Eglises d'Asie

Une soupe populaire ouverte à Colombo pour soutenir les plus vulnérables face à la crise économique

Publié le 02/07/2022




Depuis un mois, une communauté chrétienne de Kadawatha (Colombo) a lancé des soupes populaires communautaires à l’église Bethany de Kadawatha et dans d’autres églises de Rajagiriya, Negombo, Wattala, Matara, Ratnapura, Gampola, Batticaloa, Delft et Vavuniya. Le pasteur Geeth Chamara De Silva, responsable de l’initiative, explique avoir lancé cette opération en étant confronté à des habitants souffrant de la faim à cause de la crise économique. Le Sri Lanka s’est déclaré en situation de défaut de paiement en 2022, incapable de rembourser sa dette extérieure.

Entre 600 et 700 personnes se présentent chaque jour à la soupe populaire de l’église de Kadawatha (Colombo), lancée par le pasteur Geeth Chamara De Silva.

« Beaucoup de gens agissent mal à cause de la faim, d’autres vont jusqu’à se suicider. Récemment, un père de famille s’est pendu parce qu’il n’avait pas de quoi nourrir ses enfants, et une mère a jeté son fils dans une rivière avant de faire une tentative de suicide », explique le révérend Geeth Chamara De Silva, pasteur de l’Église des Assemblées de Dieu (une dénomination chrétienne évangélique pentecôtiste), basé à Kadawatha, une banlieue de Colombo, la capitale.

« C’est essentiel de donner de la nourriture aux affamés, et même avec seulement un repas par jour, c’est déjà un soulagement pour ceux qui souffrent de la faim », assure-t-il. Grâce aux soutiens de nombreux bienfaiteurs, le pasteur sri-lankais a lancé des soupes populaires communautaires il y a un mois à l’église Bethany de Kadawatha et dans d’autres églises de Rajagiriya, Negombo, Wattala, Matara, Ratnapura, Gampola, Batticaloa, Delft et Vavuniya. Entre 600 et 700 personnes se présentent tous les jours pour recevoir un repas.

« Comme je dois me déplacer dans des lieux reculés pour servir Dieu, j’ai parlé à des gens qui souffrent beaucoup à cause de la crise économique. Ils m’ont dit qu’ils survivent grâce à quelques fruits et de la papaye bouille. J’ai vu des larmes dans les yeux de parents désespérant de parvenir à nourrir leurs enfants », poursuit-il. L’opération a été rendue possible par la Voice Foundation, dirigée par le père Moses, lui-même orphelin, qui a décidé de consacrer sa vie aux enfants en difficulté après ses études au séminaire.

Assurer les besoins des plus vulnérables face à la crise économique

« Grâce à la Voice Foundation, nous luttons contre la maltraitance infantile et nous assurons les besoins des plus vulnérables », souligne le révérend Geeth Chamara De Silva. « Nous offrons un accompagnement psychologique, des médicaments et de la nourriture en cas d’urgence, en particulier lors de catastrophes comme les tsunamis et les inondations. La soupe populaire est une extension de ces initiatives, afin de nous adapter aux difficultés créées par la crise économique. »

Un bienfaiteur, qui préfère rester anonyme, assure que c’était « un grand plaisir pour moi et ma femme de pouvoir contribuer », parce que la nourriture « est un besoin fondamental pour tout le monde ». Sumithra, une des femmes qui vient à la soupe populaire de Kadawatha, explique qu’elle a eu du mal à acheter de quoi manger après la mort de sa belle-fille. « Nos voisins nous donnent quelque chose de temps en temps, mais quand j’ai entendu parler de cette opportunité, je me suis précipitée sur place. C’est une grande bénédiction pour des gens comme nous. »

Le Sri Lanka s’est déclaré en situation de défaut de paiement en 2022, incapable de rembourser sa dette extérieure faute de réserves de devises étrangères en quantité suffisante. Ainsi, l’État insulaire n’a pas pu importer de carburant ni d’autres biens essentiels à cause de cette situation. Durant des mois, de nombreux habitants ont manifesté contre le coût de la vie au Sri Lanka en appelant à la démission du président Gotabaya Rajapaksa. De leur côté, les autorités sri-lankaises et le FMI ont négocié sur l’ouverture d’une ligne de crédit supplémentaire pour le pays en faillite.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Melani Manel Perera / Asianews