Eglises d'Asie

Un Sri-Lankais sur deux sous le seuil de pauvreté dans les régions rurales

Publié le 11/05/2023




Selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur le Sri Lanka (SLDU 2022), le taux de pauvreté est aujourd’hui de 25 % dans le pays à cause de la crise économique, avec une perte de près d’un demi-million d’emplois industriels et tertiaires. Le rapport pointe des disparités importantes entre les régions rurales et urbaines. Cependant, selon Faris Hadad-Zervos, directeur de la Banque mondiale pour les Maldives, le Népal et le Sri Lanka, la crise actuelle est une occasion unique « d’appliquer des réformes structurelles permanentes ».

Le taux de pauvreté a été multiplié par deux au Sri Lanka à cause de la crise économique actuelle dans le pays.

Le Sri Lanka a perdu près d’un demi-million d’emplois dans l’industrie et les services. Avec l’augmentation du coût de la vie, cette situation a doublé le taux de pauvreté nationale qui est aujourd’hui de 25 %, selon le dernier rapport de la Banque mondiale intitulé Sri Lanka Development Update 2022 (SLDU). Une des conséquences a également été l’aggravation des disparités régionales. Alors que la pauvreté s’est élevée à 15 % dans les régions urbaines, elle est montée en flèche jusqu’à 52 % dans les régions rurales.

Au cours des dernières années, plusieurs facteurs ont entraîné cela, à commencer par un régime commercial restrictif, un climat d’investissement peu favorable et une politique monétaire laxiste, sans compter les conséquences de la pandémie de Covid-19. Quand sa note de crédit a été rétrogradée, le Sri Lanka a perdu l’accès aux marchés financiers internationaux en 2020. Par conséquent, les réserves officielles de change du pays sont passées de 7,6 milliards de dollars US en 2019 à moins de 500 millions de dollars US en décembre 2020.

Face à cette situation, la Banque mondiale a insisté pour que le pays mette en place des réformes structurelles favorables à la croissance et à la restructuration de la dette, mais celles-ci doivent être accompagnées de mesures permettant de combattre la pauvreté.

« Le Sri Lanka peut construire une économie forte et résiliente »

Pour Faris Hadad-Zervos, directeur de la Banque mondiale pour les Maldives, le Népal et le Sri Lanka, « la crise actuelle n’est pas un choc temporaire de liquidité qui peut se résoudre simplement par des soutiens financiers extérieurs ». « En fait, la crise fournit plutôt une opportunité unique d’appliquer des réformes structurelles permanentes et en profondeur, qui seraient plus difficiles à mettre en œuvre dans des circonstances normales. Le Sri Lanka peut utiliser cette occasion de construire une économie forte et résiliente », assure-t-il.

En attendant, la situation des régions rurales devrait continuer d’empirer, en particulier pour les habitants vivant dans les plantations de thé. « La farine de blé utilisée pour le ‘roti’ (ou ‘chapati’, un pain non levé typique de l’Asie du Sud), particulièrement consommé par les ouvriers des plantations, a encore augmenté de 10 roupies », signale Anthony Jesudasan, directeur de l’organisation Voice of Plantation People. « Le prix du sucre a aussi augmenté de 25 roupies. Beaucoup d’ouvriers agricoles, qui ne peuvent oublier leur faim qu’en mangeant des chapatis et en buvant du thé, continuent de souffrir de malnutrition, et cela ne va pas s’améliorer. »

(Avec Asianews)


CRÉDITS

pxfuel.com