Eglises d'Asie – Bangladesh
Une religieuse bangladaise récompensée pour son travail au service de l’éducation
Publié le 12/03/2020
Sœur Mary Christina, de la congrégation des Sœurs de Marie Reine des Apôtres, a reçu un prix pour sa contribution à l’éducation. En plus de la religieuse, huit autres femmes ont reçu un prix de la part du groupe Christian Cooperative Credit Union, basé à Dacca, samedi dernier à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Depuis onze ans, la religieuse bangladaise, âgée de 55 ans, est la directrice de l’école pour filles Sainte-Marie de Gazipur, dans le nord de la capitale. Elle travaille au service de l’éducation des enfants dans le pays depuis 36 ans. « Je suis honorée », a-t-elle confié en recevant le prix. « C’est une reconnaissance de mon travail, et cela m’encouragera à continuer. » En témoignant de sa vocation, elle a expliqué qu’elle est « religieuse avant tout, et ensuite enseignante ». « Je dépends totalement de Dieu et je prie tous les jours. J’aime aussi mon travail, cela me rend vraiment heureuse. » Son établissement compte environ 1 600 élèves, dont une majorité de musulmanes. « Nous sommes très réputés pour notre niveau d’enseignement. En faisant notre travail, c’est une façon de prêcher l’Évangile », explique-t-elle. Depuis qu’elle est devenue directrice de l’école, celle-ci a remporté plusieurs prix locaux et nationaux pour la qualité de l’éducation assurée par l’établissement, ainsi que plusieurs compétitions sportives.
Il y a quelques temps, « le Bangladesh était une nation illettrée », confie sœur Mary Christina. Aujourd’hui, selon l’Unesco, le taux d’alphabétisation des adultes au Bangladesh est de 72,83 % (75,7 % pour les hommes, 70,09 % pour les femmes). La congrégation des Sœurs de Marie Reine des Apôtres s’est lancée dans l’éducation religieuse en 1993 en fondant une première école dans un village reculé. La congrégation dirige aujourd’hui 38 écoles dans tout le pays, dont deux lycées. Les élèves de la région de Toomila, où se trouve l’établissement, sont issues de familles démunies, explique la religieuse. « Parfois, elles ne peuvent pas payer les frais de scolarité qui sont d’environ 300 takas [50 dollars]. Donc j’ai parfois du mal à payer les salaires des 46 enseignants de l’école à la fin du mois. » Jusqu’en 2014, l’école enseignait jusqu’en classe de seconde, puis une filière supérieure a été ajoutée pour améliorer le niveau d’éducation des élèves. « Avant, après la classe de 10e [seconde], les parents organisaient les mariages de leurs filles, à cause de l’absence de perspectives d’études supérieures dans la région. Aujourd’hui, les élèves peuvent continuer d’étudier dans l’établissement et mieux préparer leur avenir. » En plus des matières principales, sœur Mary Christina explique que l’école enseigne des valeurs morales. « Nous offrons une éducation éthique et spirituelle », assure-t-elle, en ajoutant que « grâce à nos enseignements, plusieurs élèves ont choisi la vie religieuse ».
(Avec Asianews, Dacca)
CRÉDITS
Asianews