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Aceh : le Conseil des oulémas d’Indonésie a décrété “halal” l’aide alimentaire, même si elle contient du porc

18 mars 2010
L’aide alimentaire d’urgence pour les rescapés du tsunami a été décrétée conforme à la religion musulmane, même si elle contient du porc. Telle est l’annonce faite le 11 janvier dernier par la plus haute autorité religieuse d’Indonésie. Selon France-Presse (1), le Conseil des oulémas d’Indonésie a indiqué avoir publié une fatwa (décret religieux) à ce sujet, eu égard à la situation désespérée des rescapés de la catastrophe. “Nous n’avons pas maintenant la capacité de certifier que toute la nourriture provenant de l’aide d’urgence des pays étrangers est halal et, par conséquent, jusqu’à nouvel ordre, toute la nourriture distribuée dans le cadre de l’aide d’urgence à Aceh est halal a déclaré Ma’aruf, président exécutif du Conseil des oulémas.


Aceh : porté un temps disparu, l’unique prêtre catholique de la province a survécu au tsunami et se consacre à l’aide aux rescapés


Dans la province d’Aceh, peuplée de quatre millions d’habitants pratiquant un islam rigoriste, on compte une seule paroisse catholique, dont le curé depuis plus de dix ans est un missionnaire franciscain d’origine italienne, le P. Ferdinando Severi (1). L’église du Sacré Cour, à Banda Aceh, fédère ainsi une communauté d’environ 1 400 fidèles, vivant pour la plupart à Banda Aceh et pour quelques uns dans les différentes villes et bourgades de la province. Le 26 décembre, lorsque le tremblement de terre et le tsunami ont frappé, le P. Severi se trouvait à Meulaboh pour célébrer Noël dans la modeste chapelle qui dessert les catholiques locaux. Détruite à 80 %, la ville de Meulaboh figure parmi les zones les plus touchées et compte plus de 10 000 morts et des milliers de disparus. Pendant plusieurs jours, les responsables de l’archidiocèse de Medan, dans la province voisine de Sumatra-Nord, ont craint que le P. Severi ne figure parmi les victimes. Le 30 décembre dernier, Mgr Anicetus Bongsu Sinaga, évêque coadjuteur de Medan, faisait part de ses craintes quant au sort du missionnaire, des informations lui étant parvenues selon lesquelles la chapelle de Meulaboh avait été complètement détruite. Le lendemain pourtant, par téléphone, le P. Severi informait son archevêque qu’il était vivant.


Les Eglises chrétiennes dénoncent l’éventuelle utilisation à des fins prosélytes de l’aide humanitaire aux rescapés du tsunami


Le 17 janvier dernier, les responsables des Eglises chrétiennes en Indonésie ont publié un communiqué commun : “La Conférence des évêques catholiques d’Indonésie et la Communion des Eglises d’Indonésie désavouent toute tentative d’instrumentalisation des missions d’aide humanitaire pour mener des actions de prosélytisme visant à convertir au christianisme.” Le message des responsables chrétiens a été publié dans un contexte marqué par des polémiques croissantes au sujet d’un mélange des genres qui aurait cours dans les régions du pays ravagées par le tsunami du 26 décembre, à Aceh et à Sumatra-Nord, où des ONG étrangères d’inspiration chrétienne sont à l’ouvre.


Java : le récent assassinat d’un prêtre catholique n’aurait pas été motivé par des facteurs religieux ou politiques


Le 14 janvier dernier, le P. Thomas Warsidiyono, âgé de 50 ans, responsable d’une maison de retraite appartenant à la congrégation dont il faisait partie, les Missionnaires du Sacré Cour, a été retrouvé mort, étendu devant le garage de la Maison du Sacré Cour, à Purwokerto. Selon les premières constatations, la mort a été provoquée par des coups portés à la tête du prêtre. Deux jours après cet incident, dans le sermon qu’il a prononcé pour la messe dominicale du 16 janvier, l’évêque du prêtre assassiné, Mgr Julianus Sunarka, du diocèse de Purwokerto, a coupé court aux rumeurs qui circulaient déjà et selon lesquelles des extrémistes musulmans étaient les auteurs de l’acte. Mgr Sunarka a déclaré que le meurtre n’avait rien à voir avec des facteurs religieux ou politiques et il a appelé les catholiques des environs à garder leur calme. Le diocèse de Purwokerto est situé dans la province de Java-Centre.


Selon des responsables religieux, la corruption ne sera pas éradiquée dans le pays par le seul fait que les Indonésiens croient en des religions qui la condamnent


Le 7 février dernier, un séminaire a rassemblé différents responsables religieux et des juristes pour débattre des moyens d’éradiquer la corruption dans le pays. Un récent rapport de Transparency International a placé l’Indonésie au cinquième rang des pays les plus corrompus de la planète, soit “un gain” d’une place en l’espace d’un an, le pays se situant à la sixième place en 2003. A l’heure où les fonds de l’aide internationale arrivent à Djakarta, à Medan et à Banda Aceh pour venir au secours des rescapés du tsunami du 26 décembre 2004, et où les bienfaiteurs se posent des questions sur l’utilisation qui va être faite de leurs dons, les responsables religieux réunis à Djakarta pour ce séminaire ont confessé une certaine impuissance à contenir le phénomène de la corruption.


