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Dans le débat sur l’abolition de la Loi sur la sécurité nationale, les Eglises protestantes se montrent partagées

18 mars 2010
Dans le débat qui occupe la scène politique depuis plusieurs semaines, concernant l’éventuelle abolition de la Loi sur la sécurité nationale, les Eglises chrétiennes se montrent divisées. La Conférence des évêques catholiques n’a pas encore pris position mais le cardinal Kim Sou-hwan, ancien archevêque de Séoul, a jugé nécessaire récemment de dire qu’il n’était pas favorable à l’abolition de cette loi. Son nom était en effet utilisé par des milieux catholiques partisans de l’abolition (1). Ces derniers jours, ce sont les Eglises protestantes qui se sont montrées divisées sur le sujet.


Après 46 jours de grève de la faim, un lycéen scolarisé dans un établissement protestant obtient le droit à « la liberté religieuse »


Le 25 septembre dernier, Gang Eui-suck, lycéen âgé de 18 ans, a mis fin à une grève de la faim entamée quarante-cinq jours plus tôt. Le lycée où il est scolarisé à Séoul, le lycée Daekwang, a annoncé que ses revendications étaient satisfaites et que, désormais, lui et les 1 400 élèves de l’établissement seraient libres de prendre part ou de ne pas prendre part aux activités religieuses organisées dans la chapelle du lycée. Etablissement d’enseignement sous tutelle d’une Eglise protestante, le lycée Daekwang imposait jusqu’alors à ses élèves la participation à la prière quotidienne.


Aidés par des groupes chrétiens, des étrangers installés dans le pays cherchent à se faire connaître des Sud-Coréens autrement que comme des travailleurs immigrés


Le dimanche 3 octobre dernier, à Yongin, localité située à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Séoul, des étrangers installés dans le pays ont cherché à se faire mieux connaître des Sud-Coréens en organisant un festival pour présenter leurs cultures et pays d’origine. L’objectif était que les Sud-Coréens les perçoivent autrement que simplement comme des travailleurs immigrés. Sous la bannière « A la rencontre de l’Asie environ 300 Bangladais, Philippins, Indonésiens, Mongols, Népalais, Pakistanais et Sri-Lankais ont présenté des photos, des livres et des plats cuisinés de leurs pays d’origine. Organisé avec l’aide d’ONG locales, le festival avait reçu un important soutien du Centre pour la défense des droits de l’homme des travailleurs immigrés, un organisme rattaché à la Communauté de vie chrétienne (1).


L’Eglise orthodoxe de Corée est élevée au rang d’Eglise métropolite


Le 20 juin dernier, le métropolite Sotirios Trambas a été intronisé dans la cathédrale St Nicolas de Séoul comme premier métropolite de l’Eglise orthodoxe coréenne, une Eglise riche d’un siècle d’histoire. Le titre de métropolite correspond à celui d’archevêque dans l’Eglise catholique. Près de 300 prêtres, religieuses et laïcs assistaient à la cérémonie. L’intronisation a été conduite par le métropolite Dimitrios, venu des Etats-Unis et assisté d’un représentant du patriarcat de Constantinople. Plusieurs évêques, des prêtres et des diacres étaient venus de Grèce, de Hongkong et des Etats-Unis pour l’occasion. L’élévation de l’Eglise orthodoxe de Corée du Sud au rang d’Eglise métropolite et la nomination de son premier archevêque ont été bien accueillies par l’ensemble des Eglises chrétiennes sud-coréennes.


Un cas de conscience divise la société sud-coréenne : faut-il exécuter un tueur en série ou abolir la peine capitale ?


La société sud-coréenne est agitée depuis plusieurs semaines par un vif débat concernant la peine de mort. L’opinion publique, interrogée dans les sondages, souhaite que la peine de mort soit prononcée contre un tueur en série, accusé du meurtre de vingt-et-une personnes, et les responsables religieux appellent les croyants à refuser l’application du châtiment suprême. Le 5 août dernier, les principaux responsables des religions catholique, protestante, bouddhiste et bouddhiste Won se sont retrouvés à Myongdong, cathédrale de l’archidiocèse catholique de Séoul, pour prier pour tous les meurtriers, pour leurs victimes et pour leurs familles. Le thème de la soirée était : « Face à la haine et la vengeance, privilégions une culture de compassion et d’amour ». Par ailleurs, le Comité diocésain pour la réinsertion sociale de l’archidiocèse de Séoul a demandé à un avocat catholique d’assister l’homme accusé d’être un tueur en série.


Des responsables religieux demandent au gouvernement sud-coréen de ne pas envoyer de troupes supplémentaires en Irak


Le 2 août dernier, une vingtaine de responsables religieux et de militants pacifistes ont organisé une conférence de presse devant les grilles du palais présidentiel pour dénoncer l’éventuel envoi de troupes supplémentaires en Irak. Depuis plusieurs mois, la Corée du Sud maintient un contingent de 660 soldats en Irak, composé de troupes du génie et de santé, et envisage l’envoi de 3 000 soldats supplémentaires, une initiative qui ne fait pas l’unanimité dans l’opinion publique. Issus du bouddhisme, du bouddhisme Won, du catholicisme et du protestantisme, les organisateurs de la manifestation du 2 août ont dénoncé la politique du gouvernement comme étant inconstitutionnelle et dommageable à l’image internationale de la Corée du Sud. Ils ont notamment souligné que l’envoi de nouvelles troupes était inapproprié à l’heure où d’autres pays retiraient les leurs d’Irak, allusion notamment au retrait du – très modeste – contingent philippin déployé dans ce pays.


