Eglises d'Asie

Un fort taux de participation annoncé aux élections générales thaïlandaises

Publié le 21/03/2019




Le 24 mars, les élections parlementaires thaïlandaises pourraient marquer le retour à un régime démocratique, après des années de régime militaire. Les principaux partis en lice sont le Phak Phuea Thai, fidèle à la famille Shinawatra toujours influente, le Palang Pracharat, dont le candidat principal est le Premier ministre en exercice, le général Prayuth Chan-ocha de la junte au pouvoir, et enfin les démocrates du parti Prachathipat. Malgré quelques irrégularités déjà enregistrées dans le cadre des élections anticipées, celles-ci ont enregistré un taux de participation record de 86 % sur les 2,6 millions d’électeurs éligibles. Les observateurs s’attendent à des résultats similaires lors des élections générales.

À quelques jours des élections générales, la Commission électorale (CE) thaïlandaise a annoncé un fort taux de participation lors des élections anticipées : 86 % des 2,6 millions d’électeurs éligibles se sont rendus dans les bureaux de vote. Les observateurs s’attendent à des résultats similaires lors des élections du 24 mars. Mais cela pourrait s’avérer compliqué pour les autorités, et mettre en évidence les dysfonctionnements du processus électoral. Pour les plus petits partis, une plus grande participation représentera un combat perdu d’avance, parce qu’ils auront besoin de davantage de votes pour pouvoir décrocher un siège au sein de la Chambre basse du Parlement thaïlandais. Les élections du 24 mars seront les premières élections démocratiques organisées dans le pays depuis celles de 2011, après presque cinq ans de régime militaire. Le 18 mars, le président de la Commission électorale, Ittiporn Boonpracong, a déclaré que durant les élections anticipées, le taux de participation a atteint 90 % dans beaucoup de provinces. Certains bureaux de vote ont dû rester ouverts au-delà de l’heure officielle de fermeture qui avait été fixée à 17 heures, afin de permettre à tous les électeurs de déposer leur bulletin dans l’urne. C’était le cas à Bang Kapi, un district de Bangkok, où le bureau de vote est resté ouvert jusqu’à 18 heures, accueillant près de 52 500 électeurs. Ittiporn Boonpracong a pris la parole afin de réagir aux critiques et doutes vis-à-vis de la transparence des élections anticipées. Il a expliqué qu’ils n’ont identifié que trois cas de violations. L’un d’entre eux aurait été enregistré à Samut Songkhram, dans le centre du pays, où quelques bulletins avaient été marqués avant même le début des élections, mais ils ont été détruits et remplacés par des bulletins vierges. Dans le nord-est de la province de Kalasin, des faux documents ont laissé croire que des candidats avaient été disqualifiés. Enfin, dans la province d’Uthai Thani, dans le nord de la Thaïlande, quelques personnes ont essayé d’utiliser la carte d’identité d’autres personnes afin de pouvoir voter.

Confusion politique

« Pour le moment, c’est la confusion politique qui domine », affirme un expert. « Il y a beaucoup de partis et les gens ont du mal à identifier leurs positions. Toutefois, les choses vont se jouer entre deux ou trois grands partis. » Les principaux partis politiques sont le Phak Phuea Thai, fidèle à la famille Shinawatra toujours influente et qui a dominé la politique thaïlandaise durant des années ; le Palang Pracharat, dont le candidat principal est le Premier ministre en exercice, le général Prayuth Chan-ocha à la tête de la coalition pro militaire ; et enfin les démocrates du parti Prachathipat. « Le plus intéressant est le Phak Anakhot Mai [parti du nouvel avenir], qui rassemble des personnes jeunes, dynamiques et engagées, qui ne se laissent pas influencer par la longue tradition religieuse du pays », explique la source. « Ils adoptent un nouveau discours, en particulier concernant les problématiques comme la corruption. Dans la politique thaïlandaise, ils représentent un véritable renouveau par rapport au passé. Leurs candidats sont très bien préparés, mais leur expérience limitée reste un facteur d’incertitude. » Pourtant, beaucoup de gens attendent les élections « avec beaucoup d’espoir ». « Durant ces élections, le pays ne peut pas échouer. Le retour à la démocratie est crucial pour l’économie et pour la réputation du pays. Aujourd’hui, il est évident que le système actuel [la junte militaire au pouvoir] ne permet plus d’avancer. » Ces dernières semaines, beaucoup ont affirmé que les élections dépendront des riziculteurs thaïlandais, qui représentent l’une des communautés les plus influentes dans le pays. « Selon moi, ils seront fidèles à la tradition et voteront pour le Phak Phuea Thai », avance l’observateur.

(Avec Asianews, Bangkok)


CRÉDITS

Ucanews