Eglises d'Asie

Une épidémie de dengue déclarée au Bangladesh

Publié le 29/11/2018




Le gouvernement s’inquiète d’une nouvelle épidémie de dengue, avec près de 7 540 cas d’infections de dengue et 17 décès. Les épidémies de dengue prennent habituellement fin en septembre avec la fin de la mousson, mais la saison a été particulièrement intense et prolongée cette année. Les médecins bangladais estiment que certains patients ignorent les symptômes trop longtemps. Les spécialistes dénoncent également l’urbanisation et l’industrialisation accélérées et les mauvaises conditions de vie dans les villes et les zones périurbaines, qui favorisent le développement de la maladie.

Les autorités bangladaises et les spécialistes doivent faire face cette année à un nombre record de cas de fièvre de dengue et de décès liés à la maladie. En 2018, près de 7 450 cas d’infection de dengue et 17 décès ont été rapportés au Bangladesh, selon l’Institut national d’épidémiologie, de recherche et de contrôle des maladies (IEDCR). Les chiffres sont inquiétants par rapport à ceux de 2017, qui a enregistré 2 767 cas de dengue et huit décès. La plupart des cas rapportés se trouvent dans les zones urbaines ou périurbaines. Les épidémies de dengue commencent habituellement avec le début de la mousson en juin, et prennent fin vers la fin de la saison en septembre. Toutefois, elles se poursuivent cette année suite à une mousson particulièrement longue et intense. Les autorités décrivent cette année comme la plus meurtrière depuis 18 ans, quand des archives détaillées ont commencé à être entretenues. Le docteur Tahmina Shirin, directrice adjointe de l’IEDCR, attribue cela à de fortes pluies tropicales liées à des plans d’urbanisation et d’industrialisation inadaptés, qui ont contribué à la reproduction des moustiques qui répandent la maladie.

On compte quatre types différents d’infection de dengue, et selon le docteur Shirin, le nombre total de victimes pourrait être encore bien plus élevé que les chiffres officiels. « Les cas de dengue sont rapportés quand les patients arrivent à l’hôpital en présentant des symptômes graves », explique-t-elle, ajoutant que beaucoup de cas ne sont tout simplement pas rapportés. Le docteur Edward Pallab Rozario, secrétaire de la commission épiscopale pour la santé, affirme que les autorités se montrent souvent négligentes contre la prolifération des moustiques. « Parfois, on voit les gens affectés par les municipalités en train de pulvériser certaines zones afin de tuer les moustiques, mais ça ne sert à rien », souligne le docteur Edward Rozario. « Cela ne suffit pas, il faut nettoyer et détruire les foyers de reproduction des moustiques », poursuit-il. « De plus, les moustiques développent des résistances contre les insecticides. »

La fièvre de dengue est une infection tropicale transmise par les moustiques Aedes femelles portant le virus. Les patients souffrent habituellement des symptômes de la dengue deux à trois semaines après avoir été piqués. Les symptômes comprennent les fièvres, maux de tête, vomissements et douleurs articulaires, ainsi que des éruptions cutanées, selon l’Organisation mondiale de la santé. Ce sont les mêmes moustiques femelles qui transmettent d’autres maladies graves telles que le Chikungunya, la fièvre jaune ou le virus Zika. Près de 390 millions de personnes par an sont affectées par la dengue, selon l’OMS, et près de 3,9 milliards de personnes sont exposées au virus. Selon le docteur Abdullah Al-Omasum, universitaire bangladais, les différents types de dengue peuvent poser un grave danger. Il affirme que certains patients affectés ignorent les fièvres et la douleur durant plusieurs jours jusqu’à ce que la maladie devienne dangereuse pour leur santé.

(Avec Ucanews, Dhaka)