Prenant le contre-pied d’une récente décision de justice, la Cour suprême dénie à un Témoin de Jéhovah le droit à l’objection de conscience


Le 15 juillet dernier, la Cour suprême a confirmé la peine de prison de 18 mois ferme prononcée à l’encontre de Choi Myung-jin, un Témoin de Jéhovah âgé de 23 ans qui refuse d’effectuer son service militaire en invoquant le droit à l’objection de conscience. Le jugement de la Cour suprême intervient quelques semaines après que, le 21 mai dernier, un tribunal a remis en liberté trois autres Témoins de Jéhovah, poursuivis par le ministère public pour avoir refusé de faire leur service militaire (1). La décision de justice du 21 mai avait été saluée comme une victoire historique dans un pays régulièrement épinglé par les organisations internationales de défense des droits de l’homme pour son refus répété de reconnaître le droit à l’objection de conscience pour des motifs religieux ou moraux. Le jugement de la Cour suprême du 15 juillet signifie lui une défaite pour les quelque 300 Sud-Coréens – des Témoins de Jéhovah pour la plupart et des militants pacifistes pour le reste – qui sont en attente d’un jugement pour avoir refusé la conscription.


Le débat sur l’abolition de la Loi sur la sécurité nationale provoque des remous jusqu’au sein de l’Eglise catholique


Le débat qui occupe depuis plusieurs semaines la scène politique nationale à propos de l’abolition ou du maintien de la Loi sur la sécurité nationale provoque des remous jusqu’au sein de l’Eglise catholique. La loi, qui remonte à 1948 et qui a été amendée à plusieurs reprises depuis, stipule dans son article 7 qu’il est interdit aux Sud-Coréens « de louer, soutenir ou faire l’apologie d’une organisation anti-étatique ». Après avoir servi de base légale à la répression menée par la dictature militaire contre différents secteurs de la société, elle est restée en vigueur jusqu’à ce jour. Le 26 août dernier, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt selon lequel la loi n’est pas anticonstitutionnelle. Quelques jours plus tard, le 6 septembre, le président de la République, Roh Moo-hyun, a appelé à la suppression de la loi, « héritage des dictatures militaires du passé ».


Les organisations religieuses s’opposent à un projet de loi visant à réformer le mode de fonctionnement de l’enseignement privé


Le 9 septembre dernier, l’Association des fondations pour l’enseignement catholique et trois organisations protestantes impliquées dans l’enseignement ont organisé un colloque pour étudier un projet de loi visant à réformer le mode de fonctionnement de l’enseignement privé. A l’issue du colloque, sept cents professionnels, catholiques et protestants, de l’éducation ont publié un communiqué pour dire leur opposition au projet de loi. Quelques jours auparavant, le 17 août, le Conseil coréen des responsables religieux, organisation réunissant sept religions (1), a critiqué le gouvernement et le parti Uri, majoritaire à la Chambre, pour utiliser « l’excuse de la corruption constatée au sein de quelques établissements scolaires privés » pour faire passer ce projet de loi.


Le centre de recherche sur l’histoire de l’Eglise catholique a fêté ses quarante ans


Le 11 septembre dernier à Séoul, à l’occasion de son quarantième anniversaire, la Fondation de recherche sur l’histoire de l’Eglise en Corée a organisé un colloque. Réunissant environ 300 personnes, des évêques, des universitaires, des prêtres, des religieuses et des laïcs, ce colloque avait pour thème : « Comment étudier l’histoire de l’Eglise ? » Le P. John Byeon Woo-chan, vice-directeur de la Fondation, a déclaré à cette occasion que d’ici la fin de l’année, allait commencer la rédaction d’une histoire complète de l’Eglise catholique de Corée, dont les débuts remontent à 220 ans (1). Le prêtre a précisé que la première phase du travail était désormais quasi achevée. Celle-ci a été difficile étant donné le manque de documents disponibles dans les archives de l’Eglise en Corée. Pour accéder aux documents originaux permettant de retracer les débuts de l’histoire de l’Eglise, il a fallu, a expliqué le P. John Byeon, que des chercheurs partent dans des pays tels que la France et les Etats-Unis d’où étaient partis nombre de missionnaires actifs en Corée. Dans les archives des bibliothèques nationales de ces pays et dans celles des sociétés missionnaires, telles les Missions Etrangères de Paris ou la société de Maryknoll, les chercheurs ont trouvé de quoi nourrir leurs travaux. Outre les documents relatant l’histoire proprement dite de l’Eglise, des livres de prière, des livrets de catéchisme, parfois écrits ou imprimés sur des supports en bois, ont été retrouvés et fournissent des informations précieuses sur le passé de l’Eglise de Corée. Selon le P. John Byeon, d’ici à la fin de l’an prochain, une histoire complète en trois volumes devrait finir d’être rédigée.