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Plusieurs dizaines de milliers de personnes de différentes confessions ont prié à Djakarta le 31 décembre 2002 au soir pour que la paix prévale dans le pays en 2003

18 mars 2010
Au centre de la capitale indonésienne, sur la place principale de Djakarta, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées le 31 décembre 2002 au soir. Relayée par la télévision indonésienne, la manifestation a réuni des croyants de différentes religions, priant ensemble pour que la paix prévale dans le pays en 2003. Des groupes de douze personnes, représentant tour à tour les religions bouddhiste, catholique, confucéenne, hindoue, musulmane et protestante, sont montés sur l’estrade pour prier selon leurs traditions respectives, la foule suivant la cérémonie sur des écrans géants.


A l’occasion du ramadan, la municipalité de Djakarta a décrété la fermeture effective des boîtes de nuit, saunas et autres salons de massage


Dans un geste sans précédent, les autorités municipales de Djakarta ont annoncé que 5 000 policiers allaient être déployés dans la ville afin de faire appliquer un décret imposant aux boîtes de nuit, saunas, salons de massage et échoppes à flipper de fermer leurs portes durant le mois du ramadan. Ces dernières années, la municipalité avait bien déjà pris de tels décrets mais ils étaient restés plus ou moins lettre morte, l’organisation musulmane extrémiste, le Front des défenseurs de l’islam, se chargeant pour sa part de saccager quelques uns des établissements qui restaient ouverts durant le mois de jeûne de la religion musulmane. Cette année, la municipalité a décidé de faire appel à la police pour faire respecter son décret, seuls les bars, les théâtres et les karaokés étant autorisés à rester ouverts, jusqu’à quatre heures après la tombée de la nuit.


Des religieux catholiques et musulmans s’opposent à un projet de loi visant à légaliser l’avortement


Des religieux catholiques et musulmans ont unis leurs voix pour manifester leur opposition à un projet de loi qui aboutirait à légaliser l’avortement en Indonésie. D’origine allemande, âgé de 73 ans et présent en Indonésie depuis 41 ans, le P. Adolf Heuken, jésuite, théologien spécialisé en morale fondamentale, a rappelé l’enseignement de l’Eglise catholique en la matière : “Tuer un être humain est contraire à la foi catholique et à son enseignement moral et contraire à la morale universelle.” Ses propos venaient en écho de ceux du président du Conseil indonésien des oulémas, Zakiah, qui a récemment déclaré que l’islam, religion professée par la majorité des Indonésiens, interdit l’avortement “quelles qu’en soient les motifs”.


Les responsables des principales religions appellent le gouvernement à agir contre les groupes extrémistes perçus comme menaçant l’unité de la nation


Le 16 novembre dernier, les responsables des principales organisations religieuses du pays, réunis au sein d’un Mouvement national moral, ont signé un communiqué commun à l’occasion du ramadan et à l’approche du temps de l’Avent. Qualifiant de crimes contre l’humanité et de tragédies des actes tels que celui commis à Bali le 12 octobre dernier qui a coûté la vie à près de 190 personnes, ils appellent le gouvernement à prendre des mesures sévères contre toutes les formes de radicalisme à l’ouvre dans le pays. Le communiqué est signé de l’archevêque de Djakarta, le cardinal Darmaatmadja, du vice-président de la Communion des Eglises d’Indonésie, le pasteur protestant A. A. Yewangoe, du responsable hindou I. Ketut Wiradhana, des dirigeants respectifs des deux principales organisations musulmanes de masse du pays, la Nahdlatul Ulama et la Muhammadiyah, et enfin de Ruslan Abdulgani, homme politique, écrivain et héros de la lutte pour l’indépendance.


Moluques : selon Mgr Mandagi, évêque du diocèse catholique d’Amboine, la paix est de retour dans l’archipel mais la situation reste toutefois fragile


A l’image de ce qui se passe dans la région de Poso, sur l’île de Célèbes (1), la paix est de retour aux Moluques où les communautés chrétienne et musulmane vivent à nouveau côte à côte dans le calme. Selon l’analyse de Mgr Petrus Canisius Mandagi, évêque du diocèse catholique d’Amboine, la principale raison de ce retour au calme est la dissolution, le 14 octobre dernier, de la milice extrémiste musulmane des Laskar Jihad (2) et l’évacuation de ces miliciens depuis cette date. A cela s’ajoute, a déclaré Mgr Mandagi le 6 novembre dernier, les arrestations de treize membres du groupe Cowok Keren. Ces hommes, tous chrétiens, sont accusés d’avoir perpétré des attentats à l’explosif à Amboine et ailleurs aux Moluques. Pour Mgr Mandagi, ces arrestations font l’effet d’un avertissement à l’adresse d’éventuels autres fauteurs de trouble.


