Eglises d'Asie

Un parlementaire catholique interpelle Colombo sur la protection du cardinal Ranjith

Publié le 06/10/2022




Le 3 octobre au Parlement de Colombo, un élu catholique sri-lankais, membre de l’opposition, a fait part de menaces qui viseraient la sécurité du cardinal Malcolm Ranjith, en appelant le gouvernement à veiller sur sa protection. La sécurité de l’archevêché a été fortement renforcée en 2019 et 2020, après les attentats de Pâques 2019. Selon un prêtre anonyme de l’archidiocèse de Colombo, la question est légitime alors que le cardinal n’a cessé d’appeler à rendre justice aux victimes des attaques depuis trois ans.

Le cardinal Malcolm Ranjith en mai 2019, lors d’une conférence de presse à Colombo en présence de douze évêques et de l’ancien président Maithripala Sirisena.

Un responsable catholique sri-lankais a exprimé son inquiétude vis-à-vis de la sécurité du cardinal Malcolm Ranjith face à de nouvelles menaces. De son côté, le ministre d’État à la Défense, Premitha Bandara Tennakoon, a répondu qu’il n’est pas au courant de menaces particulières envers le prélat sri-lankais, mais il a garanti qu’il s’en assurerait. Il a précisé que le gouvernement n’hésiterait pas à renforcer la sécurité du cardinal si nécessaire. La question a été soulevée le 3 octobre par l’opposition au Parlement sri-lankais.

Kavinda Jayawardane, un parlementaire catholique appartenant au parti SJB (Samagi Jana Balawegaya), a affirmé que le gouvernement a réduit la protection du cardinal Ranjith, et il a demandé une enquête sur le sujet. Depuis les attaques du dimanche de Pâques 2019, un groupe de gardes du corps assure en effet la sécurité du cardinal. Un prêtre de l’archidiocèse de Colombo estime que la question est légitime d’autant que le cardinal Ranjith n’a cessé d’appeler à enquêter sur les attentats de 2019 et à rendre justice aux victimes. Le prêtre ajoute cependant qu’un groupe de militaires entraînés et sous l’autorité d’un capitaine a été déployé pour assurer sa protection.

« Mais il semble qu’actuellement, la protection de ce groupe spécial n’est pas disponible à l’archevêché », poursuit-il en préférant rester anonyme. Le prêtre explique que près de six soldats continuent d’être en fonction aux portes principales de l’archevêché de Colombo. Après les attentats, en 2019 et 2020, la sécurité a été renforcée et les employés eux-mêmes étaient sous surveillance, leurs entrées et leurs sorties étant strictement contrôlées. « Une seconde équipe de sécurité équipée d’un véhicule est déployée pour la sécurité du cardinal lors des événements publics auxquels il participe régulièrement », précise le prêtre.

Appel à organiser des élections locales en 2023

Le cardinal Ranjith intervient régulièrement pour tenter de résoudre les problèmes socio-économiques des Sri-Lankais. Il a été particulièrement virulent à défendre les victimes des attaques de Pâques 2019. La semaine dernière, l’archevêque de Colombo a également appelé la Commission électorale sri-lankaise à organiser des élections locales en mars 2023. « C’est notre droit. Le peuple peut répondre au gouvernement à travers les élections », a-t-il déclaré le 26 septembre dans l’église du Sacré-Cœur de Ragama, une banlieue de Colombo.

Il a expliqué que ces élections permettraient à la population de s’exprimer vis-à-vis du nouveau gouvernement actuel. En faisant cette intervention, le cardinal sri-lankais a évoqué la situation économique du pays qui continue de s’aggraver, alors que les classes moyennes s’appauvrissent de jour en jour. « Plusieurs prêtres m’ont informé que les enfants qui viennent à l’école du dimanche doivent d’abord être nourris. Sinon, ils risquent de s’évanouir. Comment pourraient-ils apprendre ? » Des élections étaient prévues en mars 2021 mais elles ont été repoussées à cause de la situation de crise dans le pays.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews