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Sumatra : l’Eglise catholique se porte au secours des réfugiés qui ont fui les violences à Aceh

18 mars 2010
Depuis le mois de décembre dernier, l’Eglise catholique dans la province de Sumatra-Nord vient en aide aux réfugiés qui ont fui les violences dont souffre quasi quotidiennement la population de la province d’Aceh. “Parce que l’année du Jubilé est une année de grâce et de libération, l’archidiocèse de Medan a pris à cour le problème des réfugiés. Notre Eglise ne veut pas que le Jubilé reste une simple liturgie et un rite, mais veut le célébrer en en faisant une liturgie de la vie au service des réfugiés », explique le P. Paul Rahmad, du Verbe divin, coordinateur des équipes de volontaires pour l’aide aux réfugiés, de l’archidiocèse de Medan. Medan est la capitale de la province de Sumatra-Nord, province qui jouxte celle d’Aceh.


Moluques : de nouvelles émeutes dans la province obligent des chrétiens à fuir


Pour leur sécurité, des centaines d’habitants chrétiens de l’île de Selam aux Moluques ont été obligés de s’enfuir après que leurs maisons eurent été incendiées par des extrémistes musulmans. Selon le P. Simon Wenehenubun, de la paroisse catholique de Bula, des heurts se sont produits les 10 et 11 mars dans cette ville, située près de centres d’extraction de pétrole. Un groupe d’extrémistes musulmans, arrivés par bateau aux cris de “djihad » (guerre sainte), a incendié les maisons des chrétiens, leurs commerces et un temple protestant. Le prêtre explique que les chrétiens s’étaient enfuis vers le camp militaire de la ville d’où ils ont été évacués vers Amboine, capitale de la province, à 400 km à l’ouest, et vers Sorong dans la province de la Papouasie (Irian Jaya).


Moluques : des religieuses se voient obligées de quitter la région après le saccage par les émeutiers de tous leurs établissements


Dans l’incapacité de reprendre leurs activités dans la province des Moluques septentrionales (14), les Sours de St Joseph, victimes des pillages, ont décidé de partir travailler dans les diocèses de Ruteng et de Manado. “Nous sommes obligées de quitter Ternate et la province des Moluques septentrionales parce que tout ce que nous avions construit depuis un demi siècle a été totalement détruit », explique Sour Mericia Arts, supérieure générale de la congrégation. “C’est quelque chose de très douloureux pour nous mais c’est le meilleur choix que nous puissions faire », a-t-elle déclaré le 27 février, dans la maison provinciale de la congrégation située à Lotta, diocèse de Manado, à quelque 2 000 km au nord-est de Djakarta.


Les cérémonies d’ordination d’un nouveau prêtre de l’archipel de Mentawai empruntent des coutumes de sa culture ancestrale


Le diocèse de Padang a tenu à mettre en valeur l’enracinement culturel du deuxième prêtre catholique issu de la population des îles Mentawai, un archipel situé à plus d’une centaine de km au large de la côte ouest de Sumatra. Lors d’une cérémonie qui a précédé son ordination sacerdotale dans l’église de l’Assomption à Sikakap, le 17 février dernier, le futur prêtre, Emilius Sakoikoi, qui arborait une coiffure témoignant de son identité ethnique, a remis une lance et un bouclier à son père en faveur de son petit frère. Par ce geste emprunté à la tradition de son peuple, le jeune homme transmettait à son cadet les droits et les devoirs qu’il détenait en tant qu’aîné de la famille, à savoir le droit de propriété sur les terres ancestrales et le devoir d’assumer la protection des membres de la parenté. La cérémonie s’est déroulée à l’intérieur d’une maison traditionnelle reconstituée sur le parvis de l’église.


La politique de “transmigration” est discrètement abandonnée par la nouvelle administration


Discrètement, sans effet d’annonce, l’administration dirigée par Abdurrahman Wahid renonce à la politique dite de “transmigration” qui a vu, sous le régime Suharto, plusieurs millions de paysans sans terre de Java et de Madura partir s’installer dans les zones moins densément peuplées de l’archipel indonésien, à Kalimantan, Sumatra, en Papouasie ou aux Moluques. Selon de hauts responsables de l’administration, le gouvernement n’organisera plus désormais de “transmigration”. “On considérera que nous aurons réussi lorsqu’il n’y aura plus de programmes de transmigration », a récemment déclaré Alhilal Hamdi, ministre de la Population et des Transmigrations.


