Eglises d'Asie

POUR APPROFONDIR – Une croix à l’épreuve des balles érigée à Karachi

Publié le 02/06/2015




En plein Karachi, une croix géante érigée aux portes d’un vaste cimetière chrétien. Ces derniers jours, les médias chrétiens ont largement fait écho à cette nouvelle a priori étonnante venant d’un pays très majoritairement musulman où la petite minorité chrétienne est régulièrement en butte à des mesures discriminatoires, voire à des violences meurtrières. La Rédaction d’Eglises d’Asie a traduit en français…

l’article du Washington Post qui a porté cette nouvelle à la connaissance du public occidental. Cette traduction est suivie d’un autre article relatant la difficulté que les chrétiens pakistanais rencontrent pour trouver des espaces où enterrer leurs morts.

 

Parvez Henry Gill est un homme d’affaires pakistanais. Il raconte qu’au cours d’un rêve, Dieu lui a soufflé la mission suivante : trouver un moyen de protéger les chrétiens contre toute forme de violence et d’abus au Pakistan. Dieu lui a dit : « Je veux que tu fasses quelque chose de différent. »

C’était il y a quatre ans, et Parvez Gill, un chrétien protestant convaincu, âgé de 58 ans, a cherché pendant des mois la meilleure façon d´agir. Finalement, après de nombreuses nuits sans sommeil et beaucoup de prières, il se réveilla un matin avec sa réponse : il bâtira l´une des plus grandes croix du monde dans un des endroits les plus improbables de la planète.

« Je me suis dit : ‘Je vais construire une grande croix, la plus haute du monde, dans un pays musulman’, raconte-t-il encore. Elle sera un signe de Dieu, et tous ceux qui la verront seront réconfortés. »

Aujourd´hui, dans ce pays très majoritairement musulman, au cœur d’une ville où les extrémistes islamistes contrôlent certains quartiers, la croix, haute comme un bâtiment de 14 étages, est presque terminée. Elle se dresse à l’entrée du plus grand cimetière chrétien de Karachi, dominant des milliers de pierres tombales qui sont souvent vandalisées.

Une fois que sa croix surplombera tous ces actes d’affront commis envers les chrétiens, Parvez Gill espère pouvoir convaincre les membres persécutés de la minorité chrétienne du Pakistan qu’un jour, leur vie ira mieux. « Je veux que les chrétiens la voient et décident de rester ici », explique l’homme d’affaires, qui a lancé son projet il y a environ un an.

La croix, située dans le sud de Karachi, se dresse, immense, du haut de ses 43 m. (…) ; le bras horizontal de la croix mesure 13 m. Avec de telles mensurations, elle n´est pas la plus haute du monde ; le record est revendiquée par la Grande Croix de St. Augustin, en Floride, qui mesure environ 63 mètres de haut, bien que la Croix du Millénaire, en Macédoine, passe pour être la plus haute du monde, avec 67 mètres au-dessus du sol. D´autres croix de plus de 60 mètres de haut ont été construites dans l´Illinois, en Louisiane et au Texas.

Mais, selon Parvez Gill, sa croix aux portes du cimetière Gora Qabaristan, lequel date de l’époque coloniale britannique, sera assurément la plus haute d’Asie. Elle ne peut de toute façon pas passer inaperçue dans un pays où les musulmans forment plus de 90 % de la population. Les chrétiens au Pakistan représentent environ 1,5 % de la population, selon le dernier recensement en date, celui de 2005. Les responsables chrétiens, qui soupçonnent le gouvernement d’une sous-estimation délibérée, estiment que le pourcentage réel des chrétiens parmi les 180 millions de Pakistanais est plus proche des 5,5 %.

