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Tibet : libération d’une religieuse bouddhiste incarcérée depuis quatorze ans
18 mars 2010Le 26 février dernier, Phuntsog Nyidron, religieuse bouddhiste tibétaine âgé de 37 ans, a été libérée de la prison de Drapchi, à proximité de Lhassa, au Tibet. Figurant parmi les prisonniers politiques les plus connus du Tibet, elle est aussi la prisonnière tibétaine qui a passé le plus grand nombre d’années derrière les barreaux. Emprisonnée en 1989, elle devait être libérée en mars 2005 avant de bénéficier d’une libération anticipée d’un an pour avoir donné des « signes de repentance selon les termes utilisés par les autorités chinoises pour annoncer sa libération.
UN ENTRETIEN AVEC Mgr ANTHONY LI DUAN, EVEQUE « OFFICIEL » DU DIOCESE DE XI’AN
Mondo e Missione : Excellence, commençons par la question de la primauté du pape. Qu’avez-vous à dire sur ce sujet ?
Hongkong : Mgr Joseph Zen, évêque du diocèse catholique de Hongkong, déclare qu’il pourrait se joindre à la manifestation pour la démocratie prévue le 1er juillet 2004
Dans une interview accordée au South China Morning Post du 15 mars dernier, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque du diocèse catholique de Hongkong, a déclaré qu’il pourrait prendre part à la manifestation que les milieux militant en faveur de plus de démocratie projettent d’organiser dans les rues de Hongkong le 1er juillet 2004. On se souvient que, lors de la manifestation monstre du 1er juillet 2003, Mgr Zen s’était contenté de présider une assemblée de prière dans le parc de la Reine Victoria d’où était parti l’imposant cortège de 500 000 manifestants (1). Le 1er janvier dernier, lors d’une nouvelle manifestation en faveur de la démocratisation des institutions politiques de la Région administrative spéciale (RAS) de Hongkong, Mgr Zen était à nouveau resté en retrait, se contentant de dire en chaire, à la cathédrale de Hongkong, que la manifestation marquait une étape significative pour la population locale et pour son combat en faveur de la démocratie (2).
L’évêque « clandestin » arrêté le 5 mars 2004 – arrestation suscitant une inhabituelle réaction du Vatican – a été libéré dix jours plus tard
Selon plusieurs sources catholiques chinoises, Mgr Wei Jingyi, évêque « clandestin » du diocèse de Qiqihar, dans la province du Heilongjiang, a été remis en liberté le 14 mars dernier dans l’après-midi. L’évêque avait été arrêté par la police chinoise dix jours plus tôt, le 5 mars, sur la route reliant l’aéroport de Harbin à la ville de Harbin, capitale du Heilongjiang. Le catholique conduisant la voiture ainsi que les deux visiteurs de Mgr Wei, deux Français, avaient eux aussi été interpellés mais avaient été relâchés le lendemain. L’arrestation de Mgr Wei avait provoqué une réaction – fait plutôt inhabituel – du Vatican, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège demandant des explications aux autorités chinoises. « S’il existe des chefs d’accusation contre l’évêque arrêté, alors ils doivent être rendus publics, comme c’est le cas dans tous les Etats de droit avait notamment déclaré Joaqin Navarro-Valls (1).
Trois chrétiens protestants sont jugés dans un procès à huis clos pour avoir « fourni des renseignements à des organisations hors de Chine »
Le 16 mars dernier, soit à peine quatre jours après que l’Assemblée nationale populaire eut voté un amendement inscrivant dans la Constitution de la République populaire de Chine « le respect et la protection des droits de l’homme » (1), un tribunal de Hangzhou, dans la province du Zhejiang, a ouvert le procès, tenu à huis clos, de trois chrétiens protestants. Arrêtés en octobre et en novembre 2003 (2), Liu Fenggang, Xu Yonghai et Zhang Shengqi sont accusés d’avoir « fourni des renseignements à des organisations situées hors de Chine » et risquent pour cela une peine de prison de dix ans. Initialement, le chef d’inculpation portait sur « la divulgation de secrets d’Etat un crime passible de l’emprisonnement à vie.
