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A Rome, le cardinal Sodano réitère la volonté du Saint-Siège de normaliser ses relations avec Pékin, pourvu que la liberté religieuse soit respectée

18 mars 2010
A Rome, le 25 octobre dernier, en réponse à des questions de journalistes lors de l’inauguration du Centre de conférence Matteo Ricci de l’université pontificale grégorienne (1), le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, a réaffirmé que le Saint-Siège était prêt à rompre les relations diplomatiques entretenues avec Taiwan, à fermer “dès ce soir” la représentation diplomatique qu’il entretient à Taipei et à la transférer à Pékin une fois que la Chine aura établi des relations diplomatiques avec le Vatican. La seule condition pour cela, a insisté le cardinal Sodano, est que la République populaire montre envers le Saint-Siège le même respect qu’elle accorde aux autres Etats et respecte la liberté de religion.


Pour la troisième fois en quatre mois, la nomination d’un évêque auxiliaire a été approuvée par les autorités chinoises et par le Saint-Siège


Pour le diocèse de Wanxian (Wanzhou), situé sur le territoire de la municipalité de Chongqing, le P. Paul He Zeqing a été ordonné évêque auxiliaire, le 18 octobre dernier. Le nouvel évêque, âgé de 37 ans, vient aider l’évêque “officiel” du diocèse, Mgr Joseph Xu Zhixuan, âgé de 89 ans. La cérémonie d’ordination a eu lieu non dans la cathédrale du diocèse, à Wanxian, mais dans la ville nouvelle de Longbao, située à une demi-heure en voiture, où se trouve l’église du Sacré-Cour, plus accessible aux personnes âgées. Mgr Joseph Xu, qui présidait la messe d’ordination, était assisté de Mgr Anicetus Wang Chongyi, 87 ans, évêque “officiel” du diocèse de Guiyang, et de Mgr Tan Yanchuan, 43 ans, évêque “officiel” de Nanning. Selon des sources ecclésiales locales, le nouvel évêque auxiliaire a vu sa nomination à la fois reconnue par Rome et approuvée par les autorités chinoises. Après l’ordination d’un évêque auxiliaire pour le diocèse de Shanghai en juin dernier (1) puis celle d’un évêque auxiliaire pour le diocèse de Xi’an en juillet dernier (2), c’est donc la troisième ordination épiscopale en l’espace de quatre mois pour laquelle les diocèses en question obtiennent que le candidat, choisi localement puis désigné par la Conférence épiscopale “officielle”, soit en même temps nommé par Rome.


Les évêques chinois invités par Benoît XVI à participer au Synode sur l’Eucharistie ne sont pas très optimistes quant à la possibilité pour eux de se rendre à Rome


Les quatre évêques chinois qui ont été invités par le pape Benoît XVI à participer au Synode sur l’Eucharistie, qui se tiendra à Rome du 2 au 23 octobre prochain, disent leur joie d’avoir été invités, mais disent penser que le gouvernement chinois arguera de l’absence de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Pékin pour refuser de leur délivrer un passeport. Les quatre évêques en question sont les évêques “officiels” de Shanghai et de Xi’an, l’évêque de Fengxiang, dans le Shaanxi, et l’évêque de Qiqihar, dans le Heilongjiang, tous deux considérés comme “clandestins”.


Selon l’agence Chine Nouvelle, l’Association patriotique juge que l’invitation du Vatican à quatre évêques témoigne d’un manque de “respect” envers les catholiques chinois


Dans une dépêche de l’agence de presse officielle chinoise Chine Nouvelle, en date du 10 septembre dernier, on pouvait lire qu'”un responsable de l’Eglise de Chine a[vait] déclaré que l’invitation du pape exprimait un manque de respect aux cinq millions de catholiques en Chine et un mépris de l’autonomie de l’Eglise de Chine, de la Conférence des évêques catholiques de Chine et de l’Association patriotique des catholiques chinois”. C’est en ces termes que les autorités chinoises ont exprimé ce qui apparaît comme une fin de non recevoir à l’invitation rendue publique deux jours auparavant de Benoît XVI conviant quatre évêques chinois au Synode sur l’Eucharistie, qui aura lieu à Rome du 2 au 23 octobre prochain (1).


Le cardinal Etchegaray appelle de ses voux une plus grande unité et le développement d’un dialogue en profondeur entre les différentes dénominations chrétiennes de Chine


Du 16 au 20 septembre dernier, le collège bénédictin Saint-Anselme, à Rome, accueillait la cinquième Conférence ocuménique européenne pour la Chine (1). La conférence, organisée par la branche allemande du Comité ocuménique pour la Chine, a réuni 150 participants, venus d’Europe et de Chine et représentants diverses confessions chrétiennes. Parmi les personnalités qui ont pris la parole lors de la conférence se trouvait le cardinal Roger Etchegaray, président émérite du Conseil pontifical ‘Justice et paix’. Le cardinal français, qui s’est rendu à plusieurs reprises en Chine populaire au cours de ces vingt dernières années, a appelé les chrétiens de Chine et leurs Eglises à “un dialogue plus profond et empreint d’une plus grande confiance”. Il y a urgence, dans la Chine d’aujourd’hui, a-t-il souligné, à développer ce dialogue car “la crédibilité” du témoignage que la minorité chrétienne de Chine rend au Christ “dépend de la visibilité de son unité”.