Mais, quels que soient les chiffres, ces dernières années, les chrétiens ont fui leur pays en nombre, cherchant à échapper aux violences multiples exercées contre eux. En 2013, plus de 100 personnes ont été tuées dans un attentat suicide contre une église de Peshawar. En novembre dernier, une foule a brûlé vif un couple de chrétien dans un four à briques après que les deux aient été accusés à tort d´avoir brûlé un Coran. En mars de cette année, un double attentat suicide a tué quelque quinze personnes lors de deux offices religieux à Lahore. Selon la presse locale, le mois dernier, toujours à Lahore, un jeune chrétien de 14 ans a été capturé et brulé vif.

Les chrétiens sont aussi victimes de la dramatique loi anti-blasphème qui interdit toute forme d’insulte – même par « insinuations » – à l’encontre de Mahomet, et est passible de la peine de mort.

Les difficultés auxquelles font face les chrétiens pakistanais, dont beaucoup sont condamnés à vivre dans des bidonvilles et relégués à des tâches ingrates, sont encore accrues en milieu rural. Cela a conduit bon nombre d’entre eux à venir chercher plus de sécurité, et d’opportunités, à Karachi, explique Mgr Sadiq Daniel, chef de l’Eglise (protestante) du Pakistan pour la province du Sind. Environ un million sur les quelque 22 millions d’habitants de Karachi sont chrétiens, précise ce responsable religieux.

Mais, selon Parvez Gill, « toutes les deux semaines », il lui est rapporté les projets de chrétiens qui ont l’intention de partir de Karachi en raison des menaces dont ils sont l’objet. Les témoignages de ces difficultés abondent au cimetière de Gora Qabaristan. Bien que des milliers de pierres tombales aient été soigneusement alignés au cours des 150 dernières années, des SDF sont venus habiter le cimetière, occupant l’espace de dizaines de tombes ; ils jettent leurs ordures dans le cimetière, et les croix et les statues sont souvent profanées.

« Regardez, quelqu’un vient de briser cette statue de la Vierge Marie », indique Parvez Gill, en se penchant sur la statue brisée qui marque la tombe d’une personne décédée en 1959. L’homme d’affaires dit espérer que la croix encouragera les chrétiens à rester au Pakistan, et peut-être même à atteindre le succès que sa famille a connu.

Une entreprise familiale

Henry, le père de Gill, est âgé de 97 ans. Il était propriétaire terrien au Pendjab, des terres à blé et pour la culture du coton. La famille Gill a une longue tradition de philanthropie, notamment en finançant les études de milliers d’enfants pauvres ou bien encore en payant les soins pour une centaine d’opérations des yeux à des aveugles, explique Parvez Gill et Mgr Sadiq Daniel.

Initialement, Parvez Gill voulait devenir pilote, mais il a dû abandonner l’école de pilotage en raison de problème médicaux. Après avoir déménagé à Karachi au milieu des années 1980, il a commencé à investir dans l’immobilier, et cela a été le début d’une brillante carrière.

Parvez Gill dit ne pas souvenir du prix que lui a coûté la construction de la croix ; ses deux fils sont adultes, et avec son père ils « participent tous » chaque fois qu’une facture arrive. Mais construire la croix n’a pas été chose facile.

Lorsque la centaine de travailleurs a commencé les travaux l’an dernier, Parvez Gill ne leur a pas dit ce qu’ils construisaient. Mais quand les contours de la croix sont devenus apparents, une vingtaine de travailleurs musulmans ont quitté le chantier en signe de protestation.

Aujourd’hui toutefois, Parvez Gill remarque que musulmans et chrétiens travaillent ensemble pour terminer le projet. Un musulman, Mohammad Ali, travail sur la croix 14 heures par jour, sept jours par semaine. Muhammad Ali décrit la croix comme une « œuvre de Dieu ». Et il ajoute que c’est par loyauté envers la famille Gill qu’il s’est porté volontaire pour travailler bénévolement sur ce chantier.

« Henry a été généreux avec moi au fil des années, en m’aidant à la naissance de mes [sept] enfants, avec les soins médicaux, leur éducation, donc je n´ai pas besoin d’un salaire journalier », explique Mohammad Ali, âgé de 40 ans.

