Eglises d'Asie

Près de 120 responsables religieux rassemblés devant l’église Saint-Sébastien de Negombo

Publié le 09/02/2022




Le Conseil national pour la paix (NPC) du Sri Lanka et le Comité régional interreligieux de Negombo ont rassemblé près de 120 responsables hindous, musulmans et chrétiens du 18 au 20 janvier, presque trois ans après les attentats du dimanche de Pâques 2019. « La majorité des gens veulent la paix et une coexistence pacifique », assure le père Ciswan Croos, vicaire de la communauté locale. L’imam Maulovi Salmaan, membre du Comité interreligieux de Negombo, souligne que « nous voulons montrer notre unité ».

Près de 120 responsables religieux sri-lankais se sont rassemblés du 18 au 20 janvier (ici à Negombo devant un mémorial des attentats de 2019).

Du 18 au 20 janvier, le Conseil national pour la paix (NPC – National peace council) du Sri Lanka et le Comité régional interreligieux de Negombo ont organisé une rencontre interreligieuse. À cette occasion, près de 120 responsables hindous, musulmans et chrétiens ont marché pour la paix à Negombo, au nord de Colombo sur la côte ouest de l’île.

Un des moments forts de la rencontre a été la visite de l’église Saint-Sébastien de Katuwapitiya, l’une des églises touchées par les attentats du dimanche de Pâques 2019. « Durant trois jours, les participants ont pu partager leurs regards sur les différents programmes interreligieux organisés dans leurs régions, en faisant part de leurs expériences et des nouvelles épreuves qu’ils rencontrent », explique M. U. Uvise, l’un des dirigeants du NPC.

Cet événement « est le fruit de nombreuses années d’efforts entrepris par le Conseil national pour la paix afin de défendre la compréhension et l’amitié mutuelles », ajoute le vénérable Rathmalkatiye Siridhamma Thero, du temple bouddhiste Ganegoda Purana Rajamaha Viharaya de Matara, dans le sud du pays. « Il y a des liens forts d’amitié, de compréhension et de confiance entre le clergé musulman, les kurukkals hindous, le clergé chrétien et les moines bouddhistes associés au Conseil national pour la paix », assure-t-il. « Il est temps de transmettre également cet état d’esprit à tous les fidèles », ajoute-t-il.

« La majorité des gens veulent la paix et la coexistence »

« Tout le monde veut vivre la fraternité, dans un contexte où les autres sont libres de pratiquer leur religion. Nous-mêmes sommes engagés dans plusieurs activités qui soutiennent la coexistence religieuse », confie de son côté Mahendran Chandrawadini, une hindoue tamoule du Comité interreligieux de Batticaloa, sur la côte est sri-lankaise. « C’est un privilège de visiter l’église Saint-Sébastien de Katuwapitiya où la tragédie du dimanche de Pâques s’est produite en 2019. C’est vraiment douloureux de voir les lieux où les bombes ont explosé. Je souhaite que les victimes reposent en paix et qu’elles donnent de la force à leurs familles », ajoute-t-elle.

« Beaucoup de personnes viennent et prennent des photos », explique le père Ciswan Croos, vicaire de la communauté catholique à Negombo. Il ajoute que ces rencontres interreligieuses sont accueillies avec joie. « On nous dit même qu’il faudrait que cet esprit se répande dans tout le pays », ajoute le prêtre. « Il y a des extrémistes dans toutes les religions, mais la majorité des gens veulent la paix et une coexistence pacifique », insiste-t-il. C’est pourquoi « en tant que responsables religieux, nous avons de grandes responsabilités et des défis importants à relever ».

L’imam Maulovi Salmaan, membre du groupe interreligieux de Negombo, souligne que « nous voulons montrer à la société notre unité ». « Nous apprécions vraiment tous les efforts entrepris par le cardinal Malcolm Ranjith pour maintenir la paix entre les chrétiens et les musulmans, même après les attaques du dimanche de Pâques 2019 », salue-t-il.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Melani Manel Perera / Asianews