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Hebei : afin de dissuader les traditionnels pèlerinages de printemps sur la tombe de Mgr Fan Xueyan, ancien évêque “clandestin” de Baoding, les autorités chinoises ont fait raser sa tombe

18 mars 2010
Selon un diacre du nord-est de la Chine, membre de l’Eglise catholique “clandestine”, les autorités chinoises ont fait procéder le 22 mai dernier au nivellement de la tombe de Mgr Pierre-Joseph Fan Xueyan, mort en détention en 1992, évêque catholique “clandestin” du diocèse de Baoding et figure marquante de l’Eglise “clandestine” (1). Par cette action, précise le diacre qui a tenu à conserver l’anonymat, les autorités cherchent à mettre fin aux pèlerinages de catholiques de Baoding, de la province du Hebei et d’ailleurs qui viennent prier sur la tombe de leur ancien évêque, mort à 85 ans, très probablement victime des tortures qui lui furent infligées en prison (2).


Macao : le nouvel évêque coadjuteur de Macao voit dans le renforcement de la formation des laïcs et des jeunes un palliatif au manque de vocations dans le diocèse


Récemment nommé, le futur évêque coadjuteur du diocèse de Macao, Mgr Jose Lai Hong-seng, a déclaré à des journalistes catholiques, le 8 mai dernier, que la principale urgence à laquelle le diocèse de Macao avait à faire face était la formation de sociétés séculières à travers lesquelles des laïcs pourraient se consacrer à l’évangélisation. “Le manque de vocations sacerdotales n’est pas le fait du seul diocèse de Macao mais se constate partout dans le monde. Une solution pourrait être l’établissement de mouvements séculiers d’hommes et de femmes, ce qui nous permettrait d’avoir des collaborateurs aptes à donner quelques années de leur vie pour l’Eglise”, a-t-il expliqué. Mgr Jose Lai, nommé le 20 mars dernier coadjuteur avec droit de succession, n’a pas manqué de souligner que son projet était “dans la ligne de Vatican II qui souhaitait une plus grande ouverture de l’Eglise à la participation des laïcs”.


La Chine incarcère un moine tibétain qu’elle accuse de vouloir s’immoler par le feu


Le 18 mai, la Chine a annoncé avoir condamné à huit ans de prison un moine tibétain pour avoir eu l’intention de s’immoler par le feu en vue de provoquer les critiques de la communauté internationale à l’égard de Pékin et de sa mainmise sur le Tibet. L’agence gouvernementale Xinhua ( Chine nouvelle’) a ainsi révélé que Cengdan Gyaco, âgé d’une trentaine d’années, accompagné d’un autre homme, avait été envoyé au Tibet par le dalaï lama et ses partisans réfugiés en Inde afin de s’immoler par le feu devant le monastère de Johkang à Lhassa. Son compagnon, Tugyi, avait reçu mission de filmer la scène en vidéo, précise Xinhua. La bande vidéo devait être envoyée à la Commission pour les droits de l’homme des Nations Unies.


Zhejiang : la détermination des catholiques “clandestins” du district de Cangnan n’est pas entamée par les nombreuses tracasseries policières dont ils sont l’objet


Depuis 1997, les catholiques “clandestins” du district de Cangnan, dans la province du Zhejiang, n’ont cessé d’endurer les tracasseries et les mesures de répression exercées à leur encontre par les autorités locales : à six reprises, le presbytère et l’église du village de Linjiayuan ont été fermés par la police, des scellés apposés sur les portes. Cette mesure se révélant insuffisante, l’église fut détruite par la police, rebâtie par les villageois, puis à nouveau détruite par la police ; des pressions ont été exercées pour que les fidèles rejoignent l’Association patriotique des catholiques chinois ; les célébrations liturgiques à l’occasion des grandes fêtes, à Noël et à Pâques en particulier, ont été perturbées. Et pourtant, la détermination des catholiques de ce district, celles des 300 familles catholiques du village de Linjiayuan en particulier, paraît inentamée : dans les journées qui ont précédé et suivi Pâques cette année, à la mi-avril, 42 adultes et 16 enfants ont été baptisés.


