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Dans son message de Pâques, l’évêque « officiel » de Shanghai met en garde ses diocésains contre les dangers du matérialisme

18 mars 2010
« Allez et voyez ! » Tel est l’appel que Mgr Aloysius Jin Luxian, évêque « officiel » du diocèse de Shanghai, a adressé à ses diocésains dans une lettre publiée le 2 avril dernier, peu avant Pâques. Le texte, long de 6 200 caractères, a été diffusé via le site Internet du diocèse. Pour l’évêque, âgé de 91 ans, si « aller et voir » est l’attitude que tout catholique doit avoir pour s’engager à la suite de Jésus, il y a cependant des lieux et des attitudes où les catholiques feraient « mieux de ne pas aller et de ne pas regarder ». L’évêque cite en particulier la spéculation boursière et tout un ensemble de comportements qui ont en commun de développer un esprit matérialiste.


Hongkong : pendant le Carême et par solidarité avec les plus démunis, des familles ont fait l’expérience d’une vie pauvre


Afin de sensibiliser les fidèles aux conditions de vie des plus pauvres, la Commission pour les affaires sociales (CLA) du diocèse de Hongkong, en lien avec la Commission pour la pastorale du mariage et de la famille, a organisé la campagne, Devenir le Pauvre pendant une semaine. Du 25 mars au 1er avril dernier, les participants ont été invités à ne dépenser que 350 dollars Hongkong (33 euros) par personne, somme correspondant au revenu hebdomadaire moyen d’un travailleur non qualifié.


Agé de 76 ans, l’évêque « officiel » – et non reconnu par Rome – de Pékin est décédé des suites d’une longue maladie


Selon une dépêche de l’agence Chine Nouvelle, Mgr Michael Fu Tieshan, évêque « officiel » de Pékin, est décédé le 20 avril dernier, des suites d’un cancer des poumons. Affaibli par la maladie depuis plu-sieurs années, Mgr Michael Fu est mort à l’âge de 76 ans. La nouvelle de son décès a été publiée en première page du Quotidien du peuple, l’organe du Parti communiste saluant la mémoire de ce « pro-che ami du Parti communiste chinois ». Président de l’Association patriotique des catholiques chinois, président de la Conférence des évêques « officiels » de Chine, Mgr Michael Fu Tieshan était aussi, depuis 2003, l’un des quinze vice-présidents de l’Assemblée nationale populaire. A ce titre, il devrait recevoir des funérailles solennelles de la part de l’Etat chinois ; selon les informations disponibles, cel-les-ci étaient prévues le 28 avril, au cimetière de Babaoshan, où sont enterrés les principaux dignitaires de la Chine communiste, avant qu’un service religieux et des funérailles catholiques soient organisés à la cathédrale de Pékin, à « Nan Tang », l’’église du sud’, la plus vieille des églises de Pékin.


Shaanxi : l’évêque du diocèse de Zhouzhi, dont la qualité épiscopale n’est pas reconnue par le gouvernement, est détenu au secret depuis le 18 mars 2007


Depuis le 18 mars dernier, les fidèles du diocèse catholique de Zhouzhi, dans la province du Shaanxi, n’ont quasiment reçu aucune nouvelle de leur évêque, Mgr Joseph Wu Qinjing. Ce dernier a été emmené par des représentants des autorités pour « une session d’études devant durer trois jours ». Depuis, l’évêque ne peut plus être joint sur son téléphone portable et serait, selon des sources locales, détenu dans une résidence de la police du district de Lintong, non loin de Xi’an, capitale du Shaanxi.


A Pâques, un nombre important de jeunes et d’adultes issus des milieux cultivés ont été baptisés dans la foi catholique


De sources ecclésiales, à Pâques, les diocèses catholiques de Chine continentale ont connu un nombre considérable de baptêmes cette année. A l’agence Ucanews, le 12 avril dernier, Song Yun, rédacteur en chef de La Foi, journal catholique de Shijiazhuang, a précisé, que, selon le décompte fait par ses soins dans 26 diocèses et une quarantaine de grosses paroisses, pas moins de 6 000 baptêmes avaient été célébrés à Pâques. L’Eglise en Chine continentale compte une centaine de diocèses.


