Eglises d'Asie

Une grève silencieuse organisée le 1er février, un an après le coup d’État

Publié le 02/02/2022




Le 1er février, à l’appel du Gouvernement d’unité nationale (NUG), de nombreux Birmans ont participé à une grève silencieuse afin de marquer une année écoulée depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021. Malgré les menaces de poursuites de la part des autorités, avec des propriétaires de boutiques arrêtés à Rangoun, Mandalay et Pyin-Oo-Lwin, beaucoup de commerces sont restés déserts. Une opération similaire avait été organisée le 10 décembre dernier pour la Journée internationale des droits de l’homme.

De nombreux habitants ont participé à une grève silencieuse, ce mardi 1er février, à l’appel du Gouvernement d’unité nationale (NUG) birman.

Le 1er février, de nombreux Birmans ont participé à une « grève silencieuse » contre la junte au pouvoir, à l’occasion du premier anniversaire du coup d’État militaire de l’an dernier. L’armée a menacé de poursuites judiciaires des militants qui ont manifesté en frappant des casseroles, en frappant dans les mains et en klaxonnant – des signes associés aux pratiques traditionnelles destinées à chasser les mauvais esprits.

« Alors que plusieurs millions de Birmans marquent une année écoulée depuis le coup d’État illégal avec une grève silencieuse, nous autres, nous avons voulu élever la voix pour demander une réponse internationale plus responsable et plus forte contre la junte, qui agit comme un groupe criminel en volant l’avenir de la nation », a confié Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Birmanie.

Selon des médias locaux, les autorités locales ont forcé les boutiques, les restaurants et les marchés à rester ouverts, en arrêtant plusieurs propriétaires à Rangoun, Mandalay et Pyin-Oo-Lwin pour avoir publié des messages sur les réseaux sociaux, revendiquant la fermeture de leur commerce le 1er février.

Même quand elles sont restées ouvertes, de nombreuses boutiques étaient désertes ce mardi, en raison d’une réponse massive à l’appel du Gouvernement d’unité nationale (NUG), qui a incité à observer une grève silencieuse de 10 heures du matin à 16 heures. À Mandalay, la deuxième plus grande ville du pays, la sécurité a été renforcée depuis le 31 janvier. Des troupes ont été déployées dans tous les quartiers, alors que les véhicules privés pouvaient être contrôlés à tout moment par la police et le personnel militaire.

Nouvelles sanctions et appels à un embargo sur les armes

Le groupe Independent catholics for Justice in Myanmar, composé de laïcs et de membres du clergé, a appelé les fidèles birmans à participer à la grève silencieuse, similaire à une opération précédente organisée avec succès, le 10 décembre 2021 afin de marquer la Journée internationale des droits de l’homme. Les dirigeants birmans ont prolongé l’État d’urgence de six mois supplémentaires afin de faciliter l’organisation des élections promises.

« C’était nécessaire pour favoriser une démocratie authentique, disciplinée et multipartite », a assuré le général Min Aung Hlaing dans un article publié par le journal officiel Global New Light of Myanmar, contrôlé par la junte. Cet article ajoute que les militaires s’efforceront d’organiser de nouvelles élections une fois que la situation sera stabilisée, mais sans préciser de dates. À compter du 31 janvier, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont imposé des sanctions coordonnées sur de nouveaux individus liés à la junte.

Par ailleurs, dans un communiqué conjoint, les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et la Corée du Sud, appellent la communauté internationale à cesser toute assistance technique et toute vente d’armes, de matériel et d’équipement à double usage aux militaires birmans. Le coup d’État d’il y a un an a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi, en mettant fin brutalement à un processus démocratique entamé dix ans plus tôt. Le pays d’Asie du Sud-Est a été plongé dans une grave crise politique, avec des manifestations massives dans tout le pays et une résistance armée contre une répression militaire brutale. Presque 1 500 civils, y compris des enfants, ont été tués par la junte depuis un an, et au moins 11 000 personnes ont été détenues à ce jour.

(Avec Ucanews)


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