Eglises d'Asie

Un prêtre catholique convoqué par la police pour des accusations contre des agents de l’État

Publié le 29/10/2021




Le père Cyril Gamini avait accusé les services de renseignements d’être impliqués dans les attentats du dimanche de Pâques 2019. Les catholiques Sri Lankais ont plusieurs fois exprimé leur déception face aux lenteurs de l’enquête.

Le sanctuaire Sainte-Antoine de Kochchikade, à Colombo, fait partie d’une des trois églises visées par les attentats de 2019.

Le père Cyril Gamini, un prêtre catholique du Sri Lanka, a été convoqué au Département des Enquêtes Criminelles (CID) après avoir évoqué la possibilité de l’implication d’agents des services de renseignement dans les attentats du dimanche de Pâques, le 21 avril 2019, qui ont tué au moins 269 personnes.

Il devait se présenter le 28 octobre mais a demandé une semaine de délai pour préparer et présenter sa déclaration.

Le général Suresh Sallay, directeur des services de renseignement de l’État, s’était plaint qu’un groupe de prêtres catholiques, dont le père Gamini, aurait allégué que des unités de renseignement avaient fourni une aide, y compris financière, à Saharan Hashim, leader du National Thowheed Jamath, l’organisation qui a mené les attentats suicides. Selon lui ces allégations mettent en danger sa vie ainsi que celle des membres de sa famille.

L’Église sri-lankaise a envoyé trois prêtres – le père Shantha Kumar Weliwita, le père Ravin Sandasiri et le père Sreenath Manoj – au CID dans la matinée pour transmettre la demande du père Gamini de bénéficier d’une semaine supplémentaire pour faire sa déclaration. La demande a été accordée.

Le 27 octobre, le CID a informé le tribunal de première instance de Colombo qu’une enquête avait été ouverte concernant les propos du père Gamini et d’autres prêtres catholiques tenus lors d’un récent forum en ligne, à propos des attentats. Le général Salley s’estime victime de diffamation.

Selon le ministre de la Sécurité publique, Sarath Weerasekara, les personnes disposant d’informations ne devraient pas s’adresser uniquement aux médias mais également au CID. “Nous enquêtons toujours sur les attentats du dimanche de Pâques et ce qu’ils savent peut être important pour arrêter d’autres suspects”, a-t-il rappelé le 28 octobre.

Les catholiques du Sri Lanka ont à plusieurs reprises fait part de leur mécontentement face à l’absence de progrès dans l’enquête sur les attentats. Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, a même accusé le gouvernement sri-lankais de chercher à « étouffer l’affaire. » Le 24 octobre dernier, il a rendu publique une lettre du pape Français qui l’assure de son soutien.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

AntanO (CC BY-SA 4.0)