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Célèbes : dans la région de Poso, le plan proposé par le gouvernement pour reconstruire les lieux de cultes détruits ou endommagés ne fait pas l’unanimité

18 mars 2010
A la suite de l’accord de Malino, signé en décembre 2001 (1), le gouvernement, qui s’était engagé à rebâtir à ses frais les quelque 120 lieux de culte endommagés par trois années d’affrontements meurtriers, a décidé de conduire lui-même les travaux de reconstruction des édifices religieux. A Poso, les responsables religieux chrétiens ont toutefois clairement affirmé leur désaccord et fait savoir qu’ils entendaient eux-mêmes diriger la reconstruction ou la réparation de leurs églises.


Papouasie occidentale : la présence du Laskar Jihad dans la province est confirmée et les responsables religieux, chrétiens comme musulmans, s’en inquiètent


Depuis quelques mois, la nouvelle était connue : le Laskar Jihad, mouvement musulman extrémiste dit des “combattants de la guerre sainte” (1), a commencé à prendre pied en Papouasie occidentale, dans la partie la plus occidentale de la province, à Fak Fak et à Sorong notamment, deux localités situées face à l’île moluquoise de Céram (Seram) (2). Face à l’inquiétude soulevée dans les milieux religieux par la présence de ce groupe dont la présence aux Moluques a grandement contribué à entretenir et à envenimer le conflit entre les communautés chrétiennes et musulmanes, les responsables chrétiens, catholiques et protestants, ainsi que les responsables musulmans de Papouasie occidentale ont décidé d’enquêter sur les motifs de la présence du groupe dans leur province. Selon le frère franciscain J. Budi Herman, du secrétariat de la Commission Justice et paix’ du diocèse catholique de Jayapura, les responsables religieux se sont réunis à la fin du mois de mars à Jayapura, chef-lieu de la province, et ont décidé d’envoyer Zuweir Husein, de la branche papoue du MUI (Majelis Ulama Indonesia, Conseil indonésien des oulémas), à Sorong afin d’enquêter sur les motifs de la présence des combattants du djihad dans cette ville. Selon le quotidien indonésien Suara Pembaharuan, du 29 mars dernier, qui rapporte la nouvelle, les responsables religieux se réuniront à nouveau après le retour de Husein et discuteront de l’opportunité de publier un communiqué commun.


Célèbes : les catholiques de Poso, sans église et sans prêtre, ont célébré les offices de la Semaine Sainte et la fête de Pâques dans la demeure d’un particulier


Les quelques catholiques qui ont choisi de rester à Poso, dans la province de Célèbes-Centre, ont célébré les fêtes de Pâques sans église et sans prêtre mais dans la paix grâce à l’accord, signé à Malino en décembre 2001 et qui a mis fin aux affrontements entre chrétiens et musulmans (1). Leur lieu de culte, l’église Ste Thérèse, a brûlé il y a deux ans, en mai 2000, et, depuis cette date, c’est dans la maison d’un des leurs qu’ils se rassemblent une fois tous les quinze jours. Durant le conflit, qui a duré trois ans, de 1998 à 2001, 1 250 catholiques ont quitté la ville de Poso pour trouver refuge à Tentena ou à Morali. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une cinquantaine de catholiques à vivre à Poso, chef-lieu de la province, où ils vivent mal leur isolement.


Florès : les responsables de l’Eglise catholique appellent leurs fidèles au calme après que plusieurs incidents impliquant la profanation d’hosties consacrées aient dégénéré en émeutes


Dans l’île majoritairement catholique de Florès, les responsables locaux de l’Eglise catholique ont appelé leurs fidèles au calme après que plusieurs incidents impliquant la profanation d’hosties consacrées eurent dégénéré en émeutes. Dans son message de Pâques, Mgr Abdon Longinus da Cunha, archevêque du diocèse d’Ende, a écrit que la réaction “brutale” de certains catholiques à ces incidents ne faisait que ternir l’image de l’Eglise catholique et son message d’amour et de compassion. Il a appelé les catholiques au calme et à ne pas tomber dans le piège que leur tendent certains provocateurs. “Les conflits interreligieux ne font pas partie de notre culture”, a-t-il encore affirmé. Pour le P. Laurens da Costa, supérieur des prêtres de la Divine providence à Ende, le fait que des non-catholiques reçoivent une hostie consacrée ne doit pas donner prétexte à la brutalité mais à l’introspection. “Nous aussi, les catholiques, pouvons profaner la Sainte Communion si nous la recevons dans une condition indigne”, a-t-il ajouté.


