Terme(s) recherché(s) :


Les responsables catholiques laïcs réunis en synode brossent un tableau assez sombre de la situation dans les campagnes

18 mars 2010
En dépit des progrès réalisés dans l’instauration d’une paix véritable, de la démocratie et de la liberté, les conditions de vie des campagnes restent fort précaires. Les catholiques cambodgiens, responsables de l’entraide dans leurs communautés, réunis en synode autour de leur évêque, Mgr Yves Ramousse, du 24 au 29 septembre 1993, ont dressé un tableau plutôt sombre de la situation dans laquelle ils vivent.


Le Vatican souhaite établir une représentation diplomatique à Phnom Penh


Le 16 décembre 1993, Mgr Luigi Bressan, nonce en poste à Bangkok, accompagné de Mgr Yves Ramousse, évêque du Cambodge, a été reçu par le prince Norodom Sirivuddh, ministre des Affaires étrangères du royaume du Cambodge.


Le Vatican a rétabli les relations diplomatiques avec Phnom Penh


Le 26 mars 1994, le Vatican a rétabli les relations diplomatiques avec Phnom Penh. Elles étaient rompues depuis 1975 et la prise de pouvoir des Khmers rouges. Dès leur arrivée, ceux-ci avaient engagé une persécution sévère de toutes les religions. Les missionnaires étrangers avaient été expulsés, les prêtres catholiques locaux éliminés et la cathédrale de Phnom Penh incendiée.


Les bouddhistes organisent une “marche de la paix” sur Païlin, bastion des Khmers rouges


Le dimanche 24 avril, à 7 heures du matin, 480 moines bouddhistes, 170 “moniales”, quelques centaines de fidèles et une dizaine de catholiques ont commencé une “Marche de la Loi” pour la paix (Dharmayéatra), à l’initiative des vénérables Samdech Moha Ghossananda et Yos Hut. C’est la troisième marche de ce type organisée par les religieux bouddhistes. La première, en 1992, s’était déroulée entre Poipet et Phnom Penh et visait à demander la paix pour le retour des réfugiés (1). La seconde, avant les élections de mai 1993, de Siemréap à Phnom Penh, avait eu un impact important sur la tenue de ces élections.


En dépit d’une attaque des Khmers rouges, les moines et les nonnes bouddhistes poursuivent leur marche de la paix


Un millier de moines et de nonnes bouddhistes ont commencé le 24 avril 1994 une marche de quatre cents kilomètres vers Angkhor Wat, à travers le territoire dévasté du nord-ouest (1). Le Vénérable Maha Ghosanada Thero conduit le cortège comme un “pèlerinage de la paix” (Dharma Yatra). “Ainsi voulons-nous affirmer, a-t-il dit, notre adhésion à la non-violence comme moyen de mettre fin au conflit” . C’est la troisième marche de ce genre que le patriarche suprême mène à travers le Cambodge. La précédente eut lieu l’an dernier à la veille des élections. Le Vénérable avait alors expliqué le sens d’un pèlerinage: “Chaque pas est une méditation, une prière, chaque pas construit un pont”. La première fois, en 1992, il accompagnait les réfugiés cambodgiens qui avaient vécu dans les camps: “La souffrance du Cambodge a été profonde, confiait-il. De cette souffrance vient une grande compassion. La compassion pacifie le coeur, la famille, la communauté, le pays”(2).


Des responsables de l’Eglise s’inquiètent de l’évolution politique du pays


“On peut craindre la mise en place d’un appareil policier semblable à celui des années 1988-1990”, dit le P. François Ponchaud, prêtre des Missions étrangères de Paris en poste à Phnom Penh (1), interrogé par Eglises d’Asie le 10 juillet 1994, après la tentative avortée de coup d’Etat du 1er juillet et la décision du parlement, quelques jours plus tard, de mettre les Khmers rouges “hors-la-loi”.


LA GUERRE OU LA PAIX ? L’HEURE DU CHOIX


Contre toute attente, les élections de mai 1993 ont été un succès. 120 députés ont été élus, puis ont rédigé et adopté une constitution. Un gouvernement a été formé, la monarchie rétablie. Un an après, où en est le Cambodge ?


Les fêtes pascales ont été célébrées avec ferveur


Les fêtes pascales ont été célébrées avec ferveur par les communautés chrétiennes renaissantes: c’est seulement en 1990, après quinze ans d’interruption, que les chrétiens khmers ont obtenu la permission de célébrer publiquement les offices religieux (1).


Le prince Sihanouk reconnait Mgr Yves Ramousse


Par une lettre du 22 mai 1992 adressée à Mgr Alberto Tricarico, nonce apostolique à Bangkok, le prince Norodom Sihanouk, chef de l’Etat et président du Conseil national suprême, confirme que “le Cambodge reconnaît officiellement Mgr Yves Ramousse comme évêque de Phnom Penh et chef de l’Eglise catholique du Cambodge


Une marche des moines bouddhistes pour la paix et la réconciliation


50 moines bouddhistes cambodgiens, la plupart venant des camps de réfugiés de Khao I Dang et de Site 2, d’autres de Thaïlande, du Sri Lanka, du Japon, de l’Inde et du Bangladesh, ont traversé le Cambodge de Poipet à Phnom Penh en 13 jours de marche et de méditation. Cette “Marche de la loi”, lancée à l’initiative du mouvement “Coalition pour la paix et la réconciliation”, était dirigée par le vénérable Ghosananda, appelé également Moha Yao, récemment nommé patriarche de l’ordre bouddhique du Cambodge par le prince Norodom Sihanouk, chef de l’Etat et président du Conseil national suprême.