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Selon un Livre blanc du ministère de la Défense, la principale menace à laquelle doit faire face l’Indonésie est le séparatisme et non le terrorisme
18 mars 2010Pour les responsables militaires indonésiens, la principale menace à laquelle est confrontée la République d’Indonésie n’est pas le terrorisme mais le séparatisme et, selon un Livre blanc du ministère de la Défense, rendu public au mois de décembre dernier, cette menace appelle au maintien de la « double fonction » des forces armées indonésiennes, une armée appelée non seulement à défendre la nation contre un éventuel danger venu de l’extérieur mais aussi destinée à ouvrer au maintien de l’unité nationale à l’intérieur des frontières du pays (1).
Un prix pour les droits de l’homme a été remis à une journaliste catholique
Le 10 décembre dernier, Maria Margaretha Hartiningsih, 49 ans, a reçu le prix Yap Thiam Hien pour les droits de l’homme, devenant le premier lauréat journaliste de ce prix créé en 1992 et remis chaque année à une personnalité pour son engagement en faveur de la paix et de la défense des droits de l’homme. Catholique, Maria Margaretha Hartiningsih travaille depuis 1984 au sein de la rédaction de Kompas, un des principaux quotidiens du pays, connu pour sa proximité avec les milieux catholiques. Lors de la remise du prix, la journaliste a donné comme conseil à ses pairs en journalisme de promouvoir la paix et la réconciliation et, pour cela, de s’assurer que leurs affiliations religieuses personnelles n’entravent pas leur action ni ne brouillent leur jugement.
La nuit du Nouvel An, les cimetières dans le nord de l’île de Célèbes sont des lieux très animés
Dans la province de Célèbes-Nord, des milliers de chrétiens (1) se rendent en foule dans les cimetières le soir de la Saint Sylvestre, les bras chargés de fleurs, de cierges, de pétards et autres bougies magiques. Ils passent la nuit dans les cimetières illuminés de milliers de cierges. Ils prient pour leurs défunts, après quoi, ils font partir pétards et bougies magiques. Passer la nuit du jour de l’An dans les cimetières est une tradition ancienne à Célèbes-Nord et nombre de Sulawésiens qui vivent à Djakarta ou ailleurs reviennent au pays à cette occasion, pour inaugurer la nouvelle année près de la tombe familiale. Kuhun et Teling sont les deux plus grands cimetières du chef-lieu de la province, Manado ; ils se transforment en mers de lumière ce soir-là et attirent plus de 3 000 personnes.
Bornéo : dans la province de Kalimantan-Ouest, l’Eglise catholique vient en aide aux migrants, principalement musulmans, afin de contribuer au développement des peuples autochtones
Le diocèse catholique de Pontianak, situé dans la province de Kalimantan-Ouest, sur l’île de Bornéo, a mis en place un programme de formation et d’aide au développement destiné aux familles de migrants, principalement musulmans, venues de Java ou d’autres régions relativement surpeuplées de l’Indonésie pour s’installer dans cette province, vaste et faiblement peuplée. Selon Cosmas Damianus Yan Kay, secrétaire de la Commission diocésaine pour le développement socio-économique, le diocèse souhaite, en aidant les migrants javanais, réputés pour leur ardeur au travail et leur connaissance des techniques agricoles, parvenir à aider les populations autochtones, en grande partie catholiques.
A l’approche de l’année électorale 2004, des responsables catholiques appellent à la coopération politique avec les musulmans modérés
Lors de la dernière assemblée du Forum de la communauté catholique indonésienne (FMKI, selon son acronyme indonésien), différents responsables catholiques ont appelé les catholiques d’Indonésie, qui représentent environ 3,5 % de la population du pays, à s’impliquer dans les affaires sociales et politiques de la nation et, pour cela, à travailler avec les musulmans modérés en évitant de militer dans des partis à base confessionnelle. Fondé le 15 août 1998 par des militants catholiques, le Forum s’est donné pour mission d’aider à bâtir une Indonésie fondée sur le respect de la dignité humaine, la démocratie, l’Etat de droit, la justice, la paix et le bien-être social. Environ 150 personnes assistaient à sa dernière assemblée, réunie du 23 au 26 octobre, à Djakarta, sous le titre : « La vocation des catholiques et leur implication dans la vie politique et sociale ».