Le nombre des femmes pasteurs augmente au sein des Eglises protestantes bien que certaines communautés acceptent difficilement d’avoir un pasteur qui ne soit pas un homme
Un article publié en décembre 2003 par le service d’information protestant Amity News Service, basé à Nankin, permet de faire le point sur la participation féminine dans les Eglises protestantes « officielles » de Chine. Selon Chen Meilin, directrice du département des relations avec l’étranger du Conseil chrétien de Chine et du Mouvement des trois autonomies, les protestants chinois tendent à ne pas se distinguer des protestants de par le monde en ce sens que la majorité d’entre eux sont des femmes. « Etant plus aisément marginalisées économiquement et politiquement, elles ont un plus grand besoin de soutien et de stabilité écrit-elle, avant de préciser que, sur les 1 500 pasteurs actifs dans les Eglises protestantes en Chine aujourd’hui, plus de 400 sont des femmes, quasiment toutes (98 % d’entre elles) ordonnées ces vingt dernières années.
Quelques semaines après avoir protesté contre l’arrestation d’un évêque « clandestin », le Saint-Siège a de nouveau vigoureusement réagi après l’arrestation d’un autre évêque « clandestin »
Le 7 avril dernier, le Saint-Siège a dénoncé l’arrestation par la police deux jours plus tôt en Chine de Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque « clandestin » du diocèse de Zhengding, dans la province du Hebei. Joaqin Navarro-Valls, directeur de la salle de presse du Vatican, a déclaré : « On vient d’apprendre d’une agence de presse qu’un évêque catholique, ayant déjà été emprisonné vingt ans, a de nouveau été arrêté [.] par la police de la République populaire de Chine. Une fois encore, un membre de la hiérarchie catholique est privé de sa liberté, sans aucune motivation juridique. Ceci est inadmissible de la part d’un Etat qui déclare garantir la ‘liberté de religion’ et ‘respecter les droits de l’homme’. » Cette déclaration intervient moins d’un mois après la protestation formulée par le même Navarro-Valls à la suite de l’arrestation de Mgr Wei Jingyi, évêque « clandestin » du diocèse de Qiqihar, dans la province du Heilongjiang. Arrêté le 5 mars, Mgr Wei avait été libéré dix jours plus tard, le 14 mars (1).
Dans un diocèse du Shanxi, l’ordination d’un évêque auxiliaire sans le consentement du Bureau des Affaires religieuses revêt une valeur de test pour les catholiques chinois
Dans la province du Shanxi, l’ordination, le 8 février dernier, d’un évêque auxiliaire pour le diocèse de Shuozhou a revêtu une signification particulière du fait que les instances officielles responsables de la gestion de l’Eglise catholique n’ont pas donné leur accord à cette ordination. Observée de près par les autres diocèses du pays, cette ordination et la suite des événements qui en découleront prennent une valeur de test pour la capacité de la partie « officielle » de l’Eglise catholique de Chine à agir en-dehors du cadre strictement défini par le Bureau des Affaires religieuses et l’Association patriotique des catholiques chinois.
Zhejiang : l’incendie accidentel et meurtrier d’un temple bouddhiste est l’occasion pour les autorités de renforcer leur campagne de lutte contre les lieux de culte « clandestins »
L’incendie qui a coûté la vie à quarante personnes, des femmes âgées de 40 à 84 ans, le 15 février dernier dans un temple bouddhiste de la province du Zhejiang est l’occasion pour les autorités chinoises de renforcer leur campagne de lutte contre les lieux de culte « clandestins », c’est-à-dire opérant en-dehors du contrôle exercé par les instances officielles chargées de s’assurer que l’expression des pratiques religieuses des Chinois reste dans les limites édictées par le Parti communiste. Telle est l’analyse que fait une source catholique chinoise, citée par l’agence italienne d’information religieuse AsiaNews : « Au nom de la sécurité des personnes, l’incendie de Haining (district où s’est produit l’incendie meurtrier) a donné à l’administration de la province de Zhejiang de nouvelles raisons de s’en prendre aux groupes religieux non enregistrés officiellement. »
Deux chrétiens appartenant à une « Eglise domestique » protestante ont été inculpés de « divulgation de secrets d’Etat »
Selon une dépêche de France-Presse du 25 février dernier, deux chrétiens protestants, membres d’une « Eglise domestique », i. e. non affiliée à l’officiel Mouvement des trois autonomies, ont été récemment inculpés de « divulgation de secrets d’Etat une peine qui, selon la femme de l’un d’eux, peut leur valoir une peine d’emprisonnement à perpétuité.