Pékin : construction de deux nouveaux temples protestants “officiels”


Selon le China Daily du 21 juin, le Bureau des Affaires religieuses de Pékin a autorisé la construction de deux nouveaux temples protestants dans la capitale chinoise. D’un coût total de 30 millions de yuans (3,6 millions de dollars US), ces temples pourront accueillir 1 500 fidèles chacun et seront construits l’un dans le district de Chaoyang et l’autre dans celui de Fengtai. “Avec l’accroissement rapide du nombre des protestants, les églises existantes sont devenues trop petites”, a déclaré Hua Qian, chef du Bureau des Affaires religieuses de la capitale.


Mongolie intérieure : douze protestants appartenant à des “Eglises domestiques” sont condamnés à des peines de rééducation par le travail


Sur les 35 protestants arrêtés en mai dernier à Dongsheng, en Mongolie intérieure (1), douze d’entre eux ont été envoyés en camp de travail pour “activités religieuses illégales”. Prononcées par la police de Dongsheng, ces peines de rééducation par le travail, d’une durée de deux à trois ans, ont la particularité d’être des peines dites “administratives”, ne nécessitant pas un examen par l’appareil judiciaire. L’information a été donnée le 20 juin dernier par le Centre d’information pour les droits de l’homme et la démocratie en Chine, organisation basée à Hongkong. Selon le centre, les 23 autres protestants arrêtés le 26 mai dernier ont été relâchés après avoir payé une amende de 200 yuans chacun.


Guangxi : à l’âge de 99 ans, l’évêque catholique du diocèse de Nanning continue de célébrer la messe chaque dimanche dans trois paroisses différentes


Il est bien connu qu’au sein de l’Eglise catholique en Chine, le clergé comprend soit des prêtres âgés (de 70 ans et plus), soit des prêtres jeunes (entre 25 et 40 ans), l’absence de prêtres d’âge intermédiaire étant dû à la fermeture des séminaires durant presque trente ans. De ce fait, il n’est pas rare de voir des diocèses dirigés par des évêques fort âgés, de 90 ans et plus, ainsi que des prêtres tout aussi âgés mais pourtant actifs dans leur ministère. La vision d’un évêque de 99 ans allant de par les routes tous les dimanches célébrer la messe dans trois paroisses différentes, distantes de 10 ou 15 kilomètres chacune, n’est cependant pas courante. C’est cependant le cas de Mgr Joseph Meng Ziwen, évêque de Nanning, dans la province du Guangxi.




DANS LA TRADITION ET LA CULTURE CHINOISE


Récemment, des journaux ont relaté l’histoire épouvantable de parents assistant, témoins impuissants, au meurtre par noyade de leur nouveau-né par des agents du gouvernement. Ils avaient commis le crime d’enfreindre la politique de “l’enfant unique”. Ailleurs, il nous a été rapporté qu’une petite fille, elle aussi nouveau-né, avait été abandonnée, nue et quasi-mourante, gisant dans le caniveau d’une rue d’une grande ville de Chine continentale. Les passants faisaient à peine attention à l’enfant. Comment de telles choses peuvent-elles arriver dans une société civilisée ?


Au moins vingt-deux catholiques, dont deux évêques et sept prêtres, appartenant à l’Eglise catholique “clandestine” ont été arrêtés durant les jours précédant Pâques


Selon diverses sources, au moins vingt-deux catholiques appartenant à l’Eglise catholique “clandestine” ont été arrêtés en différentes provinces de Chine durant les jours précédant Pâques. Parmi ces catholiques, on compte deux évêques, sept prêtres et treize laïcs. Les arrestations ont eu lieu dans des provinces où les catholiques “clandestins” sont particulièrement actifs : Hebei, Fujian, Mongolie intérieure et Jiangxi. Selon les observateurs, ces arrestations sont certes assez nombreuses mais ne présentent pas un caractère exceptionnel, les autorités chinoises ayant coutume, avant les grandes fêtes religieuses, de chercher à désorganiser l’Eglise “clandestine” et ainsi à limiter au maximum les rassemblements de fidèles rétifs à l’idée de s’afficher au sein de l’Eglise “officielle”.