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Sumatra-Nord : le gouverneur de la province sollicite le concours des responsables religieux pour l’aider à maintenir la paix

18 mars 2010
Le gouvernement provincial de la province de Sumatra-Nord vient de lancer une campagne pour le maintien de l’unité, le renforcement de la paix et de la sécurité dans cette partie ouest de l’Indonésie. Il a expressément demandé le concours de tous les responsables religieux de sa province. Confronté depuis l’an dernier à de multiples attentats à la bombe, H. T. Rizal Nurdin a réuni le 30 avril dans sa résidence les responsables religieux, ceux des ONG et d’autres responsables communautaires de la province. Il a plaidé pour des efforts communs en vue de maintenir la paix et l’ordre. “Le fanatisme religieux ne doit pas nous diviser”, a-t-il déclaré aux 600 personnes présentes : “Nous avons été rassemblés en une seule nation dans la République d’Indonésie qui est une. C’est notre responsabilité historique de maintenir l’unité nationale”. Ce rassemblement coïncidait avec la célébration du 53ème anniversaire de l’établissement de la province de Sumatra-Nord dont Medan est la capitale.


Bornéo : les évêques catholiques de la région lancent un appel pour que cesse “la civilisation de la violence” et que triomphe l’amour fraternel


Dans une lettre pastorale commune, publiée le 27 mai, les sept évêques catholiques de Kalimantan (Bornéo) soulignent que d’étroits intérêts religieux, ethniques, régionaux et politiciens ont apporté “hostilité, violence et division” au sein de la population. La violence, écrivent les évêques, a coûté tant de vies à Kalimantan qu’il faut encourager toute initiative capable d’amener la réconciliation entre les groupes ennemis. “Nos efforts seront couronnés de succès si nous arrivons à remplacer la civilisation de la violence et de l’inimitié par celle de l’amour fraternel. C’est ce qui motive notre appel en faveur de cette fraternité que tous les êtres humains recherchent”, écrivent les évêques.


Java-Centre : le chemin de croix d’un centre de pèlerinage marial est retrouvé saccagé


Plusieurs statues du chemin de croix de la chapelle d’un lieu de pèlerinage marial, situé à Java-Centre, ont été trouvées saccagées le 16 mai. Trois semaines plus tard la police n’a toujours pas découvert les coupables. Selon Ignasius Warno Lastoyo, employé de la chapelle du pèlerinage Sendang-Sriningsih, Notre Dame de la Mère du Christ, à Wedi, dans le district de Klaten, les bas-reliefs des 7ème, 8ème, 9ème et 10ème stations ont été endommagés. Devant les statues décapitées, c’est davantage « l’humiliation faite à la religion catholique” que la perte matérielle qui a touché les catholiques de la localité. Les vandales sont venus le matin vers 10 h. alors que la chapelle était déserte : “Heureusement, à cette heure-là, il n’y avait personne pour les surprendre, sans quoi l’incident aurait obligatoirement dégénéré en bataille », a ajouté Ignasius Warno Lastoyo.


Moluques : nouveaux heurts meurtriers à Amboine


En quelques jours, à la mi-juin, de nouveaux heurts impliquant des “combattants de la guerre sainte” du laskar jihad (1) ont fait plusieurs dizaines de victimes tant parmi la communauté catholique de l’île d’Amboine que parmi les membres du groupe musulman extrémiste. Une opération de police ayant provoqué la mort de 22 membres du laskar jihad, les responsables de ce groupe accusent les forces de l’ordre de soutenir les “séparatistes chrétiens” des Moluques.


Papouasie : les ravisseurs de deux ressortissants belges demandent la médiation des Eglises chrétiennes


En Papouasie (anciennement dénommée Irian Jaya (1)), l’Eglise catholique et les Eglises protestantes ont désigné respectivement un prêtre et un pasteur pour servir d’intermédiaires dans les négociations entamées entre les autorités indonésiennes et les ravisseurs de deux ressortissants belges. Selon le P. Theo van den Broek, prêtre catholique interviewé à Jayapura, capitale de la province, “le groupe des ravisseurs a contacté le diocèse par radio pour demander que l’Eglise prenne un rôle actif en tant que médiateur dans les négociations”. Le P. van den Broek a précisé que les responsables du diocèse l’avait désigné pour assumer cette tâche et que les responsables protestants avaient choisi le révérend Benny Giay comme médiateur.


