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Un ancien parlementaire du Golkar ressuscite l’ex-Parti catholique (Partai Katolik)

18 mars 2010
Le 1er août dernier, devant environ 300 catholiques réunis à Djakarta, Johannes Riberu a présidé à la cérémonie marquant la renaissance du Parti catholique (Partai Katolik), formation politique disparue en 1973 lorsque Suharto, alors chef de l’Etat indonésien, avait réduit le nombre des partis de dix à trois. Selon Johannes Riberu, ancien parlementaire et membre du Golkar, la formation au pouvoir du temps des présidents Suharto et Habibie, la renaissance de ce parti a pour objet de “rappeler au gouvernement et à la société que l’Indonésie est une nation plurielle où aucune discrimination ne saurait être admise”. Plaçant son initiative dans la lignée de l’enseignement de l’Eglise et en particulier de “la mission confiée aux laïcs telle qu’elle a été exprimée par le Concile de Vatican II précisant que son parti avait pour ambition d’être “comme le sel et la lumière au sein du système politique indonésien”, Johannes Riberu n’a cependant pas reçu le soutien de la hiérarchie de l’Eglise catholique.


LES PARTISANS DE L’APPLICATION DE LA CHARIA NE SE RECRUTENT PAS UNIQUEMENT PARMI LES MUSULMANS EXTREMISTES


Au début de ce mois d’août, Abu Bakar Bashir, dirigeant musulman radical, soupçonné par les Etats-Unis et Singapour de liens avec le réseau Al Qaeda, a appelé la Chambre haute du pouvoir législatif indonésien à voter un amendement à la Constitution afin de permettre la pleine application du droit musulman, donc de la charia, aux musulmans d’Indonésie. Tandis que plusieurs milliers de ses partisans le soutenaient hors de l’enceinte parlementaire, Bashir a déclaré aux parlementaires de l’Assemblée consultative du peuple (MPR) que “le gouvernement devait se soucier du sort de la majorité musulmane d’Indonésie. La charia est plus importante que toute autre question”.


Moluques : regain de violences meurtrières après une période d’accalmie de plusieurs semaines


En quelques jours, Amboine, chef-lieu de la province des Moluques, et ses environs ont été le théâtre de plusieurs incidents violents et meurtriers, faisant des victimes tant chrétiennes que musulmanes. Ce regain de tension intervient après une période d’accalmie de plusieurs semaines durant lesquelles un retour à la normale avait été constaté : on avait pu voir les communautés chrétienne et musulmane se côtoyer à nouveau sans heurt.




Moluques : la tension restant vive dans l’archipel, l’évêque catholique d’Amboine s’interroge sur les raisons de la persistance des violences


Après le regain de violences meurtrières du début du mois de septembre (1), la tension est demeurée vive ces derniers jours aux Moluques. Le 18 septembre, des jeunes de deux villages voisins de l’île de Haruku se sont affrontés, laissant deux morts et deux blessés graves sur le terrain. Le même jour, un jeune a été tué à Amboine, chef-lieu de la province. Quelques jours auparavant, à l’extrême nord de la province des Moluques septentrionales, sur l’île de Morotai, une personne avait été tuée lors des attaques consécutives de trois villages par des hommes en armes. Selon le Centre de crise du diocèse catholique d’Amboine, malgré ces morts et le nombre d’habitations et de lieux de culte (cinq églises) incendiés ces deux dernières semaines, l’atmosphère ne s’est pas dégradée outre mesure à Amboine. Quelques jours auparavant, le 14 septembre, Mgr Mandagi, évêque catholique d’Amboine, avait donné une conférence de presse au sujet du regain de violence et des élections à venir pour désigner le prochain gouverneur de la province des Moluques.


Java-Est : dans le diocèse de Malang, des catholiques ont formé un groupe d’autodéfense destiné à défendre les églises et le clergé en cas de troubles


A Java-Est, dans le diocèse de Malang, des catholiques reçoivent une formation de type paramilitaire dans le but de défendre les églises et le clergé catholiques en cas de troubles. Regroupés dans une formation appelée ‘Lumière de la vraie vie’ (PHS par son acronyme indonésien), ils sont environ 130, hommes et femmes, répartis à égalité et âgés de 20 à 50 ans, à suivre depuis le mois de mai dernier une formation à l’autodéfense. Selon Ignatius Handoko, président de PHS, l’objectif principal était d’assurer le déroulement paisible du synode diocésain qui s’est tenu en juillet dernier mais les entraînements vont se poursuivre “en anticipation des menaces éventuelles contre l’Eglise et ses responsables” qui ne manqueront pas de se manifester au cours de deux prochaines années, avant les élections législatives puis les élections présidentielles de 2004. Une période propice aux tensions politiques et aux conflits, selon Ignatius Handoko.


