Eglises d'Asie

Une délégation bouddhiste thaïlandaise à l’université urbanienne pour cultiver une « culture de la rencontre »

Publié le 29/06/2022




Le 17 juin à l’Université pontificale urbanienne, une délégation bouddhiste thaïlandaise (33 moines bouddhistes des écoles Theravada et Mahayana et 60 bouddhistes laïcs), accompagnée de représentants de l’Église catholique thaïlandaise, a participé à une conférence interreligieuse intitulée « Amitié entre bouddhistes et chrétiens pour une culture de la rencontre ». L’événement était organisé 50 ans après une rencontre historique entre le Très Vénérable Somdej Phra Wannarat, 17e Patriarche suprême bouddhiste de Thaïlande, et le pape saint Paul VI.

La délégation des bouddhistes thaïlandais et catholiques avec tous les intervenants, lors de la conférence interreligieuse du 17 juin à Rome.

À l’occasion du 50e anniversaire de la rencontre entre le Très Vénérable Somdej Phra Wannarat (Pun Punnasiri), 17e Patriarche suprême bouddhiste de Thaïlande, et le pape Paul VI en 1972, une délégation bouddhiste thaïlandaise a participé à une conférence interreligieuse intitulée Amitié entre bouddhistes et chrétiens pour une culture de la rencontre, organisée à l’Université pontificale urbanienne, le 17 juin dernier après l’audience papale.

Cette conférence, dont le but était de renouveler les liens d’amitié et de coopération entre les bouddhistes et l’Église catholique dans l’esprit des prédécesseurs des deux religions traditionnelles, est le fruit de la collaboration entre l’Université pontificale urbanienne, le dicastère pour le dialogue interreligieux et l’ambassade de la République de Chine (Taiwan) auprès du Saint-Siège.

Résonant à l’esprit de Vatican II, la conférence, ouverte au public, a révélé aux participants non chrétiens que « l’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions ». « Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes » (Nostra Aetate 2).

À travers une vidéo, Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, MCCJ, président du dicastère pour le dialogue interreligieux, a adressé un message de bienvenue. Dans son discours, le président a anticipé le fait que les réflexions et les partages durant cette conférence contribueront à « approfondir et consolider les relations d’amitié ».

Plus de dialogue pour construire « une véritable amitié entre tous »

En citant le pape François, Matthew Shieh-Ming Lee, l’ambassadeur de la République de Chine (Taïwan) auprès du Saint-Siège, a souligné l’importance de cette rencontre qui répond au souhait du pape d’établir « plus de dialogues interreligieux » en vue de construire « une véritable amitié entre tous ».

Dans l’Aula Magna Benedetto XVI, le Très Vénérable Somdej Phra Mahathirachan, doyen de la délégation des bouddhistes de Thaïlande, a abordé l’amitié à partir du terme Kalyanamitta qui signifie « un admirable ami ». Ce mot pali est composé de Kalayana, qui signifie « bon » ou « noble », et de mitta, qui veut dire « amis ».

Kalyanamitta, un compagnon de route vers le chemin de l’éveil, se caractérise par une compassion (Piyo), un respect (Garu), une patience (Vacanakkhamo), une sagesse (Bhavaniyo), une aptitude à savoir parler (Vatta) et une capacité de simplifier un sujet complexe (Gambhiran ca Katham Katta). Selon le bouddhisme Theravada, un vrai ami est une personne désintéressée qui n’a que de bonnes intentions pour ses camarades aussi bien dans la vie quotidienne que spirituelle.

« Un bon ami qui nous conduit vers un bon chemin et nous aide à nous développer dans l’amour sincère », a conclu le Très Vénérable Somdej Phra Mahathirachan.

Parallèlement, les autres intervenants chrétiens ont exploré le sens de Kalayanamitta en s’appuyant sur les Évangiles, les Écritures ainsi que sur les philosophes chrétiens. Sans doute, un Kalayanamitta, pour les croyants, serait par excellence le Seigneur Jésus-Christ. C’est Lui en effet qui appelle tous les chrétiens ses « amis » et leur apprend à vivre l’amitié.

(EDA / Tanya Leekamnerdthai)


CRÉDITS

Tanya Leekamnerdthai