Certains chrétiens de Karachi ne cachent qu´un tel symbole de leur foi rendra le cimetière et leur communauté encore plus vulnérables. Parvez Gill glisse que certains de ses amis ont exprimé de l’inquiétude à propos de sa propre sécurité, lui demandant de changer fréquemment de voiture et de modifier ses itinéraires de déplacement. Mais l’homme dit qu’il laisse la question de sa sécurité personnelle entre les mains du Psaume 91 de la Bible, qui promet une protection aux croyants.

Quant à la croix, si Parvez Gill la qualifie de monument « à l’épreuve des balles », notons qu’elle repose sur des fondations profondes de six mètres. « Des tonnes et des tonnes d’acier, de fer et de ciment, dit-il en levant les yeux vers le haut de la structure. Si quelqu’un tente d’abattre cette croix, ils n’y réussiront pas. »

Lorsque les travaux seront terminés, une fois que la croix se dressera dans le ciel et qu’un système d’éclairage sera installé, Parvez Gill prévoit d’organiser une grande cérémonie pour son inauguration. Il veut inviter le pape François, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, la reine Elizabeth II d’Angleterre et l´ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton. « Mais je ne sais pas s’ils viendront », ajoute-t-il, confiant malgré tout que les chrétiens apeurés du Pakistan se presseront, eux, à la fête. « En la voyant, ils vont apprécier le travail réalisé », conclut-il.

(eda/ra)

Dans un Pakistan en pleine expansion démographique, les chrétiens peinent à trouver de l’espace pour leurs cimetières

L’article ci-dessous a été publié le 17 octobre 2014 par le Washington Post. La traduction est de la Rédaction d’Eglises d’Asie.

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Légende photo : Torey Wala, au Pendjab : Khalid Javed Gill, militant de la communauté chrétienne, devant des tombes du cimetière chrétien. (M. Becherer/The Washington Post)

Dans ce petit village où la plupart des maisons ne disposent pas de fenêtres et les repas sont préparés au feu de bois, les chrétiens sont résignés au fait d´être considérés comme des citoyens de seconde classe.

Les chrétiens disent qu’ils gagnent moins de 2 dollars par jour de travail dans les champs de canne à sucre. Ils doivent faire leurs courses au magasin chrétien chichement approvisionné en riz et légumes. Ils ne sont pas autorisés à puiser de l’eau dans les puits creusés pour leurs voisins musulmans. Aujourd´hui, dans ce que beaucoup considèrent comme le comble de l´humiliation, eux et d’autres chrétiens pakistanais ne parviennent plus à enterrer leurs morts dignement.

Le Pakistan, dont la population est majoritairement musulmane, fait presque deux fois la taille de la Californie. Les dirigeants de la petite minorité chrétienne affirment que leurs lieux de sépulture sont saisis illégalement pour des constructions immobilières à un rythme alarmant, et qu’à côté de cela, leurs efforts pour sécuriser de nouvelles terres sont rejetés en raison de principes religieux interdisant aux musulmans d’être enterrés à côté de personnes d’autres confessions. De plus en plus, les cimetières chrétiens débordent de corps qui s´entassent les uns sur les autres.

« Il y a discrimination, et c´est clair comme de l´eau de roche pour tous ceux qui vivent dans ce pays », déclare Nizar Masih, agriculteur de 65 ans qui, comme beaucoup de chrétiens pakistanais, a un nom qui fait référence au Messie.

Les chrétiens au Pakistan ont été la cible de ce que les militants des droits de l’homme appellent une vague sans précédent de violence contre les minorités religieuses, tournée aussi contre les chiites, les ahmadis, les sikhs et les hindous. Des milliers de membres des minorités religieuses ont été tués au cours des cinq dernières années. La diminution de l’espace de sépulture pour les chrétiens est un exemple d’une bataille moins spectaculaire que les titres qui font la Une des journaux, mais une bataille néanmoins bien réelle : il s´agit d´une lutte quotidienne pour ce qui est pourtant un droit fondamental.

