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Le gouvernement expulse une Américaine, réputée pour la rigueur de ses analyses et sa connaissance des milieux musulmans radicaux

18 mars 2010
Le 2 juin dernier, les autorités indonésiennes ont signifié à Sidney Jones son expulsion du territoire indonésien, expulsion rendue effective trois jours plus tard, le 5 juin. Précédée d’une mise en garde formulée quelques jours auparavant (1), l’expulsion de cette chercheuse américaine et de son assistante australienne, toutes deux membres de Crisis Group (ICG), organisme international d’analyse des conflits dans le monde, a soulevé de très nombreuses critiques en Indonésie et à l’étranger. Des organisations internationales de défense des droits de l’homme et des gouvernements étrangers se sont dits choqués par des méthodes rappelant le fonctionnement du régime autoritaire de Suharto.


LES FAUX-SEMBLANTS DU COUPLE NATIONALISME – ISLAM


Dans un article publié le 30 décembre 2003 dans le Jakarta Post, intitulé “Les rivalités idéologiques minent la conduite de la politique nationale j’écrivais que “les lignes de partage idéologiques de la scène politique indonésienne en 2004 ont de grandes chances de rester marquées par l’opposition du couple nationalisme – islam”. Les coalitions de partis forgées par les candidats à la présidentielle du 5 juillet prochain peuvent sembler aujourd’hui comme aller dans le sens contraire, c’est-à-dire dépasser cet antagonisme – c’est du moins ce que, au moins tacitement, les candidats semblent admettre.


A l’approche des élections législatives du 5 avril, des responsables politiques et religieux signent une déclaration appelant au rejet de l’instrumentalisation de la religion en politique


Le 17 mars dernier, des responsables politiques et religieux ont signé une déclaration commune par laquelle ils appellent tous les partis politiques à renoncer, dans la campagne électorale en cours pour les élections législatives qui auront lieu le 5 avril prochain, “à faire de la religion une matière première politique”. Selon Smita Notosusanto, du Centre de réforme électorale, qui est à l’origine de la déclaration, la crédibilité de la consultation électorale qui va avoir lieu est en jeu et, pour cela, tous les responsables politiques et religieux du pays sont appelés à y adhérer.


Célèbes : tensions à Poso après l’assassinat d’un pasteur protestant


La tension est brutalement montée à Poso le 30 mars dernier après que des inconnus eurent fait feu sur un pasteur protestant, le révérend Freddy Wuisan, le tuant d’une balle tirée dans la poitrine. Selon les premiers éléments de l’enquête, deux individus à moto auraient approché le pasteur près de son église, le temple de Membuke, situé dans le sous-district de Membuke, et se seraient enfui après avoir tiré. L’incident s’est produit dans le district de Poso, sur l’île de Célèbes, où le calme est revenu entre les communautés chrétiennes et musulmanes après les affrontements meurtriers des années 1999-2001 mais où des incidents isolés se produisent depuis régulièrement (1).


Célèbes : des musulmans de Poso demandent à des chrétiens ayant fui les violences intercommunautaires de revenir vivre parmi eux


Le 3 mars dernier, à Célèbes, environ deux cents musulmans de Poso sont allés à Tentena, localité située à une soixantaine de kilomètres au sud de Poso, pour demander aux chrétiens qui se sont réfugiés là depuis les heurts intercommunautaires des années 1999-2001 de revenir dans leur ville d’origine pour y vivre à nouveau en paix et en bonne intelligence avec les musulmans. Selon le P. Jimmy Tumbelaka, curé de la paroisse catholique Sainte Thérèse, cette visite et la démarche des musulmans présentent un caractère “historique” et le bon accueil que les chrétiens réfugiés à Tentena ont fait aux musulmans de Poso est un signe “très positif”. Cependant, étant donné le passif que représentent les mois d’affrontements meurtriers – plus de 2 000 morts ainsi que des dizaines de lieux de culte, d’écoles et d’habitations détruits avant la signature de l’accord de paix de décembre 2001 (1) -, le prêtre catholique estime que “la réconciliation ne pourra se matérialiser de sitôt”. Rappelant qu’en avril 2002, lors d’une nouvelle flambée de violence, 1 250 catholiques avaient fui Poso et qu’à peine une cinquantaine habite aujourd’hui cette ville, le P. Jimmy Tumbelaka pense que les musulmans et les chrétiens vivent trop éloignés les uns des autres pour que la réconciliation soit effective à court terme.


