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Moluques : selon le gouverneur de la province, la situation s’est nettement améliorée ces dernières semaines dans l’archipel mais demeure très fragile

18 mars 2010
M.S. Latuconsina, l’actuel gouverneur de la province des Moluques dont le mandat arrive très prochainement à échéance, a déclaré le 8 juillet dernier que la situation dans l’archipel s’était améliorée ces dernières semaines, présentant un net contraste avec la période de tensions des mois d’avril-mai durant lesquels des affrontements sanglants entre musulmans et chrétiens et les agissements de groupes extrémistes tels que les Laskar Jihad avaient pu laisser penser que le processus de paix engagé en février 2002 par les accords de Malino était enterré (1). Le gouverneur, dont de nombreux observateurs au cours de ces dernières années ont pu noter la relativement faible marge de manouvre et de pouvoir dont il disposait face aux militaires ou à la police, s’est toutefois gardé de tout excès d’optimisme, estimant que la possibilité de voir le conflit repartir était très réelle.


Florès : en l’espace de quelques semaines, deux tribunaux ont condamné à des peines de prison ferme un homme et une femme reconnus coupables de sacrilège envers la religion catholique


En l’espace de trois semaines, deux tribunaux de l’île de Florès, une île dont la population est majoritairement catholique, ont condamné un homme, de confession musulmane, et une femme, de confession protestante, à des peines de prison ferme après les avoir reconnus coupables de “sacrilège” envers la religion catholique.


L’Eglise catholique s’efforce d’aider les centaines de milliers de travailleurs indonésiens renvoyés de Malaisie


La Conférence épiscopale est très préoccupée par la déportation massive des travailleurs indonésiens illégaux de Malaisie et prend des mesures pour aider à résoudre le problème, a déclaré, le 7 août, Sour Monica Lily Indriawati, secrétaire générale de la Commission épiscopale pour le service pastoral des migrants. “La déportation de ces travailleurs en grand nombre augmente brutalement le taux de chômage en Indonésie qui est déjà très élevé », ajoute-t-elle.


Célèbes : l’évêque catholique de Manado dénonce le regain de violence dont la région de Poso a été récemment le théâtre


Le 14 août dernier, Mgr Josephus Suwatan, évêque catholique de Manado, à Célèbes-Nord, s’est déclaré très préoccupé du regain de violence dont la région de Poso, à Célèbes-Centre, a été le théâtre ces dernières semaines. Selon lui, ces actes, que les forces de sécurité ont été incapables d’empêcher ou de contenir, visent à ruiner le traité de paix signé en décembre dernier entre les chrétiens et les musulmans de Poso (1).


A Célèbes, les Eglises chrétiennes ont pris le relais des pouvoirs publics pour venir en aide aux réfugiés qui ont fui les violences intercommunautaires de Poso et des Moluques


A la fin de l’an dernier, les autorités de la province de Célèbes-Nord ont cessé, faute de moyens, de venir en aide aux réfugiés, nombreux dans la province, qui ont fui les violences intercommunautaires de ces dernières années aux Moluques ou à Poso, dans la province de Célèbes-Centre. Depuis cette date, ce sont les Eglises chrétiennes qui ont pris le relais. “Aussi longtemps qu’il y aura des réfugiés dans la province, l’Eglise continuera de leur accorder le maximum d’attention”, a déclaré le 15 juillet dernier à l’agence Ucanews (1) le révérend Vecky Kansil, de l’Eglise évangélique du Messie de Minahasa, précisant que son Eglise avait distribué le mois précédent du riz, don de la Corée du Sud, à raison de 20 kg par famille. Pour sa part, le P. Joannes van Paasen, de l’église catholique Saint Laurentius à Lotta, localité proche de Pineleng, précise que sa paroisse vient en aide aux réfugiés, “quelle que soit leur appartenance religieuse depuis deux ans.


Célèbes : selon la police, l’explosion d’une bombe qui a fait quatre morts était destinée à provoquer des tensions entre les communautés chrétienne et musulmane dans la région de Poso


Sur l’île de Célèbes, dans la région de Poso, l’explosion d’une bombe placée à bord d’un autobus transportant 45 passagers a provoqué la mort de quatre personnes et blessé dix-sept autres. L’attentat s’est produit le 5 juin dernier et n’a pas été revendiqué mais, a indiqué Da’i Bachtiar, chef national de la police, l’explosion était destinée à provoquer de nouvelles tensions entre les communautés chrétienne et musulmane de la région qui, après trois années d’affrontements meurtriers, ont conclu un accord de paix en décembre 2001 (1). Selon certaines sources, les victimes sont majoritairement de religion chrétienne. De Mataram, sur l’île de Lombok, où il était en visite, Da’i Bachtiar a déclaré que cet acte “était une tentative de provocation par ceux qui ne veulent pas que les gens dans cette région vivent en paix et en sécurité”. Il a appelé les communautés locales de chrétiens et de musulmans à ne pas tomber dans ce piège.