Ici, dans la province centrale du Pendjab, les 150 familles chrétiennes de Torey Wala disent que le cimetière de deux hectares qu’elles utilisent depuis plus de cinquante ans ne peut accueillir plus de corps. Aligné le long d´un bosquet d’épais buissons d’épineux, le cimetière est reconnaissable par ses rangées de tas de terre qui signalent autant de tombes récentes ainsi que par quelques pierres tombales éparses. Mais, les villageois le soulignent, ce ne sont là que les marques visibles des quelque 400 personnes qui reposent sous terre.

« Nous avons recreusé chaque tombe plus de trois ou quatre fois, explique Rafiq Masih, qui estime être âgé de 45 ou 46 ans. Parfois, nous trouvons des ossements, d´autrefois des squelettes. Donc, nous avons dû chercher un endroit ailleurs. »

Le mois dernier, les chrétiens pensaient qu’ils avaient trouvé une solution : un propriétaire musulman leur a donné à une autre parcelle de deux hectares. Mais quand une cinquantaine de villageois chrétiens ont commencé des travaux sur le site, le 2 septembre dernier [2014], ils ont été rapidement confrontés à 500 riverains musulmans en colère.

Les musulmans se sont approchés pour nous dire « les yeux dans les yeux », raconte Waris Masih, 32 ans, et nous accuser de violer d’anciens sites mortuaires islamiques. « Les chrétiens ont essayé de bafouer notre foi et ils ont porté atteinte à notre cimetière », affirme Mohammed Khalil, 45 ans, un fermier musulman.

Wasif Iqbal, dont la famille possède la terre, a pourtant témoigné qu´il n’avait pas connaissance de l’existence de sépultures sur ce site. Mais, dès le lendemain matin, 53 chrétiens ont été accusés de blasphème, un crime passible de la peine de mort au Pakistan. Huit villageois, dont un garçon de 12 ans, ont été mis en garde-à-vue tandis que les autres sont restés en liberté conditionnelle. Les plaintes ont été retirées une semaine plus tard, mais les villageois chrétiens en sont toujours réduits à utiliser leur ancien cimetière saturé.

Une vie en marge de la société

Les chrétiens au Pakistan représentent environ 1,5 % de la population, selon le dernier recensement en date, celui de 2005. Les dirigeants chrétiens, qui accusent le gouvernement d’une sous-estimation délibérée, estiment que la réalité est plus proche des 5,5 % de chrétiens pour une population de 180 millions de Pakistanais.

Quels que soient les chiffres, la plupart des chrétiens sont peu éduqués et sont condamnés à vivre dans des bidonvilles avec des emplois ingrats tels que balayeurs de rue, éboueurs ou journaliers pour la récolte des cultures. Ils sont régulièrement attaqués par des terroristes ou des voisins en colère.

En 2009, deux villageois chrétiens du Pendjab ont été abattus et cinq autres brûlés vifs par une foule qui accusait un chrétien d´avoir brûlé un exemplaire du Coran. L’année dernière, 127 personnes ont été tuées dans un attentat suicide contre une église chrétienne à Peshawar. En septembre, un policier a abattu un chrétien alors que l’homme était en prison pour des accusations de blasphème.

La loi anti-blasphème interdit toute forme d’insulte – même par « insinuations » – contre le prophète musulman Mahomet, et ce délit est passible de la peine de mort (même si aucun condamné à mort n’a été exécuté par pendaison du fait d’une condamnation pour blasphème). Jeudi dernier, un tribunal pakistanais a confirmé la condamnation à mort, prononcée en première instance en 2010, d’une chrétienne, Asia Bibi, dont le cas a attiré l’attention du monde entier et a été dénoncé par le Vatican.

« Tout dans la société tend à cultiver l’indifférence et l’animosité envers les chrétiens », explique Peter Jacob, ancien président de la Commission nationale du Pakistan pour la paix et la justice, qui défend les chrétiens pakistanais.