En fonction des diocèses, les Sino-Indonésiens ont célébré le Mercredi des cendres soit le 9 février, jour du Nouvel An chinois, soit un peu plus tard dans la semaine


Pour le Mercredi des cendres, célébré cette année le 9 février, jour où a aussi été fêté le Nouvel An chinois, la Commission pour la liturgie de la Conférence des évêques catholiques d’Indonésie avait demandé à tous les diocèses de dispenser de jeûne et d’abstinence les catholiques qui fêtent le nouvel an lunaire. Parmi les 3,5 % d’Indonésiens qui sont catholiques, on trouve une proportion notable de Sino-Indonésiens pour qui l’observance des obligations liées à l’entrée en Carême était rendue difficile par l’importance familiale et sociale des festivités attachées au Nouvel An. La Commission avait donc recommandé que le Mercredi des cendres soit célébré le vendredi 11 février, mais ses responsables avaient laissé toute latitude aux évêques de décider en la matière, le fonctionnement de l’Eglise donnant aux seuls évêques l’autorité sur de telles questions.


Yogyakarta : une université islamique d’Etat a ouvert un centre de dialogue et d’études interreligieux


Le programme d’études post-doctorales de l’université islamique d’Etat (IAIN, acronyme indonésien) à Yogyakarta a ouvert à la fin de l’année 2004 un “Centre de dialogue” constitué de différents experts de plusieurs religions. Selon Darius Dubut, théologien protestant et directeur adjoint des programmes de la nouvelle structure, l’objectif et la raison d’être du Centre est de promouvoir le dialogue comme mode de vie dans la société indonésienne. L’IAIN à Yogyakarta est l’un des quatorze campus du réseau de l’IAIN.


L’Eglise catholique coopère avec le gouvernement pour venir en aide aux centaines de milliers d’Indonésiens qui sont menacés d’être expulsés prochainement de Malaisie


En novembre dernier, lors de leur assemblée annuelle (1), les évêques ont décidé que tous les diocèses du pays viendraient en aide aux diocèses sur le territoire duquel vont affluer prochainement des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers d’Indonésiens en provenance de Malaisie. Selon Maria Pakpahan, membre de la Commission épiscopale pour la pastorale des migrants, dans les quatre points officiels de transit entre les deux pays, “l’Eglise va coopérer avec le gouvernement” pour faire face à l’afflux de réfugiés. L’Indonésie se prépare en effet à accueillir une grande partie de ces quelque 700 000 ressortissants qui sont partis chercher fortune dans la Fédération de Malaisie. Travaillant le plus souvent sans titre de séjour ni permis de travail, ces immigrés sont menacés par les autorités malaisiennes de déportation massive. Kuala Lumpur a fait savoir qu’elle expulserait en décembre 2004 ou en janvier 2005 tous les travailleurs clandestins présents sur son territoire, soit une population estimée à 1,2 million de personnes, venues principalement d’Indonésie et des Philippines mais aussi d’Inde et du Bangladesh.


Le président de la République demande à son gouvernement d’enquêter sur les cas de discrimination religieuse existant à travers le pays


Le président de la République, Susilo Bambang Yudhoyono (SBY), a donné instruction à Maftuh Basyuni, ministre des Affaires religieuses, d’enquêter sur l’étendue des discriminations religieuses existant dans le pays et lui a précisé que le gouvernement devait envisager une refonte du décret de 1969 fixant les règles régissant la construction de lieux de culte en Indonésie. Cité par le Jakarta Post du 29 novembre, Nathan Setiabudi, président de l’Association des Eglises (chrétiennes) d’Indonésie, a déclaré que, lors de l’entrevue qu’il a eue le 27 novembre avec SBY, “le président a donné instruction à son ministre d’étudier avec attention les problèmes existant afin que des cas regrettables comme celui de l’école catholique de Sang Timur à Tangerang ne se produisent plus”.


Timor occidental : les organisateurs d’un synode protestant invitent un évêque catholique à leur parler de son expérience en matière de pastorale familiale


Au Timor occidental, le pasteur Eben Nuban Timo, vice-président du Synode de l’Eglise évangélique timoraise (GMIT selon son acronyme indonésien), a expliqué le 6 novembre dernier que lui et ses collègues avaient invité Mgr Anton Pain Ratu, évêque du diocèse catholique d’Atambua, à prendre la parole au cours de leur synode afin de voir ensemble comment organiser une pastorale conjointe au service des familles chrétiennes. “Nous avons déjà célébré Noël, prié ensemble et fait des échanges de prédicateurs. Mais ce n’est pas assez. Nous avons donc invité l’évêque catholique pour voir comment encore mieux progresser a expliqué le pasteur protestant.