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Hongkong : le diocèse de Hongkong célébrera les saints martyrs de l’Eglise en Chine chaque année

18 mars 2010
Malgré les mises en garde adressées par les autorités de Pékin et le conseil de leur Bureau de liaison de célébrer discrètement la canonisation de 120 martyrs de l’Eglise en Chine, qui a eu lieu à Rome le 1er octobre dernier, l’Eglise catholique à Hongkong s’est conformée au projet prévu par elle. Dimanche 29 octobre, devant une assistance de 1 200 personnes, le cardinal Wu Cheng-cheung, entouré de son évêque coadjuteur et de son auxiliaire, a présidé une messe au cours de laquelle les reliques de 14 de ces 120 martyrs ont été solennellement placées sur l’autel de la chapelle de la Passion, située dans l’abside de la cathédrale de l’Immaculée Conception de Hongkong. Le P. Louis Ha, archiviste du diocèse, a déclaré qu’il avait été décidé que, chaque année, désormais, un service religieux serait célébré en mémoire de ces nouveaux saints. La commission liturgique du Vatican doit encore fixer le jour exact où les saints de l’Eglise en Chine seront honorés, a-t-il précisé.


A l’occasion de son cinquantenaire, le Mouvement des trois autonomies réaffirme le principe de l’indépendance de l’Eglise protestante “officielle” en Chine


Dans un article publié dans le numéro de septembre 2000 de Tian Feng, revue publiée conjointement par le Mouvement patriotique des trois autonomies et le Conseil chrétien de Chine, Luo Guanzong, président du Comité national du Mouvement des trois autonomies, s’est félicité de ce qu’il considère comme la plus grande réalisation des chrétiens chinois depuis 1950 : la libération des chrétiens chinois de la domination étrangère et, ce faisant, la prise en main par les chrétiens chinois de leurs propres affaires. Luo Guanzong clôturait par cet article une année de célébrations au sein des instances de l’Eglise protestante “officielle” en Chine, le Mouvement des trois autonomies ayant été fondé il y a 50 ans, moins d’un an après la prise du pouvoir par les communistes en Chine (1).


Zhejiang : un journal local fait état de la destruction ou de la fermeture de plus de 1 000 lieux de culte, catholiques, protestants, taoïstes et bouddhistes, dans un district de la ville de Wenzhou


Selon le Zhejiang Ribao (‘le Quotidien du Zhejiang’), les autorités locales, dans le district d’Ouhai, en périphérie de la ville de Wenzhou, ont fermé ou détruit plus de 1 000 lieux de culte “clandestins” depuis le début du mois de novembre dernier. La campagne lancée par les autorités locales vise à dé-barrasser le district de tous les lieux de culte qui ne sont pas dûment enregistrés auprès du Bureau local des Affaires religieuses. Un porte-parole de la ville a précisé qu'”afin de maintenir la stabilité sociale, les autorités locales ont fait démolir les églises et les temples clandestins ainsi que les autres lieux illé-gaux. Ces organismes utilisaient le prétexte de la religion pour fonctionner. Ils trompaient les gens et interféraient dans les activités religieuses normales ». On sait que par “activités religieuses norma-les », le gouvernement chinois désigne les activités religieuses qui s’exercent dans le cadre des asso-ciations patriotiques, contrôlées par le Parti et destinées à encadrer les pratiques religieuses en Chine.


Hebei : arrêté puis remis en liberté, l’évêque catholique “clandestin” du diocèse de Xuanhua reste assigné en résidence surveillée


Selon des sources de l’Eglise, Mgr Philippe Zhao Zheng-Dong, évêque catholique “clandestin” du diocèse de Xuanhua, dans la province du Hebei, a été arrêté au tout début du mois d’octobre au moment où la campagne du gouvernement chinois contre la canonisations de 120 martyrs de l’Eglise en Chine battait son plein. Interrogé par la police, il lui a été demandé de condamner ces canonisations et de rejoindre l’Eglise “officielle”. Face à son refus obstiné de se plier aux pressions des autorités chinoises, Mgr Philippe Zhao a finalement été relâché le 30 novembre pour être immédiatement placé en résidence surveillée à son domicile. La surveillance dont il fait depuis lors l’objet est stricte, plusieurs policiers le maintenant dans un isolement quasi-total. Il semble que Mgr Zhao doive sa “libération” à son grand âge. Agé de 80 ans, sa santé est en effet fragile.