Le responsable de l’Association patriotique affirme que le Vatican ne sera pas consulté au sujet du choix du successeur de feu Mgr Fu Tieshan


A l’issue des funérailles de Mgr Fu Tieshan, l’évêque « officiel » – et non reconnu par Rome – du diocèse de Pékin (1),célébrées le 27 avril dernier au Cimetière révolutionnaire de Babaoshan, dans la banlieue de Pékin, Anthony Liu Bainian a déclaré que le diocèse de Pékin disposait de prêtres capables pour prendre la succession de l’évêque décédé et qu’il n’y aurait donc pas de consultation avec le Vatican à ce sujet. Le vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois a justifié son propos en rappelant que la Chine et le Saint-Siège n’entretenaient pas de relations diplomatiques et que, de ce fait, l’Eglise en Chine n’avaient pas de relations officielles avec lui : il était donc difficile de dire si les noms des candidats à l’épiscopat devaient ou non être communiqués à Rome.


LE TAOISME EN CHINE AUJOURD’HUI


L’ouverture de la Chine aux investissements de capitaux et au commerce avec le monde extérieur a entraîné, en 1980, un retour partiel à la libre pratique religieuse. Les débuts d’une économie de marché dans un Etat socialiste supposaient également l’ouverture des sanctuaires, des temples et des montagnes sacrées de la Chine au tourisme – véritable source de profit se déversant dans les trésors des provinces et de l’Etat. L’intérêt des pèlerins chinois, des vacanciers, des touristes étrangers et des universitaires pour la religion chinoise traditionnelle s’est accompagné d’un effort soutenu pour reconstruire, moderniser et ouvrir au public tous les sites dont on peut espérer tirer quelque profit. Le taoïsme a largement bénéficié de cet intérêt économique pour la religion dans la Chine moderne.


Des Caritas se mettent en place dans les diocèses où les évêques détiennent l’autorité


Là où les circonstances le permettent, des diocèses en Chine continentale mettent sur pied des Caritas et, peu à peu, structurent ainsi le travail social et caritatif qu’ils mènent depuis plusieurs années. Cette évolution a été mise en évidence lors d’une réunion organisée par Caritas Internationalis au Vatican, les 6 et 7 mars derniers, en vue de coordonner l’intervention du réseau des Caritas en Chine populaire.


Selon le P. Jeroom Heyndrickx, « l’Eglise de Chine a besoin d’une nouvelle Pentecôte »


A quelques semaines de la publication de la lettre que le pape Benoît XVI a rédigée à l’intention des catholiques de Chine, le P. Jeroom Heyndrickx s’est rendu en Chine populaire où il a, notamment, rencontré Mgr Francis An Shuxin, l’évêque auxiliaire du diocèse de Baoding, dans la province du Hebei, qui a accepté, après onze années de détention, d’exercer son ministère au grand jour (1). Selon le P. Heyndrickx, directeur du Centre Ferdinand Verbiest à l’université de Louvain, en Belgique, et observateur attentif des réalités de l’Eglise de Chine, les catholiques chinois attendent avec impatience de prendre connaissance de la lettre du pape. Cet événement devrait ouvrir une nouvelle page de l’histoire de leur Eglise et seule « une nouvelle Pentecôte » permettra aux « officiels » comme aux « clandestins » de dépasser les blessures nées du passé et de parvenir à l’unité. C’est par une lettre du 22 mars dernier, diffusée en chinois et en anglais, que le P. Heyndrickx a fait connaître son point de vue.


Le pape a demandé au cardinal Zen de demeurer à la tête du diocèse de Hongkong


C’est par une lettre en date du 19 mars, jour de la saint Joseph, signée du cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, que le cardinal Joseph Zen Ze-kiun a appris que le pape lui demandait de demeurer à la tête du diocèse de Hongkong. Prenant à son tour la plume, le cardinal Zen a rédigé une lettre ouverte à ses diocésains : « Le Saint Père a décidé de ne pas faire droit à ma requête plusieurs fois renouvelée d’être relevé de ma charge d’évêque de Hongkong (…). Sa Sainteté le pape Benoît XVI a décidé que (…), de ce fait, je devais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour travailler en collaboration avec le Saint-Siège dans ses efforts en direction de l’Eglise en Chine. » La lettre a été publiée dans les deux hebdomadaires du diocèse, le Sunday Examiner et le Kung Kao Po.