Eglises d'Asie

Une journée de prière pour la Birmanie, un an après le coup d’État

Publié le 28/01/2022




Le 1er février, un an après le coup d’État militaire survenu en Birmanie, aura lieu une journée de prière pour la paix dans le pays, à l’invitation de l’AED (Aide à l’Église en Détresse). L’initiative a été lancée en solidarité avec le pays en crise, après « une année de terreur et de souffrance ». Les évêques catholiques birmans ont également appelé à apporter une « aide humanitaire à plusieurs milliers de personnes déplacées » dans le pays. Ils continuent aussi de solliciter la « fraternité de l’Église universelle » avec le peuple birman.

Un camp IDP (personnes déplacées internes) près de Sittwe, capitale de l’État de Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie.

Le 1er février prochain, à l’initiative de l’Aide à l’Église en Détresse (AED), aura lieu une journée de prière en solidarité avec le peuple birman, un an après le coup d’État militaire du 1er février 2021. Cette initiative est aussi une occasion de montrer la fraternité de l’Église universelle avec l’Église locale. « Cette année a été une année de terreur et de souffrance pour le pays. La réponse des dirigeants militaires aux manifestations massives contre cet abus de pouvoir a été impitoyable et brutale », a déclaré la fondation internationale dans un communiqué.

De leur côté, les évêques catholiques birmans ont appelé à apporter « une assistance humanitaire à plusieurs milliers de personnes déplacées » dans le pays. Ils continuent également de solliciter « la fraternité de l’Église universelle et de la communauté des bienfaiteurs, en soutien à tout notre peuple birman, sans discrimination ». « La dignité humaine et le droit à la vie ne doivent jamais être compromis », confient les évêques, en ajoutant que « nous demandons fermement le respect de la vie, et le respect du caractère sacré des lieux de culte, des hôpitaux et des écoles ».

Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés entre la junte et les groupes ethniques armés. La junte a lancé des frappes aériennes et des tirs d’artillerie, forçant plusieurs milliers de personnes, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées et des infirmes, à fuir leur domicile pour se réfugier dans la jungle ou dans des églises, dans des villages voisins. Des églises et d’autres bâtiments communautaires sont visés délibérément par les forces de la junte, en particulier dans les États Kayah, Chin et Karen, majoritairement chrétiens.

Plus de 100 000 personnes déplacées dans l’État Kayah

Lors de la dernière attaque, une église paroissiale du diocèse de Loikaw a été touchée par une frappe aérienne. Au moins quinze paroisses du diocèse, qui couvre l’État Kayah, ont été fortement affectées par l’intensification des combats, avec plus de 100 000 personnes déplacées au moins sept églises frappées par des bombardements et des tirs d’artillerie.

Selon l’AED, la journée de prière du 1er février sera aussi l’occasion de se souvenir des victimes et d’intercéder pour la population civile innocente, en particulier pour les personnes déplacées internes (IDP), dont des enfants, des femmes, des personnes âgées et des malades, quelle que soit leur origine ethnique ou leur religion. « Prions pour toutes ces personnes déplacées, beaucoup d’entre elles sont exposées à la famine », a ajouté la fondation.

« Alors que les combats s’intensifient, l’Église locale est confrontée à une tâche malheureusement trop familière en raison des conflits qui ont frappé la Birmanie dans le passé : venir en aide au nombre grandissant d’IDP réfugiées dans des locaux paroissiaux, dans la jungle ou dans des camps. » En un an, presque 1 500 personnes ont été tuées dans le pays, dont au moins 50 enfants, et plus de 11 000 personnes ont été arrêtées.

(Avec Ucanews)