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Les réfugiés Mon pris entre deux feux

18 mars 2010
Des négociations difficiles continuent entre la junte militaire de Rangoun et le Haut-commissaire aux Réfugiés à propos du rapatriement de 20 000 réfugiés de l’ethnie mon se trouvant dans des camps de réfugiés mis en place par des organisations chrétiennes. Dix mille autres vivent dans des villages tout proches de la frontière avec la Thaïlande.


Selon certains témoignages, la junte militaire aurait décidé de combattre le christianisme chez les Karens


Selon des témoignages recueillis en octobre 1995 par une délégation de parlementaires australiens, un certain nombre de documents dénonçant le christianisme circulent dans les régions habitées par la minorité karen : il s’agirait d’une tentative délibérée de la junte militaire, au pouvoir à Rangoun depuis 1988, d’exacerber au sein du peuple karen les tensions interreligieuses qui ont déjà entraîné la défaite des rebelles à Manerplaw il y a quelques mois (2). La délégation australienne rapporte aussi de nombreux témoignages de tortures et de persécution religieuse et politique, en particulier dans les régions où l’armée birmane continue de se battre contre les rebelles des ethnies minoritaires.


La junte militaire joue la carte religieuse et semble rafler la mise


La foi bouddhiste demeure plus forte que jamais en Birmanie, mais, en tant que force politique, les moines sont en train de perdre la bataille contre le Slorc (1). Des observateurs constatent que la stratégie mise en place par les militaires en 1990 pour instrumentaliser le bouddhisme commence à porter ses fruits.


Depuis trois mois, l’armée birmane a déplacé de force 70 000 personnes des minorités shan et karenni


Depuis le mois de mars 1996, l’armée birmane a déplacé de force 50 000 personnes dans l’Etat shan et 20 000 autres dans l’Etat karenni. La plupart des réfugiés sont contraints au travail forcé.


Un conflit interne entre bouddhistes et chrétiens menace la résistance karen


Au début du mois de décembre 1994, 400 soldats bouddhistes appartenant à l’armée karen, qui résiste depuis plus de quarante ans au pouvoir central de Rangoun, se sont mutinés et ont occupé un confluent de rivières à l’intérieur de la zone contrôlée par l’armée rebelle à la frontière thaïlandaise. C’est la crise interne la plus grave qui frappe la résistance karen depuis 1949. Des moines bouddhistes et des civils sont aussi impliqués dans la mutinerie.


La conférence épiscopale a fait des propositions sur la liberté religieuse pour la nouvelle constitution de l’Etat


Comme Eglises d’Asie l’avait annoncé en février 1994 (1), la conférence épiscopale de Birmanie a fait des propositions sur la liberté religieuse à la convention nationale chargée de rédiger le nouveau projet de constitution de l'”Etat du Myanmar”. Ces propositions ont été élaborées à la réunion de la conférence épiscopale en juin 1994 (2).


Sous la pression des troupes de la junte militaire, la base rebelle de Manerplaw a été évacuée par les Karens


Le 27 janvier 1995, le général Bo Mya, chef de la résistance et président de l’Union nationale karen, a ordonné l’évacuation de la base de Manerplaw à la frontière thaïlandaise sur la rivière Moei (3). Les rebelles karens se trouvaient depuis trois jours sous la pression de 10 000 soldats de la junte militaire au pouvoir à Rangoun. La prise de la base par les troupes gouvernementales risque de porter un coup fatal à la résistance karen déjà affaiblie par des dissensions internes (4). Quinze mille réfugiés ont traversé la frontière thaïlandaise. Le peuple karen s’est battu contre les Japonais pendant la deuxième guerre mondiale puis est entré en rébellion contre le gouvernement central de Rangoun en 1948. Depuis l’origine, la rébellion a été dirigée par les chrétiens alors que la majorité des Karens sont bouddhistes.




Un moine bouddhiste propose sa médiation entre les Karens et le gouvernement birman


U Rewatta Dhama, moine bouddhiste résidant à Birmingham (Grande Bretagne) et connu pour le rôle de médiation qu’il continue à jouer entre la junte militaire birmane et Aung San Suu Kyi, a proposé ses services pour faciliter d’éventuelles négociations entre les militaires au pouvoir à Rangoun et les chefs de l’Union nationale karen en rébellion contre le pouvoir central (1).


Le rapatriement des musulmans Rohingyas réfugiés au Bangladesh est presque terminé


M. R. Osmany, ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a affirmé, le 1er février 1995, que le rapatriement vers la Birmanie des 250 000 musulmans Rohyngias était presque terminé.