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Des responsables religieux demandent au gouvernement sud-coréen de ne pas envoyer de troupes supplémentaires en Irak

18 mars 2010
Le 2 août dernier, une vingtaine de responsables religieux et de militants pacifistes ont organisé une conférence de presse devant les grilles du palais présidentiel pour dénoncer l’éventuel envoi de troupes supplémentaires en Irak. Depuis plusieurs mois, la Corée du Sud maintient un contingent de 660 soldats en Irak, composé de troupes du génie et de santé, et envisage l’envoi de 3 000 soldats supplémentaires, une initiative qui ne fait pas l’unanimité dans l’opinion publique. Issus du bouddhisme, du bouddhisme Won, du catholicisme et du protestantisme, les organisateurs de la manifestation du 2 août ont dénoncé la politique du gouvernement comme étant inconstitutionnelle et dommageable à l’image internationale de la Corée du Sud. Ils ont notamment souligné que l’envoi de nouvelles troupes était inapproprié à l’heure où d’autres pays retiraient les leurs d’Irak, allusion notamment au retrait du – très modeste – contingent philippin déployé dans ce pays.


Prenant le contre-pied d’une récente décision de justice, la Cour suprême dénie à un Témoin de Jéhovah le droit à l’objection de conscience


Le 15 juillet dernier, la Cour suprême a confirmé la peine de prison de 18 mois ferme prononcée à l’encontre de Choi Myung-jin, un Témoin de Jéhovah âgé de 23 ans qui refuse d’effectuer son service militaire en invoquant le droit à l’objection de conscience. Le jugement de la Cour suprême intervient quelques semaines après que, le 21 mai dernier, un tribunal a remis en liberté trois autres Témoins de Jéhovah, poursuivis par le ministère public pour avoir refusé de faire leur service militaire (1). La décision de justice du 21 mai avait été saluée comme une victoire historique dans un pays régulièrement épinglé par les organisations internationales de défense des droits de l’homme pour son refus répété de reconnaître le droit à l’objection de conscience pour des motifs religieux ou moraux. Le jugement de la Cour suprême du 15 juillet signifie lui une défaite pour les quelque 300 Sud-Coréens – des Témoins de Jéhovah pour la plupart et des militants pacifistes pour le reste – qui sont en attente d’un jugement pour avoir refusé la conscription.


Le débat sur l’abolition de la Loi sur la sécurité nationale provoque des remous jusqu’au sein de l’Eglise catholique


Le débat qui occupe depuis plusieurs semaines la scène politique nationale à propos de l’abolition ou du maintien de la Loi sur la sécurité nationale provoque des remous jusqu’au sein de l’Eglise catholique. La loi, qui remonte à 1948 et qui a été amendée à plusieurs reprises depuis, stipule dans son article 7 qu’il est interdit aux Sud-Coréens “de louer, soutenir ou faire l’apologie d’une organisation anti-étatique”. Après avoir servi de base légale à la répression menée par la dictature militaire contre différents secteurs de la société, elle est restée en vigueur jusqu’à ce jour. Le 26 août dernier, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt selon lequel la loi n’est pas anticonstitutionnelle. Quelques jours plus tard, le 6 septembre, le président de la République, Roh Moo-hyun, a appelé à la suppression de la loi, “héritage des dictatures militaires du passé”.


Les organisations religieuses s’opposent à un projet de loi visant à réformer le mode de fonctionnement de l’enseignement privé


Le 9 septembre dernier, l’Association des fondations pour l’enseignement catholique et trois organisations protestantes impliquées dans l’enseignement ont organisé un colloque pour étudier un projet de loi visant à réformer le mode de fonctionnement de l’enseignement privé. A l’issue du colloque, sept cents professionnels, catholiques et protestants, de l’éducation ont publié un communiqué pour dire leur opposition au projet de loi. Quelques jours auparavant, le 17 août, le Conseil coréen des responsables religieux, organisation réunissant sept religions (1), a critiqué le gouvernement et le parti Uri, majoritaire à la Chambre, pour utiliser “l’excuse de la corruption constatée au sein de quelques établissements scolaires privés” pour faire passer ce projet de loi.


Le centre de recherche sur l’histoire de l’Eglise catholique a fêté ses quarante ans


