Un fort taux de participation annoncé aux élections générales thaïlandaises
Le 24 mars, les élections parlementaires thaïlandaises pourraient marquer le retour à un régime démocratique, après des années de régime militaire. Les principaux partis en lice sont le Phak Phuea Thai, fidèle à la famille Shinawatra toujours influente, le Palang Pracharat, dont le candidat principal est le Premier ministre en exercice, le général Prayuth Chan-ocha de la junte au pouvoir, et enfin les démocrates du parti Prachathipat. Malgré quelques irrégularités déjà enregistrées dans le cadre des élections anticipées, celles-ci ont enregistré un taux de participation record de 86 % sur les 2,6 millions d’électeurs éligibles. Les observateurs s’attendent à des résultats similaires lors des élections générales.
Élections générales : les riziculteurs à nouveau au cœur des débats
Alors que les élections générales du 24 mars approchent, le Conseil constitutionnel a ordonné la dissolution du parti Thai Raksa Chart, pour avoir présenté la princesse Ubolratana, sœur du roi, comme candidate au poste de Premier ministre. Les membres dirigeants du parti ont également été interdits de s’engager en politique pour une durée de dix ans. Le parti était connu pour être proche de Thaksin Shinawtra et sa sœur Yingluck, tous deux anciens ministres et victimes de coups d’État. Pour les spécialistes, l’un des enjeux de leurs réussites électorales reposait notamment sur le soutien des populations rurales du nord-est. Aujourd’hui, les riziculteurs thaïlandais sont toujours influents dans les débats politiques.
Élections parlementaires : les Thaïlandais impuissants face à l’influence de la junte
Le 24 mars prochain, plusieurs millions de Thaïlandais se rendront aux urnes à l’occasion des premières élections parlementaires depuis 2011, quand Yingluck Shinawatra est devenue la première thaïlandaise à atteindre le poste de Premier ministre. Malgré tout, cinq ans après le coup d’État qui l’a chassée du pouvoir en 2014, la situation politique du pays risque peu de changer avec ces élections et la junte militaire a de grande chance de l’emporter et de maintenir le général Prayut Chan-o-cha au pouvoir. En effet, bien que les 500 représentants de la chambre basse doivent être élus par le peuple, les 250 sénateurs de la chambre haute du parlement seront sélectionnés l’armée et le nouveau Premier ministre sera choisi par les deux assemblées.
Bangkok s’attaque à l’immigration illégale et au radicalisme islamique
Fin janvier, un raid des services d’immigration thaïlandais arrêtait onze musulmans cambodgiens, âgés de 16 à 29 ans, au sein d’une école du sud du pays. Les étudiants ont ensuite été renvoyés dans leur pays, leur visa n’étant pas à jour. Le gouvernement thaïlandais a annoncé vouloir surveiller de plus près les « madrassas » (écoles islamiques) ou « ponohs » des provinces du sud, afin de combattre l’immigration illégale et la montée du radicalisme islamique. Le Bureau thaïlandais de l’immigration (IB) compte ainsi rencontrer les directeurs de plus de 600 écoles islamiques des provinces de Yala, Pattani, Narathiwat et Songkhla.
Une chaîne de télévision suspendue pour critiques envers la junte
L’ONG Human Rights Watch a réagi suite à la suspension de la chaîne Voice TV durant quinze jours, par la Commission nationale de l’audiovisuel et des télécommunications (NBTC). Selon HRW, la NBTC sert de plus en plus comme un outil de censure pour la junte militaire thaïlandaise, qui gouverne sous le nom de Conseil national pour la paix et l’ordre (NCPO). Bien que la junte ait levé l’interdiction sur les rassemblements publics et les activités politiques en décembre, autorisant les partis à faire campagne en vue des élections du 24 mars, les poursuites pénales sont maintenues contre les discours critiques envers la junte et la monarchie.
Le fiasco de la candidature de la princesse Ubolratana ravive les tensions
La Thaïlande a été secouée le 8 février par un double choc sans précédent dans l’histoire du royaume, et qui devrait avoir un impact significatif sur les élections prévues le 24 mars et sur la formation du gouvernement postélectoral. Le vendredi 8 février à 9 heures du matin, le parti Thai Raksa Chart, lié au clan politique de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra en exil depuis 2008, annonçait qu’il sélectionnait comme candidate au poste de Premier ministre la princesse Ubolratana, sœur aînée du roi âgée de 67 ans.
La Thaïlande demande aux riches seniors de donner aux pauvres
Le ministre thaïlandais des Finances a demandé à près d’un million de riches seniors de participer au financement de l’augmentation de la retraite de neuf millions de personnes âgées démunies. La retraite minimum en Thaïlande est actuellement de 600 bahts (19,20 dollars par mois). Le gouvernement et les banques du pays travaillent ensemble dans cette nouvelle campagne, mais à ce jour, seules 800 personnes ont répondu à l’appel.
Le verrouillage mis en place par la junte thaïlandaise pèse sur les élections
Le 23 janvier, l’annonce par la commission électorale thaïlandaise de la date du 24 mars pour les prochaines élections législatives, après pas moins de six reports du scrutin, a marqué l’entrée de la Thaïlande dans une nouvelle phase cruciale après cinq ans de régime militaire. Les partis politiques ont été autorisés à entrer en campagne électorale, sous des conditions toutefois assez restrictives, et les débats politiques ont fleuri dans la capitale en quelques jours. Il serait toutefois erroné de considérer ce tournant comme un retour du royaume vers une voie démocratique.
La Thaïlande face aux inégalités
Selon plusieurs études récentes, la Thaïlande compte l’un des plus forts taux d’inégalités au monde. Parmi les pays de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), c’est aussi celui qui compte le plus de morts sur les routes. C’est enfin l’un des pays d’Asie qui compte le plus d’homicides à main armée. Des tendances que beaucoup attribuent au laxisme et à la corruption des forces de l’ordre. Par ailleurs, malgré la croissance et la chute du taux de pauvreté depuis les années 1980, la distribution des richesses reste fortement inégale dans le pays.
La junte annonce officiellement les prochaines élections nationales
La junte, au pouvoir depuis 2014, a annoncé les prochaines élections nationales pour le 24 février 2019, en même temps que la levée de l’interdiction des rassemblements publics et politiques, afin de permettre au partis de faire campagne pour une place au parlement. Malgré cette annonce, les poursuites pénales contre les critiques envers la junte sont toujours en place. La page internet thaïlandaise de l’ONG Human Rights Watch a ainsi été bloquée par les autorités le 1er décembre, estimant qu’elle constituait une « menaces contre la sécurité nationale ». L’opposition et les militants humanitaires et politiques espèrent toujours des élections crédibles.