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Florès : des catholiques, très majoritaires dans l’île, mènent une action caritative au profit d’une paroisse africaine

18 mars 2010
Vendre des calendriers à la sortie de la messe du dimanche n’a rien d’extraordinaire pour des chrétiens mais cette démarche très commune a revêtu dernièrement une couleur particulière dans l’archidiocèse d’Ende, sur l’île de Florès, où des catholiques locaux ont organisé une telle vente au profit d’une paroisse du Togo, en Afrique occidentale. Cette initiative trouve son origine dans un appel du P. Krispianus Lado, prêtre de la Société du Verbe divin (SVD), un natif de Florès qui est parti comme missionnaire dans une paroisse togolaise, la paroisse de St Martin de Bassar (1). En décembre dernier, au cours d’un congé dans son pays natal, il avait parlé de la sécheresse au Togo et de l’urgence pour ses paroissiens de se doter d’une citerne d’eau potable enterrée.


Le débat sur l’adoption d’une loi visant à ce que chaque élève reçoive une instruction religieuse conforme à son appartenance confessionnelle se politise


Depuis plusieurs mois déjà (1), les milieux chrétiens mènent campagne contre un projet de loi visant à rendre obligatoire pour chaque élève, dans les écoles privées aussi bien que publiques, une instruction religieuse conforme à son appartenance confessionnelle, qui devra être dispensée par un enseignant de la religion en question. Les milieux chrétiens craignent que la spécificité des écoles chrétiennes soit remise en question et estiment incompatible avec le statut de ces écoles le recrutement de professeurs de religion musulmans, ainsi que la mise à disposition de lieux de culte musulmans. Le 2 mai dernier, dans de nombreuses grandes villes du pays, partisans musulmans et adversaires chrétiens de ce projet de loi ont défilé séparément, en s’évitant soigneusement. Diversement appréciées, ces manifestations, qui se sont déroulées dans le calme, marquent une politisation de la question de l’enseignement confessionnel dans le pays, des partis politiques se saisissant du problème dans la perspective des élections présidentielles de l’an prochain. Des chrétiens, dans les régions orientales du pays, ont même menacé de faire sécession de l’Indonésie au cas où le texte de loi était voté en l’état.


Java : un prêtre catholique s’est joint à la campagne visant à s’opposer à l’implantation d’un centre commercial à proximité immédiate du célèbre temple bouddhique de Borobudur


Le P. Vincentius Kirjito, curé de la paroisse N.-D. de Lourdes à Sumber, dans le district de Muntilan, située non loin de Borobudur, a participé à une manifestation de protestation organisée le 7 janvier dans l’enceinte du célèbre temple bouddhique du IXe siècle. Il a rejoint plusieurs centaines de personnes qui s’opposent à la construction par le gouvernement d’un grand centre commercial à proximité immédiate de Borobudur. Borobudur est connu pour être le plus grand temple bouddhique du monde, une merveille située au centre de Java. Un ensemble de huit étages de terrasses en pierre, ornées de 2 672 sculptures et surmonté d’un stupa de 15 m. de diamètre.


Des délégations interreligieuses se sont rendues en Australie, à Bruxelles, auprès de l’Union européenne, et au Vatican pour signifier leur opposition à la guerre en Irak


Le 5 février dernier, un mouvement national interreligieux pour le développement moral, Gerakan Moral Nasional Indonesia, a décidé d’envoyer des délégations en Australie, à Bruxelles, auprès des institutions européennes, et au Vatican, afin de signifier l’opposition des croyants indonésiens à la guerre en Irak.


Papouasie occidentale : divers incidents et rapports confirment la présence d’anciens éléments des Laskar Jihad dans la province


Dans la vaste province de la Papaouasie occidentale, où existe un relativement important et constant mouvement pro-indépendantiste au sein de la population papoue, en majorité chrétienne, et où le pou-voir indonésien, l’armée en particulier, malgré l’autonomie élargie accordée sous la présidence d’A. Wahid, n’hésite pas à recourir à la force pour faire régner l’ordre, divers incidents et rapports récents confirment la présence et l’activité dans la province d’anciens éléments des Laskar Jihad.


