Terme(s) recherché(s) :


Aceh : l’inauguration, le 4 mars prochain, du premier tribunal islamique chargé de l’application de la charia marque une nouvelle étape dans l’islamisation des institutions de la province

18 mars 2010
Dans le cadre de la large autonomie concédée par Djakarta à Aceh, province quasi exclusivement musulmane et où se pratique une forme rigoriste d’islam, un tribunal islamique chargé de l’application de la charia va être inauguré le 4 mars prochain. Ce tribunal, qui n’a pas d’équivalent à ce jour dans le reste de l’Indonésie, sera chargé dans un premier temps d’une application seulement partielle de la charia et seuls les musulmans de la province seront concernés par ses décisions.


MESSAGE DES RESPONSABLES RELIGIEUX INDONESIENS AU PAPE JEAN-PAUL II AU SUJET D’UNE EVENTUELLE GUERRE EN IRAK


Constatant la rapide escalade de la tension dans le dossier irakien, nous, responsables des communautés religieuses d’Indonésie, à savoir, l’islam, le catholicisme, le protestantisme, l’hindouisme et le bouddhisme, ainsi que des artisans du dialogue interreligieux en Indonésie, exprimons notre profonde inquiétude concernant une attaque militaire américaine imminente contre l’Irak. Nous pensons qu’une action militaire, quelle qu’elle soit, n’entraînera qu’instabilité et ne causera que des destructions dans l’ordre mondial qui a été collectivement édifié par la communauté internationale au fil d’un long et difficile processus.


Moluques : en dépit d’une amélioration globale des conditions de vie, les réfugiés hésitent à retourner chez eux, mettant en avant l’insuffisance de la sécurité et le chômage


Que ce soit dans la province des Moluques-Nord ou dans celle des Moluques, la situation, de l’avis général, est redevenue calme à la suite des accords de paix signés entre musulmans et chrétiens en février 2002 (1). Cependant, les réfugiés présents en grand nombre autour d’Amboine, chef-lieu des Moluques, à Célèbes ou ailleurs en Indonésie hésitent encore à retourner chez eux. Parmi les raisons qu’ils mettent en avant, on trouve d’une part des arguments économiques, le chômage et le sous-emploi sévissant dans les deux provinces, et d’autre part des raisons de sécurité. Pour ces réfugiés, le calme rétabli est précaire.


Face au refus de la présidente Megawati d’accorder la grâce présidentielle à des condamnés à mort, les défenseurs des droits de l’homme s’insurgent


Le 3 février dernier, la présidente Megawati Sukarnoputri a refusé d’accorder la grâce présidentielle à cinq condamnés à mort pour meurtre et trafic de drogue, provoquant de vives réactions de la part des défenseurs des droits de l’homme. Le P. Piet Go Twan An, professeur de théologie morale au grand séminaire du diocèse catholique de Malang et directeur du Service de documentation et d’information de la Conférence des évêques d’Indonésie, a tenu à préciser la position de l’Eglise sur la question de la peine de mort. “Dieu est le seul maître de la vie de son commencement à son terme a-t-il rappelé. Aussi, même dans le cadre de la légitime défense, l’Eglise et les théologiens ont toujours enseigné que la mort de l’agresseur ne pouvait être considérée que comme l’ultime et exceptionnel recours. Dans cette perspective, le P. Go a souligné qu’une exécution capitale peut être considérée comme le dernier recours d’une société en mal de légitime défense mais, a-t-il ajouté, la peine de mort n’a aucun effet dissuasif “dans le contexte indonésien actuel où le crime organisé et la corruption dominent l’appareil judiciaire. Au contraire, ce sont les innocents qui se retrouvent punis”.


Les responsables des grandes organisations musulmanes de masse condamnent la guerre en Irak tout en appelant les musulmans indonésiens au calme et à la retenue


Les responsables des deux plus grandes organisations musulmanes de masse du pays, la Nahdlatul Ulama et la Muhammadiyah, avaient pris les devants, avant même le déclenchement de la guerre en Irak, le 20 mars dernier, et appelé les musulmans d’Indonésie “à des prières pour la paix”. Une fois les troupes américaines lancées sur le sol irakien, ils n’ont pas changé de discours, espérant que la guerre serait courte et qu’elle épargnerait au maximum les populations civiles et condamnant en des termes très fermes le président américain George W. Bush. La fermeté de leurs propos contre l’exécutif américain est allée de pair avec des appels à ne pas s’en prendre, en guise de rétorsion, aux intérêts et aux ressortissants occidentaux présents en Indonésie.