Florès : confronté à la “concurrence” d’une dénomination protestante, l’évêque catholique de Ruteng rappelle à tous ses diocésains l’importance de la catéchèse des enfants


Constatant que l’école du dimanche d’un temple protestant était volontiers fréquentée par des enfants catholiques, un évêque de Florès, Mgr Eduardus Sangsun, de Ruteng, a rappelé à tous ses diocésains l’importance d’organiser une catéchèse attractive et vivante pour les enfants. Mgr E. Sangsun a lancé cet appel lors du Conseil pastoral de son diocèse, le 15 janvier dernier. Selon le P. Maximus Nambu, vicaire général du diocèse, l’appel fait écho à plusieurs rapports signalant que de plus en plus d’enfants catholiques fréquentent l’école du dimanche de la Communauté indonésienne de l’Eglise de Béthanie, à Ruteng. Depuis le lancement de son école du dimanche, en août dernier, continue le P. M. Nambu, cette communauté a, en effet, plusieurs fois invité des enfants catholiques à la rejoindre. Le 30 décembre 2001, à Béthanie, sur les 30 enfants présents à la célébration de fin d’année, 20 étaient des catholiques, affirme le P. Nambu : “Les gens de la communauté étaient venus spécialement chercher les enfants chez eux et ces derniers sont ensuite revenus dans leurs foyers avec des cadeaux”. Pour le prêtre, la méthode protestante ressemble à du chantage, “sans compter la confusion provoquée dans l’esprit des enfants par la catéchèse protestante au détriment de leur foi catholique”.


Moluques : l’évêque catholique d’Amboine salue l’accord de paix signé le 12 février dernier comme étant “une victoire pour les Moluquois” et une défaite pour les islamistes


Pour Mgr Petrus Canisius Mandagi, évêque du diocèse catholique d’Amboine, l’accord de paix, dit “Déclaration de Malino II”, signé le 12 février dernier (1), la chose est entendue : cette déclaration de paix entre les chrétiens et les musulmans des Moluques est “une victoire pour les Moluquois” tant les ravages créés par trois ans de conflits intercommunautaires sont grands et les habitants des Moluques las des violences commises par les uns et les autres. Pour le responsable de l’Eglise catholique locale, qui rassemble environ 5 % des 2,1 millions d’habitants des provinces des Moluques et des Moluques septentrionales, Malino II représente également une défaite de l’islamisme militant dans la partie orientale de l’Indonésie. En effet, a-t-il déclaré à Amboine au tout début de ce mois de mars, les musulmans comme les chrétiens des Moluques ont fini par réaliser que les combattants musulmans de la guerre sainte, qu’ils appartiennent au Laskar Jihad ou à d’autres groupes extrémistes, sont les ennemis communs de tous les Moluquois et doivent par conséquent quitter l’archipel moluquois. “Malino I pour Poso (2) et Malino II pour les Moluques constituent autant de défaites pour les musulmans fondamentalistes dans la partie orientale de l’Indonésie”, a précisé Mgr Mandagi.


Les deux principales organisations musulmanes de masse du pays approuvent l’accord de paix pour les Moluques mais la Nahdlatul Ulama se montre sceptique quant à ses chances de succès


Le 11 mars à Djakarta, les responsables des deux plus importantes organisations musulmanes de masse du pays ont annoncé qu’elles allaient envoyer à Amboine une délégation commune afin d’observer l’application des onze points prévus par l’accord de paix signé le 12 février dernier entre les communautés chrétiennes et musulmanes des Moluques (1). Cependant, la Nahdlatul Ulama (NU) et la Muhammadiyah semblent différer légèrement quant à leur appréciation de l’accord de paix.


Bali : à Katung, les villageois chrétiens et hindous qui s’étaient durement affrontés le mois dernier s’entendent pour rétablir la paix


Réunis à l’initiative de la police locale, les chrétiens et les hindous de Katung, qui s’étaient durement affrontés dans la nuit du 13 au 14 février dernier ont résolu de faire la paix et de résoudre leurs différends par le dialogue plutôt qu’en ayant recours à la violence. Le 18 février, des représentants des deux communautés ont signé un accord en ce sens dans les locaux de la police de Bangli, district dont dépend le village de Katung. Katung est situé à 45 km. au nord-est de Denpasar, chef-lieu de l’île de Bali.


Florès : l’Eglise catholique apporte son soutien à la création d’un syndicat agricole


A Florès, l’Eglise catholique a accueilli avec satisfaction la formation d’un syndicat agricole et lui a promis son soutien. C’est ce qu’a déclaré un responsable de l’officialité diocésaine. Le syndicat des agriculteurs du district de Sikka a été mis sur pied par les agriculteurs eux-mêmes au cours de leur congrès tenu du 3 au 5 février à Nita, village proche de la ville de Maumere. Le congrès, le premier du genre, avait réuni les 250 délégués du district et environ 2 000 cultivateurs avaient défilé à cette occasion dans les rues de Maumere. Le P. Vincent Sensi, directeur du Centre de pastorale du diocèse d’Ende, a déclaré à cette occasion : “L’Eglise accueille avec joie le congrès des agriculteurs de Sikka et promet d’aider leur nouveau syndicat dans sa lutte pour défendre les intérêts de tous”. Sikka fait partie de l’archidiocèse d’Ende.


ACCORD DE PAIX AUX MOLUQUES


Le conflit qui depuis trois ans, a causé de nombreuse pertes de vie et de biens, créé la souffrance et rendu la situation difficile au sein du peuple, met en danger l’unité de la République et assombrit l’avenir du peuple moluquois. Aussi, nous, communauté musulmane et chrétienne des Moluques, avec notre ouverture d’esprit, notre sincérité, fidèles à cette volonté de vivre dans la diversité et l’unité de la nation au sein de la République d’Indonésie, sommes convenus de nous engager dans l’accord suivant :