Eglises d'Asie

Selon les Nations unies, la loi sur la sécurité nationale à Hong-Kong viole les droits fondamentaux

Publié le 05/09/2020




Le 2 septembre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a publié une déclaration sur son site web, adressée à Pékin et cosignée par plusieurs experts de l’ONU dont Fionnuala Ni Aolain, rapporteure spéciale de l’ONU chargée des droits de l’Homme. La lettre affirme que la nouvelle loi sur la sécurité nationale à Hong-Kong, instaurée par Pékin, viole les droits fondamentaux. La nouvelle législation, qui pénalise les crimes de « séparatisme », de « subversion », de « terrorisme » et de « collusion avec les forces extérieures et étrangères », a été adoptée officiellement par le Parti communiste chinois afin de rétablir l’ordre à Hong-Kong.

Des manifestants contre le projet de loi sur l’extradition à Hong-Kong, le 24 août 2019.

Le 2 septembre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a publié une lettre destinée au gouvernement chinois sur son site Internet, en affirmant que la nouvelle loi sur la sécurité nationale à Hong-Kong, instaurée par Pékin, viole les droits fondamentaux. Dans la déclaration, des experts de l’ONU invitent la Chine à nommer une autorité indépendante afin d’assurer que la nouvelle législation respecte les exigences internationales concernant les droits de l’homme. La loi sur la sécurité nationale, qui est entrée en vigueur le 30 juin dernier, permet de poursuivre les citoyens hongkongais accusés de « séparatisme », de « subversion », de « terrorisme » et de « collusion avec les forces extérieures et étrangères ». Le Parti communiste chinois affirme avoir adopté cette loi afin de rétablir l’ordre à Hong-Kong. Le front hongkongais anti-Pékin, qui a manifesté toute l’année passée pour la démocratie et pour maintenir le système libéral dans l’ancienne colonie britannique, accuse les autorités chinoises de vouloir réprimer toute aspiration démocratique. Les Nations unies ont déjà dénoncé l’arrestation de plusieurs opposants pro démocratie, poursuivis dans le cadre de la nouvelle loi. Le 10 août, les autorités hongkongaises ont notamment arrêté le milliardaire hongkongais Jimmy Lai, patron de presse et activiste pro démocratie.

L’homme d’affaires a été emprisonné – avant d’être libéré sous caution – avec neuf autres personnes, dont deux de ses enfants. Jimmy Lai et les autres activistes détenus sont accusés d’avoir « collaboré avec des forces étrangères » et d’avoir « conspiré à des fins d’escroquerie ». Selon Fionnuala Ni Aolain, rapporteure spéciale de l’ONU chargée des droits de l’Homme, et selon six autres signataires du document publié ce mercredi, la nouvelle loi est contraire aux accords internationaux signés par Pékin. Les auteurs de la déclaration soulignent que les mesures introduites par le géant asiatique ne devraient pas être utilisées pour « réprimer et limiter les libertés fondamentales, notamment celles d’opinion, de liberté et de rassemblement pacifique ». Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme craint également que cette nouvelle législation répressive considère comme illégale toute activité menée par les défenseurs des droits de l’homme ; les signataires de la lettre demandent de les considérer comme « légitimes ». Ils invitent également les autorités chinoises à expliquer comment elles comptent appliquer les mesures extraterritoriales contenues dans la nouvelle législation.

(Avec Asianews, Hong-Kong)

Crédit : Studio Incendo (CC BY 2.0)