Timor occidental : l’évêque catholique d’Atambua souhaite une solution rapide au problème posé par la présence de réfugiés est-timorais dans la province


Une réinstallation rapide et convenable des réfugiés du Timor-Oriental dispersés dans les forêts protégées du Timor occidental devrait pouvoir éviter de nouveaux déboisements et de nouveaux conflits, a déclaré le 29 août dernier Mgr Antonius Pain Ratu, évêque catholique d’Atambua au cours d’une rencontre avec Anna Gomez, ambassadrice du Portugal en Indonésie. L’évêque catholique était venu à Djakarta plaider sa cause et attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation créée dans son diocèse par la présence d’environ 40 000 réfugiés est-timorais. Depuis que l’aide internationale a cessé il y a deux ans après que des membres du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés eurent été tués au cours d’une attaque à Atambua (1), les réfugiés, a expliqué Mgr Pain Ratu, n’ont eu le choix pour trouver de quoi se nourrir que de défricher la forêt afin de cultiver la terre. 5 000 hectares de forêt ont été ainsi brûlés et défrichés.


Célèbes : les Eglises chrétiennes s’inquiètent de voir la pratique du concubinage se banaliser chez les jeunes


Dans la province de Célèbes-Nord, à majorité chrétienne, la cohabitation hors mariage des jeunes, de plus en plus fréquente, inquiète l’Eglise catholique. D’après les chiffres de l’année 2001 publiés par le Bureau de l’état civil du district de Minahasa, 5 000 couples vivent en dehors des liens du mariage, en “baku piara une locution locale signifiant l’un s’occupant de l’autre’. Dans chacun des villages de la province de Célèbes-Nord, deux ou trois couples vivent ainsi en concubinage. D’après les chiffres de la paroisse catholique Ste Rose de Lima, à Tondano, la principale ville du district de Minhasa, 7 % des 3 000 catholiques de la paroisse vivent en couples sans être mariés. Pour le curé de la paroisse, le P. Johanis Pinontoan, l’Eglise ne peut pas laisser les chrétiens vivre ainsi en concubinage. Personnellement, il souhaite rendre plus faciles les démarches tant civiles que religieuses pour permettre à ses paroissiens de se marier, tout en respectant la discipline du sacrement de mariage et l’esprit de l’Eglise catholique.


Célèbes : le diocèse de Manado, associé à un homme d’affaires local, se lance dans l’exploitation commerciale des nids d’hirondelles


Un homme d’affaires catholique et le diocèse catholique de Manado, situé dans la province de Célèbes-Nord, ont créé une société commune afin de récolter et commercialiser les nids d’hirondelles qui abondent dans la grotte d’un sanctuaire marial fort populaire dans le diocèse. Le 5 juin dernier, le P. Herman Umbas, trésorier du diocèse de Manado, a précisé que l’entreprise a démarré ses activités en avril 2002 après que le diocèse et Adriaan Susanto, l’homme d’affaires en question, eurent signé un contrat précisant, entre autres, que 20 % des profits reviendront au diocèse. Le prix des nids d’hirondelles à Manado est d’environ 8 millions de roupies le kilo (930 dollars US). A Hongkong et Singapour, où les nids d’hirondelles sont un mets des plus recherchés par les gastronomes chinois, un kilo atteint au moins 2 000 dollars.


Moluques : selon le gouverneur de la province, la situation s’est nettement améliorée ces dernières semaines dans l’archipel mais demeure très fragile


M.S. Latuconsina, l’actuel gouverneur de la province des Moluques dont le mandat arrive très prochainement à échéance, a déclaré le 8 juillet dernier que la situation dans l’archipel s’était améliorée ces dernières semaines, présentant un net contraste avec la période de tensions des mois d’avril-mai durant lesquels des affrontements sanglants entre musulmans et chrétiens et les agissements de groupes extrémistes tels que les Laskar Jihad avaient pu laisser penser que le processus de paix engagé en février 2002 par les accords de Malino était enterré (1). Le gouverneur, dont de nombreux observateurs au cours de ces dernières années ont pu noter la relativement faible marge de manouvre et de pouvoir dont il disposait face aux militaires ou à la police, s’est toutefois gardé de tout excès d’optimisme, estimant que la possibilité de voir le conflit repartir était très réelle.