Eglises d'Asie

Sindh : 100 000 personnes évacuées face au risque de débordement du plus grand lac du Pakistan

Publié le 08/09/2022




Le 5 septembre, les autorités de la province de Sindh, dans le sud-est du pays, ont signalé l’échec des tentatives de baisser le niveau de l’eau du lac Manchar, le plus grand lac d’eau douce du Pakistan. Alors que ce dernier risque de déborder, le gouvernement local a ordonné l’évacuation de plus de 100 000 personnes au cours du week-end dernier, tandis que près d’un tiers du pays est déjà affecté par des inondations massives. La région est l’une des plus touchées par la catastrophe avec la province du Baloutchistan et une partie du Pendjab.

Une vue satellite du lac Manchar au Pakistan, dans le Sud. Le plus grand lac d’eau douce du pays risque de déborder.

Le plus grand lac du Pakistan, au Sud, risque de déborder prochainement, en menaçant la vie de plusieurs milliers d’habitants alentour, alors que les autorités ont tenté en vain d’abaisser le niveau de l’eau du plus grand lac d’eau douce pays. Le lac Manchar est situé dans la province de Sindh, l’une des régions les plus affectées par les dernières inondations. Deux communes rurales ont déjà été inondées par les eaux du fleuve, forçant les autorités à évacuer plus de 100 000 personnes au cours du week-end dernier.

Le gouvernement de la province de Sindh a déclaré ce lundi 5 septembre à l’agence Reuters que le niveau n’a pas baissé malgré les actions des autorités, sans préciser si d’autres tentatives sont prévues afin d’éviter une nouvelle catastrophe. Actuellement, avec près d’un tiers du pays submergé à cause des fortes pluies de mousson, près de 400 communes rurales de la province de Sindh sont exposées. Sur des images satellites prises fin août, les zones inondées ressemblent davantage à des lacs.

À ce jour, plus de 1 300 personnes sont décédées, dont plus de 450 enfants, selon l’Agence nationale de gestion des catastrophes du Pakistan. Après une vague de chaleur qui a accéléré la fonte des glaciers dans les montagnes du nord du pays cet été, des pluies de mousson particulièrement violentes ont aggravé les crues en aval. Les dégâts sont estimés à plus de 10 milliards de dollars US actuellement.

La sécurité alimentaire du Pakistan en péril

Aujourd’hui, face à la catastrophe, la principale préoccupation est de pallier les pénuries alimentaires dans les régions affectées, en particulier dans les provinces de Sindh et du Baloutchistan ainsi que dans une partie du Pendjab – qui sont également les principales régions productrices de blé, de coton et de riz dans le pays. Les semailles ont habituellement lieu entre octobre et décembre, mais avec plusieurs milliers d’hectares de cultures ravagés, la sécurité alimentaire du Pakistan se retrouve en difficulté. C’est aussi toute la chaîne d’approvisionnement mondiale, pourtant déjà sous tension à cause de l’invasion russe en Ukraine, qui est affectée.

La production de blé du Pakistan représente 2 % du PIB du pays et 2,5 % des exportations mondiales de blé, tandis que celle du riz représente 9 % des exportations mondiales. Les inondations ont en effet submergé 65 % des rizières du pays, ainsi que plus de 600 000 hectares dédiés à la culture du coton. Avant les inondations d’août, le Pakistan faisait déjà face à une grave crise économique avec une forte inflation et une baisse des réserves de change. Aujourd’hui, selon différentes sources, les prix des produits alimentaires de base (comme les pommes de terre, les oignons ou les tomates) ont augmenté entre 300 et 500 %.

(Avec Asianews)