à travers le pays s’est déclenchée à Urumqi, la capitale de la région autonome du Xinjiang, où des habitants ont demandé la fin de la politique « zéro-Covid ». Beaucoup de résidents ont notamment dénoncé les autorités pour la mort, le 24 novembre dernier, de dix personnes qui n’ont pas pu fuir leur bâtiment en feu à cause des mesures anti-pandémie draconiennes.

La fondation Wei Jingsheng, dirigée par Wei Jingsheng, considéré comme un des plus célèbres dissidents chinois prodémocratie (aujourd’hui exilé aux États-Unis), a remis son prix 2022 au mouvement de la « page blanche », symbole de ralliement des manifestants. Ces derniers ont aussi été salués par Peng Lifa, un militant qui a accroché des banderoles en plein Pékin, la veille du XXe congrès du PCC, en appelant au renversement de « la dictature de Xi ».

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Cinea467 (CC BY-SA 4.0)