Le 11 septembre dernier à Séoul, à l’occasion de son quarantième anniversaire, la Fondation de recherche sur l’histoire de l’Eglise en Corée a organisé un colloque. Réunissant environ 300 personnes, des évêques, des universitaires, des prêtres, des religieuses et des laïcs, ce colloque avait pour thème : “Comment étudier l’histoire de l’Eglise ?” Le P. John Byeon Woo-chan, vice-directeur de la Fondation, a déclaré à cette occasion que d’ici la fin de l’année, allait commencer la rédaction d’une histoire complète de l’Eglise catholique de Corée, dont les débuts remontent à 220 ans (1). Le prêtre a précisé que la première phase du travail était désormais quasi achevée. Celle-ci a été difficile étant donné le manque de documents disponibles dans les archives de l’Eglise en Corée. Pour accéder aux documents originaux permettant de retracer les débuts de l’histoire de l’Eglise, il a fallu, a expliqué le P. John Byeon, que des chercheurs partent dans des pays tels que la France et les Etats-Unis d’où étaient partis nombre de missionnaires actifs en Corée. Dans les archives des bibliothèques nationales de ces pays et dans celles des sociétés missionnaires, telles les Missions Etrangères de Paris ou la société de Maryknoll, les chercheurs ont trouvé de quoi nourrir leurs travaux. Outre les documents relatant l’histoire proprement dite de l’Eglise, des livres de prière, des livrets de catéchisme, parfois écrits ou imprimés sur des supports en bois, ont été retrouvés et fournissent des informations précieuses sur le passé de l’Eglise de Corée. Selon le P. John Byeon, d’ici à la fin de l’an prochain, une histoire complète en trois volumes devrait finir d’être rédigée.


Avec la nomination d’un vicaire épiscopal pour le diocèse de Pyongyang, l’Eglise catholique indique qu’elle se prépare à une renaissance de l’Eglise en Corée du Nord


Le 23 juin dernier, Mgr Nicholas Cheong Jin-suk, archevêque de Séoul, a nommé Monseigneur Matthew Hwang In-kuk, vicaire épiscopal de Pyongyang. La nomination a été annoncée à l’occasion d’une réunion à Séoul des “prêtres du diocèse de Pyongyang”. Depuis cinquante ans, ces derniers se réunissent une fois par mois à l’occasion d’une messe. Celle-ci rassemble tous ceux qui, séminaristes ou prêtres à l’époque, ont fui la Corée du Nord avant ou durant la guerre de Corée (1950-1953) et se sont trouvés dans l’incapacité de repartir au Nord, une fois la guerre terminée. Ce 23 juin, une dizaine d’entre eux étaient réunis pour réfléchir à l’organisation, dans trois ans, du 80e anniversaire de l’établissement du diocèse de Pyongyang. C’est en effet en 1927 que fut érigée la préfecture apostolique de Pyongyang.


L’Eglise catholique invite ses fidèles à continuer à aider la Corée du Nord


Le 17 juin dernier, pour le Dimanche de prières et de réconciliation du peuple coréen, qui était célébré cette année le 27 juin, Mgr Lucas Kim Woon-hoe, évêque auxiliaire de Séoul et président du Comité épiscopal pour la réconciliation du peuple coréen, a demandé aux catholiques de Corée du Sud de continuer à aider les Nord-Coréens.


L’ensemble des aumôniers de prison, toutes confessions confondues, a accueilli avec satisfaction la reconnaissance juridique des droits religieux de la population carcérale


Le 27 mai dernier, le ministère de la Justice a informé la Commission nationale des droits de l’homme que les prévenus dans les prisons du pays auront “graduellement” le droit de participer à des activités religieuses collectives. Venant quatre mois après une recommandation de la Commission nationale en ce sens (1), la décision du ministère a été saluée par l’ensemble des aumôniers de prison, quelle que soit leur appartenance religieuse, comme un pas en avant positif qui permettra de donner une nouvelle impulsion à leur travail en milieu carcéral.


Pour la première fois, un tribunal a reconnu à des Témoins de Jéhovah le droit à l’objection de conscience


Le 21 mai dernier, un tribunal de Séoul a rejeté la demande du ministère public d’emprisonner trois objecteurs de conscience qui refusaient d’effectuer leur service militaire. La décision qui concerne trois Témoins de Jéhovah, mouvement religieux d’origine chrétienne dont les membres refusent catégoriquement de se servir d’une arme à feu, constitue une première en Corée du Sud où l’objection de conscience s’exprimant par le refus du service militaire n’a jamais été reconnue au cours de ces cinquante dernières années. Au lendemain du jugement, une coalition de trente-six organisations civiques et religieuses comprenant la Fédération nationale catholique pour la justice (CNPJ) s’est déclarée très heureuse de la décision de justice.


Des responsables catholiques estiment que l’Eglise doit accentuer les efforts entrepris en vue d’une réconciliation entre les deux Corée


A l’occasion d’un colloque organisé par la Commission ‘Justice et paix’ de la Conférence épiscopale, des responsables catholiques se sont dits convaincus que l’Eglise catholique devait accentuer les efforts entrepris en vue de parvenir à une réconciliation entre les deux Corée, même si une telle politique peut rencontrer l’incompréhension, voire l’hostilité d’une partie de l’opinion publique (1). Tenu le 12 juin au Centre catholique de Séoul, le colloque avait été organisé pour marquer le quatrième anniversaire du sommet historique du 12 juin 2000 où, à Pyongyang, le président sud-coréen Kim Dae-jung et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il s’étaient rencontrés. Depuis 1945, année où la péninsule fut divisée entre une partie Nord et une partie Sud, aucun contact à aussi haut niveau n’avait eu lieu.