Aceh : le gouvernement et le GAM, mouvement séparatiste local, ont fixé au 9 décembre 2002 la signature d’un accord de paix mais, sur le terrain, les armes se font toujours entendre


Le 3 décembre prochain, à Tokyo, au Japon, les représentants de 23 pays doivent se réunir pour discuter des modalités d’une éventuelle aide financière pour la reconstruction d’Aceh, province située à l’extrémité nord-ouest de Sumatra et ravagée depuis 1989 par la guerre que se livrent le GAM (Mouvement pour Aceh libre), mouvement séparatiste local, et l’armée indonésienne (1). Bien que des pourparlers en vue d’un accord de paix soient engagés depuis plusieurs semaines entre Djakarta et les responsables du GAM, pourparlers menés avec la médiation du Centre Henri Dunant, de Genève, en Suisse, et que le 9 décembre 2002 a été retenu comme date pour la signature d’un accord de paix, les armes se font toujours entendre sur le terrain.


A Yogyakarta, capitale culturelle du pays et berceau d’un certain nombre de musulmans radicaux, l’Eglise catholique affiche son désir de proximité avec la communauté musulmane


A l’occasion de la fête de al-Fitr, célébration qui marque la fin du ramadan pour les musulmans, l’Eglise catholique à Yogyakarta a décidé d’afficher son désir de proximité et de bonnes relations avec la communauté musulmane. Sur les églises Saint Antoine, Saint Pierre et Saint Paul, sur la devanture de la maison d’édition jésuite Kanisius, devant l’université catholique Sanata Dharma, ainsi que devant un certain nombre d’autres institutions ou bâtiments catholiques, des bannières ont été accrochées, portant l’inscription “Joyeux Id al-Fitr ».


Célèbes : selon la police, les auteurs de l’attentat qui a coûté la vie à trois personnes à Macassar projetaient de placer des bombes dans des églises chrétiennes de la province


Selon la police indonésienne, les auteurs de l’attentat qui a coûté la vie à trois personnes le 5 décembre dernier à Macassar projetaient de placer des bombes dans des églises chrétiennes de la province de Célèbes-Sud. Le responsable de la police pour la province, Firman Gani, a en effet déclaré le 9 décembre dernier que l’enquête sur l’attentat du 5 décembre avait permis d’identifier six suspects. La perquisition opérée dans l’atelier de l’un d’entre eux a permis de trouver des photographies d’églises et des plans indiquant leurs localisations dans différentes villes de Célèbes-Sud, a-t-il ajouté.


Une ONG demande aux autorités de prendre des mesures afin de mieux assurer la protection des employées de maison


Sur l’île de Célèbes, une ONG locale, Suara Nurani (‘Voix intérieure’), a demandé aux autorités indonésiennes de prendre des mesures pour la protection des employées de maison. “Beaucoup d’employées de maison, nous rapporte-t-on, sont maltraitées parce que légalement non protégées”, a déclaré Pieters Sawombadile, un des responsables de Suara Nurani, à l’issue de la rencontre que lui et d’autres membres de l’ONG ont eu avec la municipalité de Manado en juillet dernier. “Beaucoup de ces employées de maison sont des jeunes filles qui devraient être à l’école. Un certain nombre d’entre elles subissent harassements sexuels, violences et mauvais traitements mais n’ont pas le courage de lutter pour défendre leurs droits a-t-il expliqué, soulignant l’ironie qu’il y a à voir le souci montré envers le sort des Indonésiens travaillant illégalement en Malaisie et le désintérêt manifesté à l’égard de ceux et celles “qui travaillent dans nos propres maisons” (1


“Ne faites pas de liens entre l’attentat de Bali et les religions demandent les principaux responsables religieux du pays


Le 14 octobre dernier, au surlendemain de l’attentat qui a coûté la vie à plus de 190 personnes et fait près de 300 blessés, Indonésiens et touristes étrangers, dans l’île de Bali, les principaux responsables religieux du pays ont tenu une conférence de presse commune à Djakarta. Des responsables des religions musulmane, catholique, protestante, bouddhiste et hindoue y ont pris part. Leur message commun a été de déclarer que l’attentat commis à Bali est une tragédie humaine et un acte contre l’humanité mais que les autorités indonésiennes doivent se garder d’établir un lien entre cet acte et une religion en particulier.