Henan : un jeune chrétien protestant est mort en détention


Selon le Centre d’information sur les droits de l’homme et la démocratie, dont le siège est à Hongkong, un jeune chrétien protestant est mort en détention. Appartenant à une Eglise “domestique”, non affiliée à l’officiel Mouvement des trois autonomies qui administre les Eglises protestantes enregistrées auprès des autorités, Liu Haitao, âgé de 19 ans, avait été arrêté le 4 septembre au cours d’un service religieux organisé dans une résidence privée, de la ville de Jiaozuo (province du Henan). Battu en détention, il a été victime de fortes fièvres et de vomissements mais ses gardiens lui auraient refusé tout soin médical. Il est mort le 16 octobre au Centre de détention du district de Xiayi. Contacté par France-Presse, les responsables de ce centre ont confirmé qu’un détenu était bien mort à l’hôpital local mais n’ont rien révélé d’autre sur son identité sinon que son nom était Liu Tao et non Liu Haitao.


Zhejiang : des religieuses catholiques prennent modèle sur les Missionnaires de la Charité de Mère Teresa pour fonder un nouveau couvent


Dans la province côtière du Zhejiang, située au sud de Shanghai, sept religieuses du diocèse de Taizhou ont revêtu un habit semblable à celui que portent les Missionnaires de la Charité, ordre fondée par Mère Teresa, et, le 23 octobre, ont prononcé des voux en s’engageant à vivre en disciples du Christ et à suivre Mère Teresa comme leur guide dans la vie et le travail. “Nous pas de lien avec les sours missionnaires de la Charité, mais notre souhait à toutes de servir et de travailler comme elles », reconnaît sans difficulté Sour Zhou Fangjia, supérieure de ces sept religieuses.


Selon des observateurs de l’Eglise en Chine, le nouveau décret réglementant les activités religieuses des étrangers en Chine témoigne de la volonté de contrôle des autorités chinoises


Selon différents observateurs de l’Eglise en Chine basés à Hongkong, le décret récemment publié en Chine à propos des activités religieuses des étrangers en Chine (2) doit être compris comme exprimant la volonté des autorités chinoises de contrôler au maximum les échanges religieux et idéologiques que les étrangers peuvent avoir en Chine avec des citoyens chinois. Selon Anthony Lam Sui-ki, chercheur au Centre d’études du Saint Esprit du diocèse de Hongkong, ce nouveau règlement est plus qu’une simple mise à jour du texte de 1994 ; il témoigne du désir des autorités de contrôler les religions et les expressions religieuses nouvelles qui gagnent du terrain en Chine aujourd’hui, à l’image du mouvement Falungong.


La canonisation par l’Eglise orthodoxe de 222 de ses martyrs chinois n’a pas soulevé l’ire des autorités chinoises


Contrairement aux très fortes réactions des autorités chinoises à la canonisation à Rome le 1er octobre dernier de 120 martyrs de l’Eglise catholique en Chine (3), la canonisation en août dernier à Moscou par l’Eglise orthodoxe de 222 de ses martyrs chinois est passée quasiment inaperçue. Selon Nikitas Lulias, métropolite des orthodoxes de Hongkong et du Sud-Est asiatique, la Chine et ses dirigeants n’ont manifesté aucune réaction à ces canonisations, ces 222 chrétiens, tous tués lors de l’insurrection des Boxers en 1900, étant pourtant les premiers saints ainsi reconnus par l’Eglise orthodoxe russe.


Jiangxi : un évêque “clandestin” et un prêtre “officiel” de l’Eglise catholique ont été remis en liberté


A quelques jours d’intervalle, et sans que les deux informations soient liées, un prêtre de l’Eglise “officielle” du diocèse de Nancheng et l’évêque “clandestin” du diocèse de Yujiang ont été relâchés après avoir passé un mois, pour le premier, et six semaines, pour le second, en prison.


Selon l’évêque coadjuteur de Hongkong, le gouvernement chinois a peur de perdre le contrôle de l’Eglise catholique “officielle” en Chine


Commentant sur une radio publique de Hongkong les virulentes réactions du gouvernement chinois à la canonisation de 120 martyrs de l’Eglise en Chine à Rome le 1er octobre, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque coadjuteur du diocèse de Hongkong, a déclaré que, sans doute, le gouvernement chinois s’est aperçu qu’il perdait peu à peu le contrôle de l’Eglise “officielle” en Chine. Ainsi, il utilise le prétexte de ces canonisations pour obliger le clergé “officiel” chinois à choisir entre être fidèle au Pape ou être fidèle à la nation chinoise.