Une donation américaine de 11 millions de dollars au programme de vaccination

Phnom Penh a fait face à plusieurs confinements pour lutter contre Covid-19

Les États-Unis ont fait don au Cambodge de 11 millions de dollars américains pour renforcer son programme de vaccination contre le virus Covid-19, qui s’accélère dans tout le pays avec 2 millions de personnes déjà vaccinées.

Le ministre des Affaires étrangères, Prak Sokhonn, a remercié l’ambassadeur américain Patrick Murphy, affirmant qu’une étroite coopération entre le ministère de la Santé cambodgien et les Centers for Disease Control and Prevention (CDCP) aux États-Unis était essentielle pour enrayer la pandémie.

Le financement sera utilisé pour acquérir des vaccins par le biais de l’initiative Covax gérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Cambodge prévoit de vacciner environ 10 millions de citoyens sur une population de 16 millions d’ici la fin de l’année.

Les États-Unis ont fourni plus de 4 milliards de dollars de financement à l’initiative de l’OMS, qui veut garantir un accès aux vaccins aux pays les moins favorisés

L’annonce a été faite alors qu’un sentiment d’urgence s’est emparé du Cambodge après la découverte d’une troisième vague épidémique le 20 février. Le pays compte désormais 23 282 cas de coronavirus confirmés, dont 14 955 guérisons et 159 décès. Avant cette date, le Cambodge avait enregistré moins de 500 cas confirmés.

La hausse du taux de contamination a entraîné un confinement strict dans certains quartiers de Phnom Penh, la capitale, une interdiction des voyages interprovinciaux et des ventes d’alcool, et des couvre-feux qui ont perturbé la distribution alimentaire et entraîné une flambée des prix.

Certaines de ces restrictions ont été récemment assouplies, malgré plus de 300 nouveaux cas par jour, mais les autorités sanitaires sont optimistes, notant que le nombre de guérisons dépasse le nombre de nouveaux cas signalés.

Parmi les communautés les plus durement touchées figurent les Vietnamiens pauvres vivant le long de la frontière orientale du Cambodge, qui reçoivent une aide et des colis alimentaires par l’intermédiaire de leur ambassade à Phnom Penh.

« Ces actions humanitaires aident les gens à lutter contre la faim et à stabiliser progressivement leur vie », a déclaré Tran Van Nam, président de l’Association khmère-vietnamienne dans la province de Preah Sihanouk, au quotidien Vietnam News. Il a également exhorté les populations à renoncer à regagner leur pays d’origine pour l’instant « pour éviter de causer davantage de difficultés aux forces nationales qui luttent contre la pandémie ».

Preah Sihanouk, le long de la côte sud, fait partie des provinces les plus durement touchées. Un habitant qui a demandé à conserver l’anonymat a déclaré que la vie dans la région était devenue très difficile compte tenu de l’état de l’économie. « Cette région est fortement tributaire du tourisme et du trafic transfrontalier avec le Vietnam, a-t-il déclaré. Je pense que la vie ne reviendra jamais à ce qu’elle était. »

La donation américaine intervient alors que 500 000 doses supplémentaires de vaccin Sinovac, achetées par le gouvernement cambodgien à la firme chinoise Sinopharm, sont arrivées dans le pays le 16 mai. La Chine a effectué une donation de 1,7 million de doses de son vaccin au Cambodge, qui a été suivie d’une commande officielle de 2,5 millions de doses du même vaccin. Pékin a été accusé de pratiquer en Asie du Sud Est, la « diplomatie du vaccin », c’est-à-dire d’utiliser son vaccin Sinovac pour étendre son influence. Le Sinovac n’a pas encore été complètement homologué par l’OMS et ne peut donc pas être acheté à travers l’initiative Covax. Depuis quelques années les observateurs évoquent souvent une « néo guerre froide » entre les deux puissances mondiales en Asie du Sud-Est.

La porte-parole du ministère de la Santé, Or Vandine, a précisé que les injections seraient gratuites et que tout contrevenant serait poursuivi par les autorités, alors que des rumeurs persistantes depuis quelques semaines faisaient état d’agents privés qui proposaient le vaccin en échange d’une rémunération.

« Les gens reçoivent des piqûres gratuitement et le Premier ministre Hun Sen a toujours prêté attention à la surveillance des campagnes de vaccination », a-t-elle déclaré aux journalistes, ajoutant que le comité de vaccination ad hoc surveillait strictement le processus. Elle a aussi invité la population à ne pas relâcher ses efforts sur les gestes barrière. La police cambodgienne a arrêté plus de 60 personnes lors d’une soirée illégale mardi 18 mai, a rapporté le Khmer Times. Les policiers ont trouvé plus de 60 ressortissants étrangers, chinois et vietnamiens, engagés dans des activités illicites telles que la consommation de drogues et d’alcool, au mépris de l’interdiction gouvernementale. Les suspects semblaient également ne pas porter de masques.

(Avec Ucanews)