Un haut responsable du Vatican réaffirme la disponibilité du Saint-Siège à mener “un dialogue constructif” avec Pékin


“Le Saint-Siège est disposé, demain, jour et nuit, à entamer un dialogue constructif avec nos collègues en Chine afin de parvenir à la normalisation.” Tels ont été les propos tenus le 20 septembre dernier à Rome par Mgr Claudio Maria Celli, secrétaire de l’Administration du patrimoine du Saint-Siège et haut responsable du Vatican engagé de longue date dans le dossier de la normalisation des relations entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine.


Des prêtres catholiques, qui avaient eu l’heureuse surprise de prendre part à une audience papa-le à Rome, n’ont pas été réprimandés par les autorités à leur retour à Pékin


En voyage d’études durant trois semaines cet été en Europe, une délégation de vingt-deux directeurs de séminaires et directeurs spirituels a eu l’heureuse surprise, le 3 août dernier, de prendre part à une audience générale au Vatican. Saluée par le pape Benoît XVI, la délégation avait pris place, parmi plusieurs milliers de fidèles, dans le grand hall Paul VI. De retour quelques jours plus tard à Pékin, les prêtres de la délégation ont rendu compte aux autorités chinoises de l’ensemble de leur séjour européen et ils ont eu la bonne surprise de ne pas voir ces dernières se formaliser outre mesure de leur rencontre avec le pape.


A l’occasion de la visite à Canton des élus démocrates de Hongkong, deux d’entre eux, ainsi que le chef de l’exécutif de Hongkong, ont assisté à une messe dans une église catholique de la ville


A l’occasion de la visite, qualifiée d'”historique” par le chef de l’exécutif hongkongais, Donald Tsang, que les élus du Legco (Legislative Council), l’assemblée parlementaire de Hongkong, ont effectuée les 25 et 26 septembre derniers dans la province du Guangdong, deux d’entre eux, catholiques, ainsi que Donald Tsang, catholique connu pour aller à la messe tous les jours lorsqu’il est à Hongkong, ont assisté à la messe dans une église catholique de la ville de Canton. Les deux élus en question, Andrew Cheng Kar-foo et Martin Lee Chu-ming, font partie des élus démocrates qui étaient persona non grata en Chine continentale jusqu’à cette visite, du fait des critiques émises par eux à l’encontre du régime chinois, après la répression du printemps de Pékin, en 1989. Martin Lee Chu-ming, fondateur et ancien président du Parti démocrate, député au Legco depuis 1985, est considéré comme le “père de la démocratie” à Hongkong.


Sichuan : des bénédictins allemands, anglais et américains ont visité le site de l’ancien monastère de Xishan, dans le diocèse de Nanchong, en vue d’une possible réouverture


Selon Radio Vatican et l’agence Fides, un groupe de bénédictins, composé de prêtres, de religieux et de religieuses venus d’Allemagne, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, s’est rendu récemment dans le diocèse de Nanchong, dans la province du Sichuan. Ils ont rencontré les responsables du diocèse et ont échangé des informations sur le développement de la communauté catholique locale, forte d’environ 70 000 fidèles (1). Au cours de leur voyage, ils sont aussi allés sur la tombe de deux abbés et visité le site de l’ancien monastère bénédictin de Xishan, fondé en 1929 et abandonné en 1945. Selon Radio Vatican, la visite de la délégation de bénédictins augure d’une possible prochaine réouverture du monastère.


Shaanxi : la nomination d’un évêque auxiliaire pour le diocèse de Xi’an a été approuvée par les autorités chinoises et par le Saint-Siège


Le 26 juillet dernier, en la cathédrale St. François de Xi’an, dans la province du Shaanxi, le P. Anthony Dang Mingyan, âgé de 38 ans, a été ordonné évêque auxiliaire du diocèse de Xi’an par Mgr Anthony Li Du’an, âgé de 78 ans et titulaire du siège épiscopal de Xi’an. Tout comme l’ordination de Mgr Joseph Xing Wenzhi au titre d’évêque auxiliaire de Shanghai, un mois auparavant (1), cette ordination épiscopale a été reconnue par le Saint-Siège et approuvée par le gouvernement chinois. A la différence de celle de Shanghai toutefois, l’ordination de Mgr Anthony Dang n’a pas suscité une importante couverture des médias internationaux. Selon les observateurs, cette ordination témoigne d’une certaine “banalisation” des ordinations d’évêques au sein de l’Eglise “officielle” de Chine, le Saint-Siège reconnaissant le choix des candidats proposés par les diocèses en question et Pékin approuvant ce choix, le tout s’effectuant dans une relative discrétion. Ces nominations avec accord du gouvernement chinois et de Rome se font pourtant sans entente préalable entre les deux parties. La Chine préserve son indépendance en faisant nommer le candidat par la Conférence épiscopale chinoise. Ce qui est nouveau, c’est que la Chine tolère maintenant que le candidat soit nommé en même temps par Rome. Le problème devient d’ordre liturgique : comment annoncer la nomination ?