Au cours d’un forum interreligieux, un catholique est contraint de présenter ses excuses pour avoir osé évoquer les visées politiques de certains musulmans


Un intellectuel qui soutenait qu’une promulgation de la loi islamique pourrait être détournée à des fins politiques a dû présenter ses excuses pour avoir osé formuler une telle assertion au cours d’un séminaire interreligieux qui se tenait dans l’est de l’Indonésie. Markus Halik parlait devant 260 personnes au cours d’un séminaire de deux jours, les 28-29 mai dernier, pour expliquer que les expériences faites dans d’autres pays où la charia avait été promulguée pouvaient aider les Indonésiens à ne pas “se laisser enfermer dans un choix qui pourrait aller jusqu’à détruire la fraternité de notre société”. “Quoique cette loi soit bonne sur le papier, des groupes et des personnes peuvent interférer dans ses applications”, a expliqué Halik au cours de ce séminaire consacré au rôle des responsables religieux dans le processus de paix. L’incident s’est passé à Makassar, dans la province des Célèbes méridionales.


Moluques : l’Eglise catholique dément entretenir un quelconque lien avec les indépendantistes qui ont brièvement hissé les couleurs de leur mouvement à Amboine


Le 25 avril, devant une centaine de personnes, les responsables du Front Kedaulatan Maluku (FKM – Front pour la souveraineté des Moluques) ont brièvement hissé le drapeau de la Republik Maluku Selatan (RMS – République des Moluques méridionales), avant d’être contraints par les autorités à amener leurs couleurs. Dans les jours qui ont suivi, le Centre de crise du diocèse d’Amboine a précisé la position de l’Eglise catholique à l’égard de ce mouvement : “L’Eglise catholique désapprouve tout mouvement ou action séparatiste aux Moluques”. Le P. C. J. Böhm, secrétaire du Centre de crise, ajoutait que “l’Eglise protestante des Moluques (GPM) avait la même position” à ce sujet.


LES COMBATTANTS MUSULMANS DE LA GUERRE SAINTE


Fondé il y a tout juste quinze mois, le Laskar Jihad est devenu une force de combat importante aux Moluques. Certains craignent que la guerre sainte qu’il y mène ne soit que le prélude à des opérations de plus grandes ampleurs ailleurs


Des partisans du président Abdurrahman Wahid ont endommagé, détruit ou brûlé plusieurs lieux de culte, catholique, protestant, musulman et chinois, dans l’est de l’île de Java


Les 28 et 29 mai, plusieurs milliers de partisans du président Abdurrahman Wahid ont manifesté violemment leur opposition à l’éventuelle destitution de leur chef. A Surabaya, chef-lieu de la province de Java-Est et deuxième ville du pays, ils ont attaqué le parlement local à coups de pierre ; la police a tiré en l’air pour disperser la foule. Dans la ville de Pasuruan, située au sud de Surabaya, d’autres partisans d’A. Wahid ont incendié un temple protestant ; ils ont aussi lapidé une seconde église protes-tante, une église catholique (l’église Saint Antoine), une mosquée et un temple chinois ; une personne a été tuée lors des heurts qui ont opposé les manifestants aux forces de sécurité. A Situbondo, ville située dans l’Est javanais, une école coranique a été pillée avant d’être incendiée par les manifestants.


Moluques : nouvelle flambée de violences à Amboine après l’arrestation du chef des Laskar Jihad


Le week-end du 19-20 mai a été marqué à Amboine par de nouvelles violences. Selon le Centre de crise du diocèse catholique d’Amboine, au moins neuf personnes ont été tuées et dix-sept autres blessées. Parmi les neuf tués figurent deux membres des forces armées – ce qui fait dire au P. Böhm, secrétaire du Centre de crise, que l’implication de soldats aux côtés des émeutiers est une nouvelle fois confirmée. Selon les informations disponibles, les victimes seraient aussi bien chrétiennes que musulmanes, mais il apparaît toutefois que les violences ont principalement touché les quartiers chrétiens d’Amboine. La tension était si forte que l’ambassadeur des Pays-Bas, arrivé le 20 mai pour une visite de neuf jours à travers les Moluques, a dû repartir dès le 22 après avoir rencontré les responsables de l’Eglise catholique et des Eglises protestantes ainsi que le vice-gouverneur et les chefs de la police et de l’armée ; il ne lui a même pas été possible d’avoir un entretien avec les responsables musulmans de la ville.