Les principaux responsables religieux du pays appellent de leurs vœux la création d’un bureau dont la tâche sera la promotion de l’harmonie religieuse


Le 18 juin dernier, lors d’une audition devant la commission de la Chambre des représentants chargée de l’éducation nationale et des questions religieuses, les principaux responsables religieux du pays ont appelé de leurs vœux la création d’un bureau spécifiquement chargé de la promotion de l’harmonie religieuse. Taufiqurrahman Saleh, président de la commission parlementaire, a déclaré qu’il était favorable à la création d’un tel bureau et qu’il devrait être placé sous la responsabilité commune tant des responsables religieux que de celle de la Chambre des représentants. Il aurait pour objet de contribuer à restaurer de bonnes relations entre les croyants des différentes religions, relations qui ont été mises à rude épreuve ces derniers temps par un certain nombre de conflits intercommunautaires en différentes régions de l’Indonésie.


A Florès, des familles dont des membres ont disparu lors des purges anti-communistes de 1965 demandent une enquête de la Commission nationale des droits de l’homme


Sur l’île de Florès, des familles dont des membres ont été tués ou ont disparu lors des purges anti-communistes de 1965-1966 ont demandé à la Commission nationale des droits de l’homme, siégeant à Djakarta, d’enquêter sur ces faits. Selon Laurensius Say, conseiller du Parti catholique démocratique à Sikka, un district de Florès, il est important que la Commission ouvre des enquêtes “car plusieurs des principaux acteurs [des massacres] sont toujours vivants et occupent des fonctions importantes au sein de l’exécutif et du législatif local”.


Les écoles catholiques dénoncent une tentative d’islamisation des programmes scolaires


Les responsables d’écoles catholiques dans le pays ont rejeté comme étant une tentative d’islamisation des écoles et des esprits une réforme des programmes scolaires du second cycle lancée par le ministère de l’Education nationale. Selon le jésuite Theodorus Sukristiyono, directeur du lycée De Britto à Yogyakarta, “sur le fond, le document (présenté par le ministère) cherche à donner une coloration religieuse à tous les sujets enseignés afin de toucher les étudiants. A ce jour, c’est ce que nous avons fait dans notre école dans la mesure où cela est en accord avec notre mission et la vision que nous avons de notre établissement. Or, la réforme vise à lier tout l’enseignement au Coran et à la tradition musulmane (Hadith). Nous ne sommes pas compétents pour l’appliquer car nos enseignants et nos élèves ne sont pas familiers de ces éléments. Il est difficile et injuste de lier tout enseignement aux seuls enseignements de l’islam. Cela nous donne l’impression que le but recherché par le gouvernement est de convaincre les élèves de la supériorité de l’islam.”


Moluques : une nouvelle fois, l’évêque catholique d’Amboine déplore la détérioration de la situation dans l’archipel et met en garde contre un possible exode des chrétiens


L’an dernier, Mgr Petrus Mandagi, évêque du diocèse catholique d’Amboine, avait appelé Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, à “déployer une force internationale de maintien de la paix ainsi qu’une équipe internationale d’enquêteurs et d’observateurs pour assurer le respect du droit et la protection des droits de l’homme” aux Moluques (1). Treize mois plus tard et après l’enlisement du processus de paix engagé en février 2002 par les accords de Malino (2), l’évêque catholique d’Amboine a déclaré à l’agence Ucanews (3) que, si le gouvernement indonésien persistait à ne pas se montrer capable d’assurer tant la sécurité que la défense des droits des chrétiens aux Moluques, un exode massif de la population chrétienne pouvait se révéler être “la meilleure solution pour prévenir un nettoyage ethnique”. Dans ses propos diffusés par l’agence catholique le 5 juin dernier, Mgr Mandagi a ajouté que, face à l’amoralité, à la malhonnêteté et à l’iniquité tant du gouvernement que de l’appareil de sécurité, demander asile à l’étranger “peut” bien se révéler la seule porte de sortie pour la communauté chrétienne de l’archipel, confrontée aux violences menées par les groupes islamistes présents aux Moluques. Si la situation se détériore, a-t-il ajouté, il sera nécessaire d’affréter de grands navires pour évacuer les chrétiens moluquois de leurs terres.