Eglises d'Asie

Plusieurs nouveaux prêtres ordonnés cet automne, un signe d’espérance pour l’Église en Chine

Publié le 24/11/2021




En octobre, plusieurs prêtres ont été ordonnés dans les diocèses de Shenyang (Liaoning), de Haimen (Jiangsu), de Wanxian (Chongqing) et au Yunnan. En raison des restrictions sanitaires, les ordinations ont été célébrées avec un nombre limité de fidèles. Selon une enquête menée en 2010 par l’Académie chinoise des sciences sociales, on compte au moins 23 millions de protestants et 6 millions de catholiques en Chine. Selon le Centre d’étude Holy Spirit de Hong-Kong, ce dernier chiffre s’élèverait plutôt à près de 12 millions en comptant les catholiques « non enregistrés ».

L’Église catholique chinoise a célébré l’ordination de plusieurs nouveaux prêtres au cours des dernières semaines – le signe d’un nouvel espoir pour la communauté chrétienne locale dans un pays communiste. Durant l’automne, qui marque la saison traditionnelle des récoltes en Chine et dans de nombreuses régions d’Asie, la communauté catholique a également récolté des fruits spirituels longtemps attendus dans plusieurs diocèses, selon l’agence Fides. En raison de la pandémie de Covid-19, les ordinations ont été célébrées selon les restrictions sanitaires en vigueur, avec un nombre limité de fidèles, mais les célébrations ne manquaient pas de ferveur et d’enthousiasme.

Le 28 octobre, jour de la fête des saints Simon et Jude, Mgr Paul Pei Junmin, archevêque de Shenyang, a ordonné Paul Li Hongdong comme prêtre dans la cathédrale du Sacré-Cœur de Shenyang, capitale de la province du Liaoning, une région côtière du nord-est de la Chine. L’évêque de Shenyang a encouragé le père Paul Li Hangdong à « descendre de l’autel pour prendre le chemin de la mission, vers le peuple de Dieu, afin de proclamer l’Évangile ». L’évêque a partagé avec les fidèles son propre témoignage de vie pastorale en tant que prêtre dans des circonstances difficiles, en invitant le nouveau prêtre à « ne pas avoir peur de choisir et de suivre Jésus ». À l’issue de la cérémonie d’ordination, l’évêque a demandé au nouvel ordonné de bénir les prêtres présents et de le bénir lui-même.

Le 1er octobre, jour de la fête de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne des missions, Mgr Joseph Shen Bin, évêque du diocèse de Haimen dans le centre-est de la Chine, a ordonné Joseph Liu Xingfeng comme nouveau prêtre. L’évêque l’a félicité pour son ordination, alors qu’il vient d’une famille catholique fervente et qu’il a également deux autres frères et sœurs qui sont entrés dans la vie religieuse. Ses parents ont eu quatre enfants. Le père Liu a demandé aux fidèles de prier pour lui, pour qu’il devienne « digne de son sacerdoce ». Des ordinations ont également eu lieu dans le diocèse de Wanxian (province de Chongqing). Au Yunnan, la communauté catholique a aussi accueilli deux nouveaux prêtres de l’ethnie Jingpo, un sous-groupe du peuple Kachin, vivant en Birmanie, dans l’ouest de la Chine et dans le nord-est de l’Inde.

Au moins 6 millions de catholiques chinois selon une enquête nationale

La plus ancienne présence chrétienne enregistrée en Chine remonte à des missionnaires nestoriens, qui sont venus à Chang’an (aujourd’hui Xi-an), ancienne capitale chinoise, en 635 après Jésus-Christ. Ils ont été accueillis par l’empereur de l’époque, de la dynastie Tang. La première mission catholique en Chine a été menée par le frère franciscain Giovanni da Montecorvino, arrivé à Pékin en 1293. L’orthodoxie russe a été introduite en 1715 et les protestants ont commencé leur mission en Chine en 1807.

Une enquête nationale, organisée en 2010 par l’Académie chinoise des sciences sociales, a montré qu’au moins 23 millions de protestants vivent à travers le pays, soit environ 1,8 % de la population (sur 1,3 milliard d’habitants). Officiellement, la Chine continentale compte près de 6 millions de catholiques, mais selon le Centre d’étude Holy Spirit de Hong-Kong, le véritable chiffre s’élèverait plutôt autour de 12 millions de fidèles, en comptant les catholiques « non enregistrés » rejetant l’Association patriotique des catholiques chinois, approuvée par le gouvernement.

Durant des années, le Saint-Siège et le Parti communiste chinois se sont opposés concernant les nominations des évêques en Chine, le régime de Pékin refusant de reconnaître l’autorité du pape en la matière. Le Vatican et la Chine n’ont toujours pas de relations diplomatiques officielles. En 2018, le Saint-Siège a signé un accord provisoire avec la Chine sur la nomination des évêques, pour une durée initiale de deux ans, afin de tenter de mettre fin aux tensions concernant les nominations des évêques. L’accord, qui n’a pas été rendu public, a été renouvelé pour deux ans en 2020.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

chinacatholic.cn / Ucanews