Timor occidental : parmi les réfugiés venus du Timor-Oriental, le nombre élevé de couples séparés et de familles désunies inquiète l’Eglise


Au Timor occidental, dans le diocèse jouxtant le Timor-Oriental, la présence de nombreux couples désunis parmi les réfugiés est-timorais représente un réel problème pastoral (1). Il s’agit de couples arrivés dans le diocèse d’Atambua après le vote en faveur de l’indépendance du Timor-Oriental en 1999 et l’exode qui s’ensuivit. Des couples dont l’un ou l’autre conjoint est soit rentré au Timor-Oriental, soit parti à la recherche d’un travail dans d’autres régions de l’Indonésie. Pour Mgr Anton Pain Ratu, évêque du diocèse catholique d’Atambua, ces séparations entre maris et femmes, ou entre parents et enfants, posent un sérieux problème pastoral au diocèse. A tous les prêtres et religieuses, particulièrement ceux qui viennent du Timor-Oriental pour visiter les réfugiés, l’évêque demande de veiller spécialement à la pastorale familiale.


Moluques : l’évêque du diocèse catholique d’Amboine se félicite du déroulement pacifique des élections générales du 5 avril 2004


A la mi-avril, le dépouillement des élections générales du 5 avril dernier, par lesquelles 147 millions d’électeurs indonésiens étaient appelés à désigner leurs 550 députés ainsi que les membres d’une nouvelle chambre régionale et leurs représentants dans les provinces et les districts n’était pas achevé. Cependant, Mgr Petrus Canisius Mandagi, évêque du diocèse catholique d’Amboine, aux Moluques, s’est félicité du déroulement pacifique et relativement honnête des opérations électorales, particulièrement complexes étant donné le nombre de représentants à élire. “Les Moluquois sont sans doute plus éclairés aujourd’hui et ont appris du passé. Ils tiennent à ce que cela se voit a déclaré le 7 avril l’évêque catholique, en référence aux sanglants heurts intercommunautaires qui ont opposé chrétiens et musulmans durant les années 1999 à 2002.


Célèbes : persistance des tensions intercommunautaires dans la région de Poso après le mitraillage d’un temple protestant lors de la veillée pascale


Le 10 avril dernier, sept chrétiens ont été blessés par balles lorsque deux individus à moto ont ouvert le feu à l’arme automatique sur une assemblée de protestants réunis pour la veillée pascale. Parmi les blessés se trouvent une fillette de quatre ans, ses parents et le pasteur de la communauté. L’incident s’est produit à l’église du Tabernacle, dans le village de Kilo, situé dans la région de Poso. Les auteurs de l’action ont pris la fuite et n’ont pu être identifiés. Les chrétiens ont vivement reproché aux autorités de n’avoir pas su les protéger en cette période sensible de fêtes religieuses alors même que des incidents similaires les semaines précédentes avaient fait plusieurs victimes (1).


En Papouasie occidentale, le recours au transport aérien est indispensable à l’Eglise pour assurer mission et service pastoral


En 1959, le diocèse de Jayapura, en Papouasie occidentale, avait imaginé utiliser l’avion pour atteindre plus facilement les régions isolées de cette vaste province au relief très tourmenté. Près d’un demi-siècle plus tard, ce moyen de transport est toujours opérationnel et rend toujours autant de services. Mgr Herman Munninghoff, qui a dirigé le diocèse de 1972 à 1997, estime que l'”Associated Mission Aviation” (AMA) a considérablement facilité l’action pastorale du diocèse. Agé de 83 ans, cet évêque franciscain réside toujours à Jayapura, chef-lieu de la Papouasie occidentale, l’ancienne province néerlandaise de Nouvelle Guinée passée sous contrôle indonésien en 1963 (1). “Tant que le gouvernement se désintéressera du transport aérien et de l’aménagement de terrains appropriés, les gens devront encore faire appel à l’AMA catholique, non seulement pour les besoins de la mission mais pour toutes sortes d’autres nécessités, économiques, scolaires ou médicales remarque Mgr Munninghoff, tout en expliquant : “Nous avions pensé à l’avion pour accéder plus facilement aux postes de mission éloignés dans les régions de l’intérieur, autrement accessibles uniquement après plusieurs jours, voire plusieurs semaines, de marche. Tout a beaucoup changé depuis, mais l’AMA ne pourra abandonner ses activités ou simplement les réduire que si l’Etat développe le transport aérien et les infrastructures nécessaires.”


A Djakarta comme aux Moluques, les principaux responsables religieux attribuent le regain de violence entre musulmans et chrétiens à Amboine à une manipulation de “tierces parties”


A Djakarta comme aux Moluques, quelques jours après les violences entre communautés qui ont fait près de trente morts depuis le 25 avril dernier, les principaux responsables religieux ont déclaré que ce regain meurtrier de tension ne signifiait pas que les Moluquois, chrétiens ou musulmans, voulaient renouer avec les affrontements sanglants des années 1999-2002. Ils ont mis en cause des “tierces parties” – sans les nommer plus précisément -, estimant que des “provocations” sont la cause de ces événements.