Eglises d'Asie

Pékin : la première congrégation féminine chinoise marque son 150e anniversaire

Publié le 06/05/2022




Les membres de la Congrégation de Saint-Joseph, fondée en 1872 par le missionnaire français Louis-Gabriel Delaplace, alors archevêque de Pékin, ont célébré le 150e anniversaire de leur ordre avec un programme jubilaire organisé dans la capitale chinoise. La première congrégation religieuse féminine chinoise, qui a traversé une période de crise durant la Révolution culturelle de Mao, compte aujourd’hui 49 religieuses travaillant dans différentes paroisses, écoles, cliniques et maternités de l’archidiocèse de Pékin.

La première congrégation féminine chinoise a marqué son 150e anniversaire dans l’archidiocèse de Pékin.

Les membres de la première congrégation religieuse féminine chinoise ont commémoré l’histoire de leur ordre et se sont engagées à approfondir leur fidélité au charisme de la congrégation, qui a marqué son 150e anniversaire. La Congrégation de Saint-Joseph, basée dans l’archidiocèse de Pékin, compte 49 religieuses travaillant dans plusieurs diocèses, paroisses, écoles, cliniques et maternités, selon l’agence Fides. Un modeste programme jubilaire, en quatre parties, a été organisé dans la capitale chinoise. Les événements comprenaient la présentation de l’histoire et de la vie de la congrégation, une visite guidée, un séminaire et un temps de prière dans leur chapelle.

Le mini-jubilé s’est particulièrement concentré sur la façon dont les membres peuvent utiliser leurs charismes au service des échanges actuels dans le cadre du processus synodal (en vue du Synode des évêques 2013 sur la synodalité). En prononçant leurs vœux, les religieuses de la congrégation s’engagent à une vie communautaire avec des dimensions pastorales et missionnaires intenses, ainsi que le professe leur devise : « Libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible. » (1 Cor 9, 19)

En 1872, le missionnaire français Louis-Gabriel Delaplace, alors archevêque de Pékin, a fondé la Congrégation de Saint-Joseph avec l’aide des Sœurs Canossiennes. L’évêque cherchait ainsi à permettre aux femmes catholiques chinoises de participer davantage aux activités pastorales et missionnaires avec les religieuses. À l’origine, l’ordre comptait surtout des sœurs venant de Pékin et de la région, mais elles sont aujourd’hui originaires de nombreuses provinces chinoises.

Une période de crise durant la Révolution culturelle

En, 1941, la congrégation a réformé sa structure, ses statuts et son habit religieux. Le vœu de pauvreté a été ajouté ; jusqu’alors, seuls les vœux d’obéissance et de chasteté étaient obligatoires pour les religieuses. La congrégation a également fait en sorte que les sœurs puissent consacrer davantage de temps dans les domaines éducatifs et médicaux, et pour les autres besoins du diocèse. L’ordre a vécu une période difficile et a même fermé durant trente ans jusqu’en 1986, en raison de la forte répression du communisme révolutionnaire de Mao Zédong, dans le cadre de la tristement célèbre Révolution culturelle mise en œuvre à travers la Chine.

La congrégation s’est retrouvée avec seulement six jeunes sœurs de Pékin, mais elle a grandi à nouveau avec aujourd’hui 49 membres. Il est demandé aux sœurs d’avoir les aptitudes religieuses, culturelles, psychologiques et morales adaptées aux exigences de leur vie communautaire. Durant leur formation, les religieuses étudient de nombreux domaines dont les Écritures, le catéchisme, l’histoire de l’Église, la théologie, le droit canon, la liturgie, la spiritualité, la philosophie et la musique sacrée. Certaines religieuses étudient également d’autres matières comme la physique, la littérature chinoise, la tradition morale chinoise, les sciences sociales et les langues étrangères.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Michel Chambon / Ucanews