Eglises d'Asie

Religions pour la Paix organise un second forum à Naypyidaw sur la réconciliation nationale

Publié le 14/05/2019




Le second Forum consultatif sur la réconciliation nationale et la paix en Birmanie s’est déroulé les 7 et 8 mai à Naypyidaw, la capitale, en présence de la conseillère d’État Aung San Suu Kyi et de plusieurs responsables religieux du pays, dont le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun. Selon le père Joseph Maung Win, secrétaire général du groupe Religions pour la paix Birmanie, organisateur de l’événement, la religion n’est pas le problème, mais la solution face aux conflits ethniques et religieux que traverse le pays. Le prêtre assure que la visite historique du pape François en Birmanie a porté ses fruits.

La conseillère d’État Aung San Suu Kyi et les responsables religieux de Birmanie ont appelé ensemble à l’unité et au respect mutuel lors du Forum consultatif sur la réconciliation nationale et la paix en Birmanie, un événement organisé par le groupe Religions pour la paix (Religions for Peace Myanmar). Organisé à Naypyidaw, la capitale birmane, les 7 et 8 mai, le Forum a permis aux participants d’échanger sur cinq points principaux : soutenir l’accès à l’éducation, défendre les droits des femmes et des jeunes, construire l’unité entre les divers groupes ethniques du pays, accepter l’importance des différentes confessions, et enfin préparer les suites de la crise dans l’État d’Arakan (Rakhine). Les conflits ethniques ou religieux entre les différentes communautés persistent dans le pays, où 90 % de la population est bouddhiste. Les combats se poursuivent entre les musulmans Rohingyas et les bouddhistes de l’État d’Arakan, ainsi qu’entre les groupes rebelles armés dans l’État Shan. Les conflits opposent également l’Armée d’Arakan à l’armée birmane, toujours dans l’État d’Arakan. De plus, certaines minorités chrétiennes sont en difficulté.

Le 7 mai, dans son discours d’ouverture du Forum de Naypyidaw, Aung San Suu Kyi a déclaré que « le respect mutuel entre les différentes ethnies et religions permettra de […] prévenir les conflits religieux ». Elle a ajouté qu’il est nécessaire « d’aider les victimes des conflits à se relever et à participer à la construction de la nation ». De leur côté, les responsables religieux présents ont expliqué partager les paroles de la conseillère d’État. « Notre société a besoin de la paix aujourd’hui, alors que les discours de paix sont tellement accessibles. Les responsables religieux des différentes confessions doivent intervenir auprès de la population », a confié Al Haj U Aye Lwin, du centre islamique de Birmanie. Le cardinal Charles Bo, archevêque de Rangoun et membre du groupe Religions pour la paix Birmanie, a assuré que l’organisation « s’engage à continuer son travail pour la paix ». Un autre forum est d’ailleurs prévu en novembre prochain.

Construire la paix

« Ces dernières années, nous avons noté de véritables améliorations dans la façon dont les autorités font face aux idéologies qui incitent à la haine », affirme le père Joseph Maung Win, secrétaire général du groupe Religions pour la paix Birmanie et directeur de la Caritas birmane dans l’archidiocèse de Rangoun. « La religion n’est pas le problème, mais la solution. Dans le passé, le gouvernement a exploité le sentiment religieux, mais aujourd’hui, nous observons une nouvelle tendance. Les différents responsables religieux sont devenus influents et des acteurs importants du processus de réconciliation », explique le père Joseph Win. Selon le prêtre, il y a également un lien direct entre le progrès du pays et la visite historique du pape François en Birmanie. « Après la visite du Saint-Père, nos activités se sont intensifiées. Désormais, le gouvernement nous donne davantage d’opportunités pour contribuer à la paix. Avant, nous ne pouvions pas agir dans les zones de conflits, mais aujourd’hui, Religions pour la paix et d’autres groupes sont présents dans quelques-unes des régions les plus troublées : dans l’État Kachin, en particulier dans la région de Myitkyina, dans l’État Shan, près de Lashio, et enfin dans l’État d’Arakan, à Kyaukphyu et Sittwe. »

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Archdiocese of Yangon