Un projet de loi sur l’harmonie interreligieuse soulève l’opposition des milieux religieux
Un projet de loi sur l’harmonie interreligieuse, rédigé par le ministère des Affaires religieuses, suscite l’opposition des milieux religieux. Exprimée principalement par les milieux catholiques, cette opposition est partagée par des responsables protestants et musulmans qui estiment que les actuelles lois relatives à la religion suffisent à garantir l’harmonie religieuse et que l’Etat aujourd’hui a mieux à faire, notamment en matière de lutte contre la corruption, qu’à légiférer dans le domaine de l’harmonie interreligieuse.
A l’approche des élections législatives et présidentielles de 2004, les évêques catholiques préparent une Lettre pastorale et s’inquiètent de l’élargissement de la fracture sociale
« La justice sociale pour tous ». Tel était le thème choisi par les évêques catholiques d’Indonésie pour leur assemblée annuelle. Du 3 au 13 novembre dernier, trente-sept évêques ont réfléchi aux questions sociales, estimant que le fossé grandissant qui sépare les riches des pauvres constitue « une réalité saisissante » de la société indonésienne. Afin de réaliser la « justice sociale » nécessaire au développement harmonieux du pays, ils ont appelé les catholiques à collaborer avec leurs concitoyens de bonne volonté et, dans la perspective des élections législatives et présidentielles de 2004, ils ont annoncé la publication prochaine d’une Lettre pastorale. Sans donner, bien entendu, de consigne de vote, ils demandent aux catholiques d’apporter leurs suffrages à des candidats sur qui on peut compter pour ouvrer au développement du bien commun.
Selon un récent sondage, l’électorat musulman est majoritairement favorable à des formations politiques modérées
Selon un récent sondage dont les résultats ont été publiés dans le Jakarta Post du 19 novembre dernier, l’électorat musulman se déclare majoritairement en faveur des formations politiques modérées. Conduite du 1er au 20 août dernier par l’Institut indonésien de sondages, cette étude montre que les partis démocratiques, pluralistes et modérés remportent beaucoup plus largement l’adhésion des électeurs musulmans que les formations politiques qui fondent leur plate-forme électorale sur l’instauration d’un Etat islamique en Indonésie (1).
Florès : après la condamnation par un tribunal local d’un prêtre catholique pour diffamation et les violences commises par les partisans de ce prêtre, l’évêque du lieu appelle au calme
Par une lettre datée du 19 novembre dernier, Mgr Darius Nggawa, évêque du diocèse catholique de Larantuka, situé sur l’île de Florès, s’est adressé à ses prêtres et aux catholiques de son diocèse pour leur dire le regret qu’il avait éprouvé du fait des violences commises par les partisans d’un prêtre récemment condamné pour diffamation. Tout en appelant les catholiques à continuer à se battre pour la justice et la paix, il a ajouté que « la lutte contre toutes les formes d’injustice doit être poursuivie mais en étant fondée sur les principes de la vérité, de la justice, de l’amour et de la liberté ». « Nous devons mettre fin à toute activité qui viendrait heurter la noblesse du combat pour la justice a-t-il conclu.
L’ISLAM INDONESIEN A LA RECHERCHE D’UNE VOIE D’EXPRESSION SUR LA SCENE POLITIQUE
Depuis que l’Indonésie a commencé à s’ouvrir à la démocratie en 1998, l’islam politique y a fait des progrès notables. Pour le simple observateur, la perspective de voir les forces politiques islamistes prendre le dessus sur les partis laïques, non confessionnels, à l’occasion d’élections démocratiques, peut sembler une hypothèse plausible dans un pays où près de 90 % des 220 millions d’habitants sont musulmans. Si cela a pu se produire dans des pays très majoritairement musulmans comme l’Algérie et la Turquie (où les militaires sont intervenus et ont supprimé la démocratie), alors il n’est pas interdit de penser que cela peut aussi se produire en Indonésie, pays de la planète abritant la plus importante population musulmane.