Eglises d'Asie

Pour Lee Cheuk-yan, les commémorations de Tiananmen sont « un effort de mémoire contre l’oubli »

Publié le 19/11/2021




Plusieurs responsables de l’Alliance de Hong-Kong pour le soutien des mouvements patriotiques démocratiques de Chine, dont Lee Cheuk-yan, militant prodémocratie et ancien membre du Conseil législatif de Hong-Kong (l’organe législatif de la région administrative spéciale chinoise), ont plaidé une atténuation de peine alors qu’ils sont poursuivis dans le cadre de la législation sur la sécurité nationale à Hong-Kong. Lee Cheuk-yan, qui a participé à l’organisation des commémorations du massacre de la place Tiananmen en juin dernier, a défendu un « effort de mémoire contre l’oubli ».

Lee Cheuk-yan, cofondateur du Parti travailliste, en mai 2015.

La veillée annuelle en mémoire du massacre de la place Tiananmen, organisée chaque année le 4 juin à Hong-Kong, est pour Lee Cheuk-yan un « effort de mémoire contre l’oubli ». Ce militant prodémocratie, ancien membre du Conseil législatif de Hong-Kong (l’organe législatif de la région administrative spéciale chinoise), a évoqué l’auteur franco-tchèque Milan Kundera en plaidant une atténuation de peine devant la juge Amanda Woodcock. Plus tôt ce mois-ci, il avait reconnu avoir organisé, participé et appelé à participer à la marche traditionnelle de l’an dernier en mémoire des victimes du massacre de la place Tiananmen (survenu le 4 juin 1989 à Pékin).

En juin dernier, la police hongkongaise avait interdit l’événement en évoquant l’application des restrictions sanitaires contre le Covid-19. Lee Cheuk-yan, ancien président de l’Alliance de Hong-Kong pour le soutien des mouvements patriotiques démocratiques de Chine, avait organisé la veillée. Le groupe prodémocratie a été récemment dissous, sous la pression du gouvernement. Plusieurs de ses membres sont en prison pour divers chefs d’accusation, tandis que d’autres risquent d’être emprisonnés dans le cadre de la loi draconienne sur la sécurité nationale à Hong-Kong, imposé par Pékin l’an dernier.

« S’il y a eu des provocations, elles sont venues du régime »

Tout comme Lee Cheuk-yan, d’autres responsables de l’Alliance de Hong-Kong – Simon Leung, Richard Tsoi, Wu Chi-wai et Leung Yiu-chung – ont également déposé une demande d’atténuation de peine. Ainsi que l’a rapporté l’agence HKFP (Hong-Kong Free Press), lorsque les accusés sont entrés dans la salle, ils ont reçu les encouragements de nombreux membres du public présent. Lee Cheuk-yan, qui leur a répondu en levant le poing, a lui-même été témoin des événements de Tiananmen en 1989, quand les autorités chinoises ont tué plusieurs milliers d’étudiants militant pour la liberté et la démocratie.

En prenant la parole, il a remercié le peuple hongkongais « qui a tenu la promesse de 1989 ». « Votre honneur, les habitants de Hong-Kong qui y ont pris part n’ont eu besoin de personne ni d’aucune organisation pour les y inciter », a-t-il souligné en s’adressant à la juge Amanda Woodcock. « S’il y a eu des provocations, elles sont venues du régime tirant sur son propre peuple », a-t-il poursuivi. « Si je dois aller en prison pour redire ma volonté, qu’il en soit ainsi », a-t-il ajouté, en déclenchant une salve d’applaudissements. Parmi plusieurs dizaines d’autres leaders du mouvement prodémocratie hongkongais, dont Jimmy Lai, catholique et patron de presse, Lee Cheuk-yan est également poursuivi pour avoir violé la législation sur la sécurité nationale.

(Avec Asianews)