APPEL A LA GUERRE SAINTE Les événements d’Amboine ont des répercussions jusqu’à Djakarta


Un conflit local enraciné dans une animosité religieuse qui couve depuis longtemps. C’est ainsi qu’à Djakarta, on analyse les combats qui opposent chrétiens et musulmans à Amboine et dans le reste de l’archipel des Moluques. Théâtre d’âpres luttes intercommunautaires tout au long de l’année passée, les Moluques ont connu une flambée de violence ces dernières semaines. Le problème est “que la population [des Moluques] est presque également répartie entre chrétiens et musulmans », dit le général de brigade Nono Sampurno, conseiller spécial de la vice-présidente Megawati Sukarnoputri (à qui a été confiée la tâche de trouver une solution à ce conflit). Auparavant, le recours à la répression permettait de contenir ces tensions, explique-t-il, mais, dans l’actuelle atmosphère d’ouverture, les gens comprennent les réformes et la démocratie comme une invitation à chercher vengeance pour les “péchés » commis contre leurs ancêtres par leurs adversaires religieux.


TIMOR OCCIDENTAL : UN RESPONSABLE MUSULMAN PRECHE LA PAIX


Ucanews : Quelles ont été les conséquences des émeutes anti-musulmanes de novembre 1998 ?


A Java, des musulmans attaquent des églises chrétiennes pendant que des groupes de catholiques et de musulmans modérés ouvrent pour la paix entre les communautés


Un grand rassemblement organisé le 29 janvier par des musulmans dans le centre de Java pour exprimer leur solidarité envers leurs frères en difficulté aux Moluques, a dégénéré et provoqué, le 30 janvier, l’attaque de bâtiments chrétiens. Au petit matin, quatre églises protestantes, trois catholiques et une maison de religieuses ont subi l’assaut de militants musulmans, à Yogyakarta, à 405 km au sud de Jakarta. Personne n’a été gravement blessé, rapportent des témoins oculaires qui racontent que, suite au rassemblement du stade de Kridosono, des groupes musulmans s’étaient répandus dans les rues où ils savaient trouver des églises.


L’Eglise catholique apporte son soutien à la reconnaissance du confucianisme comme religion


Le 19 janvier, le président Abdurrahman Wahid a pris une décision qui revêt une particulière importance pour la communauté chinoise indonésienne. Par le décret présidentiel n° 14, il a aboli l’instruction n° 6 de 1967 qui, deux ans après le coup d’Etat manqué attribué à la Chine, avait interdit l’exercice des diverses pratiques religieuses liées à la tradition chinoise. Cette décision a permis aux Indonésiens d’ethnie chinoise de célébrer publiquement le nouvel an lunaire pour la première fois depuis plus de trente ans. Par ailleurs, grâce au nouveau décret présidentiel, les croyances et les cérémonies liées au confucianisme ont de nouveau droit de cité dans le pays. Beaucoup espèrent que cette religion obtiendra bientôt un statut officiel, au même titre que les cinq grandes religions aujourd’hui reconnues, l’islam, le catholicisme, le protestantisme, l’hindouisme et le bouddhisme. Jusqu’à présent, le confucianisme était classé dans la catégorie des sectes bouddhistes.


Papouasie : les responsables des Eglises chrétiennes étudient les raisons qui poussent certains autochtones à demander l’indépendance de la province


Réunis dans la capitale de la province, les responsables des Eglises chrétiennes appartenant à onze dénominations différentes se sont mis d’accord pour étudier les motifs qui conduisent certains autochtones à demander l’indépendance de la Papouasie, cette province de l’extrême est de l’Indonésie, désignée jusqu’au 31 décembre dernier sous le nom d’Irian Jaya (13). Selon le P. Jack Mote, vicaire général du diocèse (catholique) de Jayapura, afin de ne pas être victimes d’éventuels provocateurs, les responsables religieux de la province doivent avoir une commune compréhension de ce phénomène. Cette démarche est nécessaire avant que les divers responsables d’Eglises n’engagent “un dialogue avec toutes les parties en présence, i.e. le gouvernement, les dirigeants papous, les non-Papous qui vivent dans la province et les autres institutions religieuses”.