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Hésitations oecuméniques (4)

18 mars 2010
Un bel exemple de coopération oecuménique vient d’être donné, dans le diocèse d’Amboine – ville qui est le chef-lieu de la province des Moluques – à l’occasion de l’escale qu’y a faite, du 1er au 12 juin 1990, le Doulos, “bateau-foire aux livres”, battant pavillon ouest-allemand. Initiative qui n’est pas nouvelle, même pour les Indonésiens, puisque l’an dernier déjà le navire avait relâché à Sumatra et à Java, plus précisément à Medan et Jakarta.


Déclin du pouvoir des dirigeants religieux musulmans ?


L’influence traditionnelle des dirigeants religieux musulmans est en déclin: c’est ce qu’affirment deux universitaires musulmans. L’un d’eux, M. Usman, professeur de sociologie à l’université d’Etat de Yogyakarta, ajoute que c’est là la conséquence de la position dominante des représentants du gouvernement dans le processus de développement rural.


Fausses rumeurs de conversions à Célèbes


Des accusations de conversions abusives, ont été formulées contre les catholiques par des membres du mouvement “Muhammadiyah”, qui oeuvre pour le progrès socio-économique des musulmans dans les zones les moins développées. Ce n’est pas la première fois que des tensions interreligieuses se manifestent au sud de l’île de Célèbes, plus précisément dans la région d’Ujung Pandang (11). Cette fois, le conflit se déroule dans le village de Mangottong, à une centaine de km de la ville. A l’origine, on retrouve des démêlés entre musulmans locaux et des organisations islamiques accusées de ne pas prendre suffisamment en compte les besoins de la population rurale, que les catholiques, eux, s’efforcent de satisfaire.


Le pèlerinage exemplaire de M. Suharto


Un film va être réalisé par le ministère des Affaires religieuses sur le récent pèlerinage de M. Suharto à La Mecque. Son titre: “Oui, mon Dieu, je réponds à ton appel”; sous-titre: “Pèlerinage de Bapak Suharto”. L’objectif précisé par le ministre, M. Munawir Sjadzali, est d’aider les futurs pèlerins à se préparer à leur voyage: le film ne serait pas commercialisé et ne serait projeté, selon le ministre, que dans les aéroports et les avions lors des grands départs pour la ville sainte. Il pourrait l’être aussi à l’occasion des fêtes islamiques, pour montrer à tout le peuple le caractère sacré de ce voyage religieux.


Une communauté interreligieuse en parfaite harmonie


Une vieille église dans une ville musulmane: voilà qui peut sembler étrange aux touristes qui visitent Tanjung Sakti, ville de 30 000 habitants à 200 km au sud-ouest de Palembang, siège d’un diocèse catholique et chef-lieu de la province de Sumatra-Sud. Sa présence ne choque pas le moins du monde les habitants du lieu: elle fait partie de leur cadre de vie depuis plus d’un siècle. Elle a été construite en 1889 par le père Johannes van Meurs, pour un petit groupe de chrétiens. Ils sont aujourd’hui 600 dispersés à travers la ville.


Une lettre pastorale pour le dimanche des Missions


L’archevêque de Jakarta, Mgr Leo Soekoto, a rappelé à ses diocésains, dans une lettre pastorale datée du 18 octobre 1991, leur devoir missionnaire. Le document fut lu aux messes du dimanche 20 octobre, jour de la “Mission universelle” dans les 41 paroisses du diocèse, qui compte quelque 280 000 catholiques.


Irian Jaya: le retour volontaire des exilés


Depuis plusieurs années, beaucoup d’habitants de la province d’Irian Jaya se sont réfugiés en Papouasie-Nouvelle Guinée parce que la volonté de modernisation de l’Indonésie leur apparaissait en contradiction avec leur mode de vie traditionnel. Cet exode s’était amplifié quand des colons javanais avaient pris possession de leurs terres, et que la résistance des autochtones à cette “colonisation” s’était heurtée à la répression ouverte des “forces de l’ordre”, allant des arrestations arbitraires jusqu’à la torture. Des villages entiers avaient franchi la frontière et leurs habitants s’étaient retrouvés par milliers dans des camps de fortune, sans autre statut que celui d’immigrés clandestins, sans autre secours que les maigres rations envoyées par Port Moresby (11).


Une loterie nationale controversée


Depuis quelques mois, diverses organisations – religieuses et culturelles – musulmanes s’interrogent sur l’opportunité, pour un Etat à dominante islamique, de patronner une loterie nationale dont le revenu est utilisé à diverses fins publiques: fonds de secours pour d’éventuelles catastrophes naturelles, pour des programmes de développement, des oeuvres éducatives ou des événements sportifs. On soupçonne aussi que ces fonds servent à alimenter le “Golkar”, coalition au pouvoir à Jakarta. Les rentrées hebdomadaires de cette loterie seraient de l’ordre de 60 millions de francs.


La Conférence épiscopale et le massacre de Dili


Deux jours après les incidents du 12 novembre 1991 qui ont ensanglanté la capitale de Timor Oriental (10), la Conférence épiscopale d’Indonésie – dont la rencontre annuelle de dix jours prenait fin le lendemain – publiait un communiqué exprimant l’inquiétude et la tristesse que l’affaire avait provoquées au sein de l’Eglise. Tout en admettant que la plupart des manifestants de Dili étaient catholiques, les évêques se sont attachés à montrer que l’Eglise comme telle ne pouvait être tenue pour responsable de l’incident: “les activités politiques de quelques membres de l’Eglise ne peuvent être considérées comme étant des activités de l’Eglise, ni comme étant menées au nom de l’Eglise”. Celle-ci, rappelle le communiqué, est “une institution religieuse qui met l’accent sur l’enseignement de l’amour, de la paix et de l’humanité”, mais elle ne peut, ajoute-t-il, déterminer le comportement politique de ses membres.


Les étudiants catholiques critiquent l’intervention militaire à Dili


Les milieux catholiques de Jakarta se sentent plus ou moins en porte-à-faux après la fusillade du 12 novembre 1991 qui, selon “Amnesty International”, aurait fait au moins 200 victimes à Timor Oriental (11). Après la prise de position très modérée des évêques indonésiens (12), celle de l’Union des étudiants catholiques d’Indonésie a été rendue publique, le 22 novembre 1991, par le président du Bureau national de l’association, Cyrillus Kerong, et son secrétaire général intérimaire Anton Donni.