Eglises d'Asie – Sri Lanka
Une organisation chrétienne sri-lankaise marque la journée internationale du travail à Colombo
Publié le 04/05/2022
Le 1er mai au Sri Lanka, l’organisation CWF (Christian Workers’ Fellowship) a marqué la journée internationale du travail en bénissant les travailleurs et leurs emplois, en appelant le gouvernement du pays à entendre la voix des pauvres et des opprimés et à écouter ceux qui sont descendus dans la rue ces derniers mois afin de protester contre le coût élevé de la vie. Samedi dernier, CWF a organisé une messe et une procession d’ouvriers portant leur équipement et leurs outils de travail.
La procession, accompagnée de danses et en présence de nombreux fidèles, a débuté à 20h30 heure locale dans une église baptiste de Colombo, et a pris fin à l’église Saint-Paul de Borella. Parmi les participants se trouvaient des travailleurs issus des districts d’Anuradhapura, de Kandy et de Kegalle. Après l’événement, beaucoup d’entre eux se sont rendus au parc de Galle Face Green, non loin du secrétariat présidentiel de Colombo, afin de prendre part à une manifestation demandant la démission du président Gotabaya Rajapaksa.
Au Sri Lanka, le 1er mai est devenu un jour férié en 1959, et selon CWF, la journée est souvent marquée par la classe moyenne sri-lankaise. Cette année, la période coïncide avec le mouvement de protestation face à la grave crise économique que traverse le pays. « Les dirigeants disent qu’ils sont élus par le peuple, mais aujourd’hui, le peuple lui demande de démissionner. Ils doivent écouter la voix de leurs électeurs », a demandé le révérend Marimuttu Sathivel ; de l’Église de Ceylon (de la communion anglicane).
Appel du président Rajapaksa à un consensus
Ce dernier se dit préoccupé par les accords que le gouvernement sri-lankais est en train de passer avec le FMI afin de tenter de régler la crise actuelle. « Ce qu’il faut, c’est protéger les travailleurs opprimés de l’épuisement et d’autres échecs. Le CWF le fait au nom de toute la population active », assure-t-il. « Au cours des trente ou quarante dernières années, les habitants du nord et de l’est [de l’île] se sont en partie émancipés alors que ceux du sud luttent toujours. Pour cela, les Cingalais et les Tamouls doivent s’unir et rester ensemble tout en respectant leurs identités respectives. »
De son côté, dans son message à l’occasion de la journée mondiale du travail, le président Rajapaksa a déclaré que la classe ouvrière a subi d’immenses difficultés dans le monde entier. « Au cours des trois dernières années, c’est le groupe qui a le plus souffert dans notre pays. C’est aussi celui qui a été le plus résilient face à toutes ces épreuves, et qui a fait des sacrifices importants pour renforcer notre économie nationale », a-t-il confié. Face à cela, a-t-il poursuivi, « le gouvernement tente différentes approches afin de libérer la population et de la soulager de ce contexte oppressif ». À cette fin, il a invité tous les responsables des partis politiques du pays « à accepter un consensus au nom du peuple, afin de dépasser les épreuves qui nous font face ».
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Asianews