Eglises d'Asie

Pékin : un institut catholique marque vingt années d’étude du christianisme

Publié le 26/01/2022




Vingt ans après sa fondation, l’Institut pour l’étude du christianisme et de la culture chinoise, qui dépend de l’archidiocèse de pékin, a marqué vingt années de recherche universitaire. Créé en 2002 par le père Pierre Zhao Jianmin, vicaire en général et spécialiste en droit canon, l’institut étudie les religions et la culture locale traditionnelle.

La basilique Notre-Dame de She Shan, en 2010 à Shanghai.

L’Institut pour l’étude du christianisme et de la culture chinoise, un institut catholique situé à Pékin, a marqué vingt ans de recherche universitaire. L’institut diocésain, qui dépend de l’archidiocèse de Pékin, a été fondé en 2002 par le père Pierre Zhao Jianmin, vicaire général, diplômé de droit canon à l’université catholique de Leuven en Belgique. Le père Zhao est le premier prêtre chinois à avoir obtenu un doctorat depuis la réouverture de l’Église en Chine dans les années 1970, après la prise de pouvoir des communistes, la violente Révolution culturelle et la suppression des liens diplomatiques du pays avec le Vatican.

Depuis sa fondation, l’institut a cherché à étudier la culture locale et les religions, en particulier le christianisme, et à soutenir une plus grande harmonie entre le catholicisme et la culture chinoise traditionnelle, selon l’agence Fides. L’institut a également soutenu de nombreuses recherches et couvert de nombreuses thématiques via des débats, des conférences, des publications, des séminaires, des forums, des programmes de formation, des bourses d’étude et des échanges internationaux.

Parmi les sujets étudiés, on trouve par exemple la mariologie, saint Ambroise, les docteurs et les pères de l’Église, ainsi que les contributions des missionnaires chinois et étrangers à l’évangélisation et au développement social en chine. L’institut a été pionnier en Chine continentale, en étudiant l’inculturation de la foi et l’évangélisation des cultures.

Inculturation de l’Évangile et civilisation chinoise

En 2006, lors d’une interview par l’agence Ucanews, le père Zhao soutenait qu’il fallait absolument maintenir un dialogue entre l’Église chinoise et les théologiens à l’échelle mondiale. Dans ce but, il était vital que l’Église locale soutienne la formation en adoptant des mesures concrètes et positives afin de développer la recherche théologique.

Le directeur de l’institut explique que l’Église en Chine a besoin de mieux connaître le développement de la théologie catholique, qui relie l’Église locale à l’enseignement de l’Église universelle. Il suggère « davantage de recherche sur l’inculturation de l’Évangile à travers la civilisation chinoise ». Depuis 2003, l’institut diocésain a notamment organisé des formations et des séminaires à l’intention des jeunes sur le thème « catholicisme et éthique », et publié des textes dans sa publication, Journal of catholic studies.

Parmi les autres programmes majeurs, on compte un Forum annuel sur les études catholiques, destiné aux jeunes étudiants chinois, lancé en 2008. L’institut collabore également avec des partenaires chinois et internationaux, y compris l’Académie sociale de Pékin et l’Université catholique de Leuven.

La plus ancienne présence enregistrée du christianisme en Chine remontrait à 635 après J-C, avec des missionnaires nestoriens qui sont venus dans l’ancienne capitale chinoise de Chang’an (Xi’an), sous le règne de la dynastie Tang. La première mission catholique en Chine a été menée par le frère franciscain Giovanni da Montecorvino, qui est arrivé dans ce qui aujourd’hui la ville de Pékin en 1293. L’orthodoxie russe y a également été introduite en 1715, et les protestants ont commencé leur mission en Chine en 1807. En 2010, selon une enquête nationale menée par l’Académie chinoise des sciences sociales, on comptait 23 millions de protestants dans le pays, soit près d’1,8 % sur 1,3 milliard d’habitants. Officiellement, la Chine continentale compte 6 millions de catholiques, mais le Centre d’étude Holy Spirit du diocèse de Hong-Kong estime ce chiffre autour de 12 millions, en comptant les catholiques « non enregistrés » qui rejettent l’Association patriotique des catholiques chinois.

(Avec Ucanews)