Un cimetière objet d’une saisie judiciaire

A Shahpur Kanjra un quartier de Lahore, les chrétiens enterrent leurs morts dans un cimetière qu’ils disent dater des années 1800. Mais, selon leurs responsables, il y a environ six ans, un groupe immobilier leur a dit que ce terrain leur appartenait afin d´être incorporé à un nouveau lotissement. « Ils …nous menaçaient en disant : ‘Toutes les tombes seront rassemblés en un énorme tas’ », témoigne Sattar Sardar, dont les parents, grands-parents et arrière-grands-parents sont enterrés dans ce cimetière.

Les chrétiens, qui disent que la crémation n’est pas permise par leur foi, a attaqué le groupe immobilier en justice pour bloquer la saisie. Cependant, le dossier continue d´être balloté entre différents tribunaux civils, tandis que le groupe immobilier a pu avancer son projet de créer un parc et une nouvelle enceinte pour un cimetière musulman sur une partie du site.

A cette date, la section musulmane se démarque avec des parterres de gazon bien tondu et des buissons nouvellement plantés, tandis que le cimetière chrétien d’origine est envahi par le chiendent qui gagne sur les petites croix de bois blanc. Au bord de la propriété, on trouve un ravin escarpé. Les dirigeants chrétiens disent que la terre a glissé pendant la construction, emportant avec elle de nombreuses tombes.
« C´est comme une douleur dans nos cœur », rapporte Habib Masih, 37 ans, dont la mère et le père sont enterrés là, tout en se demandant bien où lui-même ira reposer pour le restant de l´éternité.

A Gujar Khan, une ville industrielle à plus de 240 km au nord de Lahore, les fidèles du centre d´études chrétien livrent leur propre bataille judiciaire. Il y a une dizaine d’années, les commerçants locaux ont commencé à empiéter sur le cimetière chrétien situé en centre de la ville, que les chrétiens disent avoir été créé en 1906. De nos jours, le terrain est utilisé comme un dépotoir, avec environ 150 tombes couvertes de près d’un mètre de déchets, et la paroisse cherche à obtenir une injonction judiciaire pour bloquer un promoteur de construire sur le terrain.

« Nous craignons qu’à la fin, ils puissent également s´en prendre aux églises », déclare Anwar Inyat dans l’enceinte de l’église, où une bannière portant l’inscription ‘Merry Christmas’ est toujours accrochée au mur.

Dans l´immédiat, l’urgence est de trouver un endroit où enterrer les morts. Allama Tahir Ashrafi, qui préside le Conseil des oulémas du Pakistan, a déclaré que les enseignements islamiques exigeaient que les musulmans soient enterrés loin des non-musulmans parce que les versets coraniques ne peuvent pas être situés à proximité d’autres versets religieux pouvant apparaître sur une d´autre pierre tombale, qui se référeraient aux croisades chrétiennes. « Pour éviter tout affrontement ou émeute, musulmans et non-musulmans ne peuvent pas enterrer leurs morts au même endroit », a déclaré Allama Tahir Ashrafi. Pourtant, a-t-il ajouté, les musulmans pakistanais devraient œuvrer pour que les chrétiens du Pakistan trouvent un endroit adéquat où enterrer leurs morts.

A Torey Wala, les chrétiens attendent toujours que quelqu’un leur offre un lieu où édifier un nouveau cimetière. Chaque jour, les villageois chrétiens se réunissent dans leur église catholique, qui est seulement marquée d´une petite croix en plastique sur le toit. L’église contient juste un petit autel en bois, deux bibles et une série de petites photos encadrées représentant les douze stations du chemin de croix. Quatre chèvres, trois coqs, deux vaches et un taureau occupent la cour. « Quand nous entrons dans cette église, et nous prions dans l’église, il n’y a plus de peur », conclut Shafiq Masih, 38 ans.

(eda/ra)