Eglises d'Asie

Une nouvelle église birmane visée par des bombardements dans l’État Kachin

Publié le 03/01/2023




Le 30 décembre au village de San Hka (dans l’État Kachin, dans le nord de la Birmanie), des bombardements tirés par l’armée ont notamment touché l’église catholique Saint-Michel, faisant un mort et cinq blessés. Depuis le coup d’État militaire du 1er février, plusieurs dizaines d’églises, de couvents et de cliniques ont été attaqués. Dans son message pour le Nouvel An, le cardinal Bo, archevêque de Rangoun, a souligné que « la paix est possible, la paix est la seule issue » : « Qu’une nouvelle espérance se lève en Birmanie en 2023. »

Une église à Rangoun, Birmanie (archive, 2013). Plusieurs milliers de chrétiens restent déplacés dans le pays à cause des conflits internes.

Ce vendredi 30 décembre, au moins un civil a été tué et cinq autres ont été blessés par des bombardements de l’armée birmane, dans le nord du pays. Selon des sources et des médias locaux, l’attaque a touché l’église catholique Saint-Michel du village de San Hka, dans le canton de Hpakantt – une région de mines de jade de l’État Kachin, majoritairement chrétien.

Un tir d’artillerie a frappé le village et un autre est tombé dans l’enceinte de l’église, tuant un homme âgé de 52 ans et blessant cinq autres personnes, dont deux enfants. Selon des villageois, les militaires bombardent la zone depuis novembre dernier, malgré l’absence d’affrontements avec le groupe rebelle de la KIA (Armée de l’indépendance Kachin).

La précédente attaque avait été l’une de pires dans l’État Kachin, où l’armée a bombardé un concert causant au moins 63 morts, dont des artistes reconnus. La plupart des victimes étaient membres de la KIO (Kachin Independence Organization), la branche politique du groupe rebelle Kachin, qui revendique son indépendance depuis des décennies.

Depuis, la junte a continué de cibler les églises, couvents, institutions et cliniques dans les régions majoritairement chrétiennes des États Kachin, Kayah, Karen et Chin. De nombreux incendies criminels provoqués par l’armée ont également eu lieu, notamment dans les villages catholiques historiques de la région de Sagaing.

Prières du pape François prie pour la réconciliation nationale en Birmanie

Depuis le coup d’État militaire du 1er février, plusieurs dizaines d’églises, de couvents et de cliniques ont été attaqués et gravement endommagés. Au moins 92 sites religieux ou sacrés ont été détruits ou endommagés entre février 2021 et mai 2022 dans les États Kachin, Kayah et Chin, selon un rapport de la Commission internationale de juristes (CIJ), publié le 28 octobre.

Le pape François et les évêques birmans ont appelé de nombreuses fois au respect de la vie humaine et de la dignité humaine, et à mettre fin aux attaques perpétrées contre les lieux de culte, les écoles et les hôpitaux. Dans son message de Noël, le Saint-Père a également prié pour la « réconciliation » nationale dans le pays en crise d’Asie du Sud-Est, tout en priant pour le Yemen et la Syrie.

De son côté, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, a appelé à prier pour la paix en Birmanie alors que plusieurs millions d’habitants sont toujours déplacés et affamés, loin de chez eux et dans des conditions parfois inhumaines et misérables. Parmi eux, plusieurs milliers de chrétiens birmans déplacés ont trouvé refuge dans des églises, chez des proches et dans la jungle. « La paix est possible, la paix est la seule issue. Qu’une nouvelle espérance se lève en Birmanie en 2023 », a confié le cardinal BO dans son message pour le Nouvel An.

Plusieurs milliers de chrétiens ont célébré Noël dans la jungle et dans des camps réfugiés temporaires, dans les États Kachin, Kayah, Karen et Chin, tandis que dans d’autres régions comme Rangoun et Mandalay, les chrétiens ont fêté la Nativité et le Nouvel An de manière plus sobre en signe de solidarité pour les populations toujours affligées par les conflits en cours.

(Avec Ucanews)