Eglises d'Asie

Presque 200 000 Sri-Lankais ont quitté le pays en 2022 selon le département de l’Immigration

Publié le 01/09/2022




À ce jour, presque 200 000 Sri-Lankais ont quitté le pays en 2022, pressés de partir à cause de la crise économique, selon des nouveaux chiffres du département de l’Immigration, qui indique que « la majorité sont partis travailler au Moyen-Orient ». L’inflation atteint un niveau record dans le pays. Depuis janvier, 560 292 documents de voyage ont été délivrés au Sri Lanka, notamment via un nouveau service permettant d’accélérer l’obtention de passeport en cas d’attestation d’emploi.

Une manifestation à Colombo en avril 2022. Près de 200 000 Sri-Lankais ont déjà quitté le pays à cause de la crise économique.

Près de 200 000 Sri-Lankais ont quitté leur pays en 2022 à ce jour à cause de la crise économique, selon des chiffres publiés par le département de l’Immigration. « La majorité d’entre eux sont partis pour travailler au Moyen-Orient », a déclaré D. D. P. Senanayake, directeur général du Bureau de l’emploi à l’étranger du Sri Lanka (SLBFE). En fait, « nous soutenons l’emploi à l’étranger actuellement via des foires à l’emploi », affirme-t-il.

Depuis janvier, 560 292 documents de voyage ont été délivrés au Sri Lanka. Dans le cadre d’un nouveau service, ceux ayant une attestation d’emploi remise par le SLBFR peuvent effectuer leur demande de passeport en seulement un jour, en payant des frais supplémentaires de 15 000 roupies (42 euros). Selon le gouvernement, la plupart des passeports ont été remis sous cette nouvelle procédure, ce qui reflète la hâte de beaucoup d’habitants de quitter le pays.

« Les jeunes qui ont étudié ne doivent pas hésiter à saisir cette opportunité »

Actuellement, le Sri Lanka continue de subir sa pire crise économique depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1949, et l’inflation s’élève aujourd’hui à 66,7 %. « Quoi que vous gagniez, ce ne sera jamais assez – qu’il s’agisse d’une tasse de thé ou d’un sac de riz, tout ce qui est alimentaire est très cher », déplore Maxi Ranasinghe, qui habite Wattala. Il prévoit de déménager au Moyen-Orient avec sa famille. « Mieux vaut aller à l’étranger et vivre confortablement en travaillant pour quelqu’un d’autre. »

Pour Vincent Kularatne, un fonctionnaire à la retraite, « les jeunes qui ont étudié ne doivent pas hésiter à saisir l’opportunité » de partir. « C’est dommage de parler de notre pays de cette façon, mais c’est la réalité. Quel que soit le pays, s’il y a une opportunité d’emploi, il faut la prendre », insiste-t-il. « La seule solution est de partir d’ici, jusqu’à ce que les dirigeants décident de céder le pays et le confier aux nouvelles générations. Cela devient de plus en plus difficile, pour nous et nos enfants, de continuer de vivre ici. »

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Melani Manel Perera / Asianews