Aceh : l’inauguration, le 4 mars prochain, du premier tribunal islamique chargé de l’application de la charia marque une nouvelle étape dans l’islamisation des institutions de la province


Dans le cadre de la large autonomie concédée par Djakarta à Aceh, province quasi exclusivement musulmane et où se pratique une forme rigoriste d’islam, un tribunal islamique chargé de l’application de la charia va être inauguré le 4 mars prochain. Ce tribunal, qui n’a pas d’équivalent à ce jour dans le reste de l’Indonésie, sera chargé dans un premier temps d’une application seulement partielle de la charia et seuls les musulmans de la province seront concernés par ses décisions.


MESSAGE DES RESPONSABLES RELIGIEUX INDONESIENS AU PAPE JEAN-PAUL II AU SUJET D’UNE EVENTUELLE GUERRE EN IRAK


Constatant la rapide escalade de la tension dans le dossier irakien, nous, responsables des communautés religieuses d’Indonésie, à savoir, l’islam, le catholicisme, le protestantisme, l’hindouisme et le bouddhisme, ainsi que des artisans du dialogue interreligieux en Indonésie, exprimons notre profonde inquiétude concernant une attaque militaire américaine imminente contre l’Irak. Nous pensons qu’une action militaire, quelle qu’elle soit, n’entraînera qu’instabilité et ne causera que des destructions dans l’ordre mondial qui a été collectivement édifié par la communauté internationale au fil d’un long et difficile processus.


Moluques : en dépit d’une amélioration globale des conditions de vie, les réfugiés hésitent à retourner chez eux, mettant en avant l’insuffisance de la sécurité et le chômage


Que ce soit dans la province des Moluques-Nord ou dans celle des Moluques, la situation, de l’avis général, est redevenue calme à la suite des accords de paix signés entre musulmans et chrétiens en février 2002 (1). Cependant, les réfugiés présents en grand nombre autour d’Amboine, chef-lieu des Moluques, à Célèbes ou ailleurs en Indonésie hésitent encore à retourner chez eux. Parmi les raisons qu’ils mettent en avant, on trouve d’une part des arguments économiques, le chômage et le sous-emploi sévissant dans les deux provinces, et d’autre part des raisons de sécurité. Pour ces réfugiés, le calme rétabli est précaire.


Face au refus de la présidente Megawati d’accorder la grâce présidentielle à des condamnés à mort, les défenseurs des droits de l’homme s’insurgent


Le 3 février dernier, la présidente Megawati Sukarnoputri a refusé d’accorder la grâce présidentielle à cinq condamnés à mort pour meurtre et trafic de drogue, provoquant de vives réactions de la part des défenseurs des droits de l’homme. Le P. Piet Go Twan An, professeur de théologie morale au grand séminaire du diocèse catholique de Malang et directeur du Service de documentation et d’information de la Conférence des évêques d’Indonésie, a tenu à préciser la position de l’Eglise sur la question de la peine de mort. « Dieu est le seul maître de la vie de son commencement à son terme a-t-il rappelé. Aussi, même dans le cadre de la légitime défense, l’Eglise et les théologiens ont toujours enseigné que la mort de l’agresseur ne pouvait être considérée que comme l’ultime et exceptionnel recours. Dans cette perspective, le P. Go a souligné qu’une exécution capitale peut être considérée comme le dernier recours d’une société en mal de légitime défense mais, a-t-il ajouté, la peine de mort n’a aucun effet dissuasif « dans le contexte indonésien actuel où le crime organisé et la corruption dominent l’appareil judiciaire. Au contraire, ce sont les innocents qui se retrouvent punis ».


Les responsables des grandes organisations musulmanes de masse condamnent la guerre en Irak tout en appelant les musulmans indonésiens au calme et à la retenue


Les responsables des deux plus grandes organisations musulmanes de masse du pays, la Nahdlatul Ulama et la Muhammadiyah, avaient pris les devants, avant même le déclenchement de la guerre en Irak, le 20 mars dernier, et appelé les musulmans d’Indonésie « à des prières pour la paix ». Une fois les troupes américaines lancées sur le sol irakien, ils n’ont pas changé de discours, espérant que la guerre serait courte et qu’elle épargnerait au maximum les populations civiles et condamnant en des termes très fermes le président américain George W. Bush. La fermeté de leurs propos contre l’exécutif américain est allée de pair avec des appels à ne pas s’en prendre, en guise de rétorsion, aux intérêts et aux ressortissants occidentaux présents en Indonésie.