A Macassar, quatre cents leaders religieux venus de tout le pays critiquent vigoureusement l’incapacité du gouvernement à mettre fin aux conflits interreligieux à Célèbes et aux Moluques


Les 15 et 16 janvier derniers, environ quatre cents responsables religieux venus de tout le pays se sont réunis à Macassar, chef-lieu de la province de Célèbes-Sud, pour débattre de la situation aux Moluques et à Célèbes, théâtres de violents affrontements interreligieux ces trois dernières années qui ont causé la mort de plus de 7 000 personnes, chrétiens et musulmans pour la plupart. Tout en soulignant les progrès réalisés depuis la signature des accords de Malino (1), ces responsables religieux n’ont pas ménagé leurs critiques à l’adresse de l’actuel gouvernement au pouvoir à Djakarta. Ils lui reprochent en particulier son incapacité à résoudre les problèmes de fond qui sous-tendent ces conflits et voient en cette incapacité la cause de la violence larvée qui sévit toujours dans la région de Poso, à Célèbes, et d’Amboine, aux Moluques (2).


Moluques : par un verdict très “politique”, un tribunal de Djakarta a condamné à une peine de trois ans de prison ferme deux dirigeants du Front de souveraineté des Moluques


Le 28 janvier dernier, un tribunal de Djakarta a prononcé une peine de prison de trois ans ferme à l’encontre des deux dirigeants du Front de souveraineté des Moluques (FKM), Alex Manuputty et Semmy Waileruny. Les deux hommes, chrétiens, ont été jugés in absentia, ayant préféré quitter la capitale indonésienne le 7 janvier pour regagner les Moluques. Reconnus coupables d'”acte de subversion visant à diviser l’Etat unitaire de la République d’Indonésie ils risquaient théoriquement la prison à vie. Le ministère public avait demandé dans son réquisitoire une peine de réclusion de cinq ans pour chacun des deux hommes et le président du tribunal I Wayan Padang Pujana a tranché pour une peine de trois ans. Même si les avocats des deux Moluquois ont fait appel de la sentence, suspendant ainsi son exécution, les observateurs se sont accordés pour qualifier le verdict de très politique.


Les responsables religieux du pays, unanimes, dénoncent les manouvres du pouvoir exécutif visant à libéraliser l’avortement


Le 22 janvier dernier, les responsables des cinq grandes religions reconnues officiellement dans le pays (islam, catholicisme, protestantisme, bouddhisme et hindouisme) ont uni leurs voix et publié un communiqué commun pour dénoncer les tentatives du gouvernement visant à libéraliser la loi de 1992, qui pose le principe de l’interdiction de l’avortement et qui ne l’autorise que dans le cas où la grossesse met en danger la vie de la mère. La démarche des responsables religieux n’est pas une première, des religieux catholiques et musulmans s’étant déjà prononcés publiquement en novembre 2002 contre la révision de la loi de 1992 (1), mais elle intervient dans un contexte où l’action du gouvernement se fait plus précise. Le ministère de la Santé a en effet déposé un projet de loi devant le parlement, destiné à amender la loi de 1992. Là où la loi aujourd’hui en vigueur impose au médecin de recueillir l’assentiment des deux parents avant de pratiquer un avortement dans le cas où la santé de la mère est mise en danger par la grossesse, le projet de loi propose que le seul assentiment de la mère sera nécessaire. La condition relative à la santé de la mère est toutefois préservée dans le projet de loi.


Papouasie occidentale : les responsables religieux de la province s’opposent à la volonté du gouvernement de diviser la province en trois entités distinctes


Par un communiqué commun daté du 5 février dernier et diffusé à partir de Jayapura, chef-lieu de la province de Papouasie occidentale, les responsables religieux de la province ont signifié leur ferme résolution de s’opposer au projet du gouvernement central, à Djakarta, de diviser la Papouasie occidentale en trois nouvelles provinces, à savoir la Papouasie, l’Irian Jaya central et l’Irian Jaya occidental. Selon Mgr Leo Laba Ladjar, évêque du diocèse catholique de Jayapura, le projet du gouvernement ne peut que susciter des troubles dans la province et perturber profondément la scène politique locale. Lu devant la presse par l’évêque catholique, le communiqué a été signé par le révérend Herman Saud, président de la Communion des Eglises (protestantes) de Papouasie, par Irianto Setiawan, président du Conseil bouddhiste de Jayapura, par I. Dewa Putu Mustika, président du Conseil hindou d’Indonésie dans la province de Papouasie, et par Zubaer D. Hussein, président de la branche papoue du Conseil des oulémas d’Indonésie.


Moluques : le chef de la milice extrémiste islamique des Laskar Jihad, aujourd’hui dissoute, a été acquitté par la justice indonésienne des charges qui pesaient sur lui


Le 30 janvier dernier, un tribunal de Djakarta a acquitté Jafar Umar Thalib, chef de la milice extrémiste islamique des Laskar Jihad des charges retenues contre lui. Le verdict a provoqué une certaine surprise dans la mesure où, deux jours auparavant, deux dirigeants chrétiens du Front de souveraineté des Moluques avaient été condamnés à des peines de prison ferme et que ce procès avait été analysé par les analystes comme une tentative des autorités indonésiennes de présenter les extrémistes tant musulmans que chrétiens comme également responsables des violences meurtrières qui ont endeuillé les Moluques de 1999 à 2002 (1).